commentaire le pain francis ponge
Publié le 10/12/2020
Extrait du document
«
Le pain donne l’impression que l’on a « à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou
la Cordillère des Andes.
» Les reliefs et le quignon du pain, par métaphore, sont assimilés
à des montagnes.
Ponge sublime le pain à travers une gradation ternaire.
Le recourt au pronom indéfini « on » cherche à restituer une expérience collective et
banale, à laquelle Ponge nous invite à être plus attentif.
L’emploi du présent de vérité
général a la même fin : décrire, définir ce qui est commun.
Pourtant, l’impression qu’il
décrit apparaît en décalage avec l’expérience quotidienne que l’on fait du pain.
Cela
suscite un effet comique.
Mais cela souligne également la beauté du pain que le lecteur
ne perçoit peut-être pas.
Le deuxième paragraphe prolonge la description.
La locution adverbiale « Ainsi donc »
confère au poème le sérieux d’une encyclopédie, d’une leçon.
La pâte à pain est en revanche décrite de manière péjorative, de par l’adjectif
« amorphe » et l’infinitif « éructer ».
Cette description écœurante contraste avec la
splendeur extérieure du pain.
La préférence de Ponge a une dimension métapoétique : il
préfère le poème achevé au brouillon du poème.
En passant de la laideur à la splendeur,
le pain suit la même dynamique que le poète : rendre sublime le banal et le laid.
« le four stellaire » permet cette transformation et cette sublimation.
L’adjectif
« stellaire » crée un oxymore .
L’éloge du four tient aux pouvoirs magiques dont il
dispose, et qui sont comparables à ceux du poète.
Cuite, la pâte « s’est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… » L’énumération
et l’aposiopèse r estituent la fascination du poète pour le pain.
La métaphore
montagneuse est filée.
La surface du pain, immense et sublime, s’élève, et dispose ses
fascinants mystères (« crevasses »).
La croustillance est assimilée à la dureté des pierres.
Ponge sublime et éternise le pain en l’associant à un élément naturel.
Le pain constitue une architecture complexe et jouissive de par son achèvement : « tous
ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces ».
Le déterminant indéfini
« tous » et l’adverbe intensif « si » confèrent un ton hyperbolique à cet éloge.
De l’informe « masse amorphe » est née un palais somptueux à la dimension cosmique :
« la lumière avec application couche ses feux ».
De l’informe est née la forme, comme le
souligne la locution prépositionnelle « avec application ».
Le pain symbolise la création
du monde .
Il représente surtout la création du poème.
Le paragraphe s’achève sur le dédain méprisant du poète « pour la mollesse ignoble
sous-jacente.
» La sublime dureté extérieure forme une antithèse avec l’hideuse mollesse
intérieure.
Ponge fait une transition habile vers la suite du poème.
II Le dénigrement de la mollesse intérieure du pain : la mie
(Troisième et quatrième paragraphes)
Cette intériorité est désignée par termes péjoratifs : adjectifs « lâche et froid » , mot
composé « sous-sol », dont la préposition exprime la notion d’infériorité.
C’est cela « que l’on nomme la mie ».
Le pronom indéfini et le verbe « nommer »
montrent combien Ponge interroge la définition des mots, qu’il réécrit.
Son travail de
resémantisation fait l’intérêt de sa poésie analytique et surprenante..
»
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