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Commentaire La Princesse de Clèves

Publié le 04/01/2014

Extrait du document

Récit ancré dans l'histoire de France (la cour d'Henri II), le texte soumis à notre étude porte sur la thématique classique de la jalousie et de ses affres. Il s'agit d'un extrait de La Princesse de Clèves, écrit par Madame de La Fayette en 1678, oeuvre romanesque brève, issue du courant précieux. Ce court roman nous dévoile les mésaventures de Mademoiselle de Chartres qui se verra marier au prince de Clèves, mais qui au cours d'un bal, tombera sous le charme du duc de Nemours. Dans ce passage, le lecteur se met face à la lecture de la lettre adressée au duc de Nemours et aux mésinterprétations de Madame de Clèves. L'héroïne livre ses sentiments les plus intimes, et exprime la confusion et le désordre qui se jouent dans son esprit. Comment la narratrice exprime-t-elle la confusion d'esprit de l'héroïne et par quels procédés littéraires, l'auteur manifeste-t-il les affres de la jalousie ressentit par son personnage ?Tout d'abord, nous nous interrogerons sur la thématisation de la jalousie, ensuite nous verrons la passion douloureuse de l'héroïne, pour ensuite finir sur l'art de l'analyse du coeur humain chez l'auteur féminin et précieux du XVIIème siècle. Tout d'abord, l'auteur nous évoque une femme prise de jalousie en lisant une lettre adressée à son amant. Dans cet extrait, l'auteur nous montre un amour-propre blessé. Cela est visible tout d'abord par le fait que Madame de Clèves parvient à nommer son mal [et ce mal qu'elle trouvait si insupportable...(l.9)], ce qui donne un effet de retardement dans la phrase car le sujet est inversé. L'auteur insiste donc sur la jalousie et l'affleurement du sentiment. Par la suite, Madame de Clèves se construit une image fantasmée et idéalisée d'un rivale qu'elle ne connaît même pas. Elle utilise des termes mélioratifs pour qualifier la rivale en question [avait de l'esprit et du mérite...(l.12)...

« personnage vis-à-vis des autres (mari, mère, duc).

De plus, il y a une omniprésence de la figure du duc de Nemours comparé au mari.

Cela montre bien l'amour passionnel de Madame de Clèves pour ce dernier, et le fait que le mari ne soit évoqué qu'une seule fois dans cet extrait, souligne bien le fait qu'il n'est pas si important aux yeux de la Princesse de Clèves.

Ce passage donne raison à Madame de Chartres (mère) qui lui avait peint la passion comme un sentiment dévastateur.

Les paroles de sa mère se sont donc avérés juste.

Madame de Clèves a perdu sa tranquillité d'esprit et sa vertu, elle est sous la dépendance d'un homme qu'elle croit être un séducteur volage (l.3 et 11).

Enfin, Madame de Clèves connaît la mauvaise conscience et le remord (parallèle entre le personnage de Phèdre de Racine et La Princesse de Clèves).

Elle est au même titre que les autres femmes de la cour, un être vulnérable et faible.

Néanmoins, elle fait preuve d'une grandeur d'âme exceptionnelle car elle a su triomphé de sa passion du début à la fin du passage (lexique du devoir, vocabulaire de la réflexion, retour de pensée, résolution ultime [après cette connaissance […] elle serait entièrement guérit de l'inclination qu'elle avait pour ce prince (l.24/25)] ).

C'est ainsi que Madame de La Fayette nous aborde les causes et les motivations psychologiques de ce personnage jaloux et passionné. Cependant, cet extrait révèle non seulement la jalousie maladive et la douloureuse passion du personnage, mais il est également un extrait d'analyse du cœur humain.

En effet, La Princesse de Clèves a souvent été considéré comme le premier roman d'analyse car Madame de La Fayette dissèque le cœur de son personnage, en utilisant aussi bien des verbes d'analyse psychologiques qu'un riche lexique des sentiments d'humeur, d'aigreur et de jalousie.

De plus, l'auteur alterne la voix d'un narrateur omniscient qui souligne les circonstances de la réflexion, avec la voix personnage.

On se retrouve donc projeté dans l'intériorité de l'héroïne.

La finesse de l'analyse est visible dans la progression subtile qui anime le passage et qui souligne une évolution des sentiments.

Effectivement, on distingue une nette progression des sentiments dans cet extrait.

Tout d'abord, la confusion et le désordre se met en place chez le personnage (l.1 à 8) ; on constate des répétitions lexicales et des propositions enchevêtrées.

Ensuite, on voit que Madame de Clèves parvient à nommer son mal (l.9 à 18), marqué par la présence du connecteur logique « mais » insisté, par l'élaboration d'hypothèses sur l'amour de Monsieur de Nemours pour cette femme (« peut-être », l.16), et par la récurrence du verbe « penser ».

L'esprit de Madame de Clèves gagne donc en clairvoyance et en cohérence.

Elle pénètre plus finement son cœur.

Puis au fil du texte, l'héroïne exprime du remords (l.18 à 25), 2 marqué par le lexique du repentir (« repentit, aurait mieux fait »), mais également à travers la capacité à prendre un recul critique par rapport à ses actes, mais aussi à travers la réflexion de reconnaissance (« trouva que », « connaissance »).

Pour finir, Madame de Clèves refoule ses sentiments (l.25 à 29) et trouve un remède (faire taire l'amour).

C'est l'apaisement final (« n'avait plus rien à craindre »).

On peut donc lire le passage comme un éloge du précepte antique du fameux « connais-toi toi même ».

Autrement dit, en acceptant de regarder son propre cœur et d'affronter avec lucidité ses sentiments sans masquer ses faiblesses, Madame de Clèves parvient à un inclination d'elle-même.

On pourrait donc la qualifier d' « héroïne sublime » car c'est cette lucidité qui lui permet de prendre une bonne décision (« guérie de l'inclination qu'elle avait pour ce prince ») qui garantit le triomphe éternel de sa vertu. Pour conclure, Madame de La Fayette exprime la confusion et les affres de la jalousie qui règne chez l'héroïne en illustrant la rigueur d'un style au service d'un caractère et d'une esthétique.

Cet extrait est marqué par une extrême cohérence : le point de vue de la narratrice épouse celui de son héroïne, ménageant ainsi de nombreux effets de trompe- l’œil ou de chevauchement, voire d'enchevêtrement de point de vue.

La narratrice ne. »

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