Commentaire « Le joujou du pauvre », Le spleen de Paris, 1869
Publié le 25/04/2022
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Commentaire « Le joujou du pauvre », Le spleen de Paris, 1869
Dans un premier temps, le poème est construit autour d’un fort contraste entre deux catégories
sociales.
Il peut être décomposé en trois mouvements symétrique qui oppose les lieux les enfants
puis leur jouet.
On observe tout d’abord que l’opposition entre les deux lieux est structuré par un chiasme.
La
description du lieu de l’enfant riche commence ainsi : l.8 « sur une route, derrière la grille d’un
vaste jardin » ; plus loins celle de la rue dans laquelle joue l’enfant pauvre est introduite par : l.14
« De l’autre côté de la grille sur la route » cette construction perle de montrer les deux univers
que le poète appelle lui-même les « deux mondes » comme diamétralement opposées l’un de à
l’autre.
En e et, on observe d’un coter la nature maîtrisée l.8 et 9« vaste jardin […] jolie château »
et de l’autre une nature laissée à l’état sauvage et envahie par les mauvaises herbes l.14 « les
chardons d’orties ».
Baudelaire montre donc deux mondes qui s’opposent l’un propre et éclatant,
l’autre laissé à l’abandon.
Le poète oppose les deux enfants en utilisant un lexique mélioratif qui décrit l’enfant riche: l.9
« un enfant beau et frais » dont les vêtements sont l.9 « si pleins de coquetterie » et un lexique
péjoratif pour l’enfant pauvre: l.15 « un autre enfant, sale , chétif, fuligineux » les contrastes entres
les deux personnages rendent leurs di érences évidentes et déséquilibres entre les deux mondes
très frappant.
En e et, l’enfant riche est plus longuement monté tandis que l’accumulation
d’adjectifs permet de dresser un portrait court et marquant du pauvres: l.14 « un autre
enfants ».ces deux descriptions insistent sur l’injustice socia.
Face à la propreté et la santé de la
richesse on trouve l’insalubrité du monde des pauvres.
L’adjectif « chétif »l.14 sous-entend les
di cultés à se nourrir.
De plus, au terme « enfant » qui désigne le riche est opposé le terme l.15
« marmots- parias » .
Le mot « marmot » issu d’un vocabulaire familier place le pauvre en
dessous du riche.
Par ailleurs, le terme « parias » renvoie immédiatement à la notion d’exclusion
sociale renforcée par l’adjectif « répugnante » qui quali e la « patine de misère » du pauvre.
L’antithèse richesse / pauvreté se lit en n dans l’opposition des deux jouets des enfants.
Le
premier jouet, celui du riche, est décrit comme un objet précieux dont les adjectifs décrivant
l’enfant est «beau et frais », le jouet est « splendide est aussi frais que son maître » l.11 mais il est
en plus « vernis, doré[…] couvert de plumets et de verroterie » l.12.
Le jouet symbolise ainsi le
luxe mais aussi la forme de vanité représente par les plumes et les accessoires.
La comparaison
entre l’es jouet et l’enfant tends à assimiler l’un à l’autre et à faire du jouet un symbole de la
classe sociale de son possesseur.
Plein de couleurs « pourpres » et « doré »visiblement précieux,
le jouet de l’enfant riche s’oppose totalement au jouet de l’enfant pauvre.
L'opposition entre les
deux jouets réside également dans le désintérêt porté à l'un, le jouet du riche dont il «ne
s'occupait pas» l.13 alors que l'autre est au centre de l'attention des deux enfants.
L'enfant riche
fait plus que l'observer : l.18 «celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu».
L'enfant pauvre fait plus que jouer avec ce rat : il «agaçait, agitait et secouait» l.19 l'animal dans
une boîte.
L'accumulation des verbes montre sa fascination pour le «joujou».
Cet intérêt est le
résultat d'une di érence fondamentale entre les jouets qui est montrée par les termes «gisait» et
«vivant».
L'un désigne la poupée, qui est un objet certes précieux mais qui demeure un objet
tandis que l'autre désigne l'animal qui est porteur de la vie et qui a été «tiré [...] de la vie ellemême»l.20
Ce manichéisme, qui confronte au l du texte richesse et pauvreté et qui se voit contrecarré
par la fraternisation nale des petits, permet en e et au poème d’œuvrer comme un apologue.
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Dans un second temps, nous allons voir que ce poème fonctionne comme un apologue poétique
qui transcende les inégalités.
En e et, le récit du rapprochement des deux enfants illustre une
morale implicite.
Un apologue se compose d'un récit et d'une morale.
Ici, le lecteur semble bien rencontrer ces
deux composantes : premièrement, Les deux premières strophes correspondent à la morale.
En
e et, le poète s'adresse directement au lecteur avec l'utilisation des pronoms «je» et « vous » :
« Je veux donner l'idée d'un divertissement innocent.» , « quand vous sortirez » l.1.
L'emploi de
l'impératif souligne la visée didactique de ces deux strophes (« remplissez«, « faites ») Le poète y
enjoint le lecteur à se distraire en o rant aux enfants pauvres des petits jouets très simples et à
observer leur réaction.
Deuxièmement,La suite du poème est un récit à proprement parler, comme
en témoigne l'utilisation de l'imparfait (« apparaissait », « se tenait » La structure du texte.
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