Commentaire La Princesse de Clèves
Publié le 04/01/2014
Extrait du document
«
personnage vis-à-vis des autres (mari, mère, duc).
De plus, il y a une omniprésence de la
figure du duc de Nemours comparé au mari.
Cela montre bien l'amour passionnel de
Madame de Clèves pour ce dernier, et le fait que le mari ne soit évoqué qu'une seule fois
dans cet extrait, souligne bien le fait qu'il n'est pas si important aux yeux de la Princesse
de Clèves.
Ce passage donne raison à Madame de Chartres (mère) qui lui avait peint la
passion comme un sentiment dévastateur.
Les paroles de sa mère se sont donc avérés
juste.
Madame de Clèves a perdu sa tranquillité d'esprit et sa vertu, elle est sous la
dépendance d'un homme qu'elle croit être un séducteur volage (l.3 et 11).
Enfin, Madame
de Clèves connaît la mauvaise conscience et le remord (parallèle entre le personnage de
Phèdre de Racine et La Princesse de Clèves).
Elle est au même titre que les autres
femmes de la cour, un être vulnérable et faible.
Néanmoins, elle fait preuve d'une
grandeur d'âme exceptionnelle car elle a su triomphé de sa passion du début à la fin du
passage (lexique du devoir, vocabulaire de la réflexion, retour de pensée, résolution ultime
[après cette connaissance […] elle serait entièrement guérit de l'inclination qu'elle avait
pour ce prince (l.24/25)] ).
C'est ainsi que Madame de La Fayette nous aborde les causes
et les motivations psychologiques de ce personnage jaloux et passionné.
Cependant, cet extrait révèle non seulement la jalousie maladive et la douloureuse
passion du personnage, mais il est également un extrait d'analyse du cœur humain.
En
effet, La Princesse de Clèves a souvent été considéré comme le premier roman d'analyse
car Madame de La Fayette dissèque le cœur de son personnage, en utilisant aussi bien
des verbes d'analyse psychologiques qu'un riche lexique des sentiments d'humeur,
d'aigreur et de jalousie.
De plus, l'auteur alterne la voix d'un narrateur omniscient qui
souligne les circonstances de la réflexion, avec la voix personnage.
On se retrouve donc
projeté dans l'intériorité de l'héroïne.
La finesse de l'analyse est visible dans la progression
subtile qui anime le passage et qui souligne une évolution des sentiments.
Effectivement,
on distingue une nette progression des sentiments dans cet extrait.
Tout d'abord, la
confusion et le désordre se met en place chez le personnage (l.1 à 8) ; on constate des
répétitions lexicales et des propositions enchevêtrées.
Ensuite, on voit que Madame de
Clèves parvient à nommer son mal (l.9 à 18), marqué par la présence du connecteur
logique « mais » insisté, par l'élaboration d'hypothèses sur l'amour de Monsieur de
Nemours pour cette femme (« peut-être », l.16), et par la récurrence du verbe « penser ».
L'esprit de Madame de Clèves gagne donc en clairvoyance et en cohérence.
Elle pénètre
plus finement son cœur.
Puis au fil du texte, l'héroïne exprime du remords (l.18 à 25),
2
marqué par le lexique du repentir (« repentit, aurait mieux fait »), mais également à travers
la capacité à prendre un recul critique par rapport à ses actes, mais aussi à travers la
réflexion de reconnaissance (« trouva que », « connaissance »).
Pour finir, Madame de
Clèves refoule ses sentiments (l.25 à 29) et trouve un remède (faire taire l'amour).
C'est
l'apaisement final (« n'avait plus rien à craindre »).
On peut donc lire le passage comme
un éloge du précepte antique du fameux « connais-toi toi même ».
Autrement dit, en
acceptant de regarder son propre cœur et d'affronter avec lucidité ses sentiments sans
masquer ses faiblesses, Madame de Clèves parvient à un inclination d'elle-même.
On
pourrait donc la qualifier d' « héroïne sublime » car c'est cette lucidité qui lui permet de
prendre une bonne décision (« guérie de l'inclination qu'elle avait pour ce prince ») qui
garantit le triomphe éternel de sa vertu.
Pour conclure, Madame de La Fayette exprime la confusion et les affres de la jalousie
qui règne chez l'héroïne en illustrant la rigueur d'un style au service d'un caractère et
d'une esthétique.
Cet extrait est marqué par une extrême cohérence : le point de vue de la
narratrice épouse celui de son héroïne, ménageant ainsi de nombreux effets de trompe-
l’œil ou de chevauchement, voire d'enchevêtrement de point de vue.
La narratrice ne.
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