Commentaire Horace les imprécations de Camille
Publié le 05/11/2013
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«
En réaction contre le courant baroque, la littérature du XVII ème
siècle voit avec
les oeuvres de Pierre Corneille, un de ses plus grands esprits classiques.
Ce
dramaturge français se distingue par l’écriture de nombreuses pièces de théâtre telles
que Cinna ou Le Cid .
Ici, nous allons étudier une partie de la scène 5 de l’acte IV de
Horace – tragédie classique de Corneille, publiée en 1640 et jouée pour la première
fois en 1660 – appelée “Les Imprécations de Camille”,.
Cette tragédie met en scène le
conflit qui oppose Rome et Albe.
Chaque cité désigne trois guerriers : les Curiace
pour Albe et les Horace pour Rome.
Leur combat décidera du sort de l’une des deux
villes.
Mais les Curiace et les Horace ont des liens de famille : Sabine, sœur de
Curiace est la femme d’Horace, et Camille, sœur d’Horace, aime Curiace.
Le combat
se solde par la victoire de Rome qui pourra désormais imposer sa suprématie à Albe.
Horace décide d’aller voir sa sœur mais cette dernière ne célèbre pas la gloire de son
frère qui a tué son bien – aimé.
Dès lors, Camille exprime sa haine et sa tristesse
devant son frère.
L’examen du texte portera donc sur les caractéristiques de la
tragédie, puis sur les deux protagonistes et enfin sur les différentes passions présentes.
D’abord, dans cet extrait nous retrouvons tous les critères permettant
d’affirmer qu’il s’agit bien d’une pièce de théâtre tragique et issue du classicisme.
En effet, les marques propres au théâtre y sont facilement identifiables.
La
narration est totalement absente.
Les échanges entre les personnages sont présentées
sous la forme de répliques.
Les didascalies, sont des notes ou des courts paragraphes,
rédigés par l'auteur à destination des acteurs ou du metteur en scène, donnant des
indications sur les actions, les lieux, le temps ou la mise en scène .
La tirade, dans
laquelle Camille exprime sa peine et sa colère, est suivie par une réplique très courte à
la ligne 24, une stichomythie, et montre que l’intensité du discours s’accélère lorsque
Camille lâche un cinglant “Ah! Traître”.
Corneille, célèbre tragédien, délivre ici une de ses meilleurs productions.
Un
aspect déchirant, boulversant apparaît au coeur du texte.
Camille exprime toute sa
souffrance, son agonie, qui la ronge.
Notons d’ailleurs qu’à la fin de la scène,
l’héroïne meurt.
Il s’agit du scénario critique d’une pièce de tragique.
L’action est
rendue plus poignante car c’est Horace en personne qui donne la mort à sa soeur.
Ainsi, pour illustrer le mal être de Camille, l’auteur utilise les registres spécifiques à
ce type de scènes, c’est – à – dire les registres tragique, lyrique et même pathétique.
Le texte l’indique dès la première ligne avec “mon ressentiment” de Camille qui
signifie qu’elle dévoile ce qu’elle a sur le coeur.
Aussi, elle continue avec un violent :
“Rome enfin que je hais” à la ligne 4.
L’oeuvre qu’est Horace provient de plus du mouvement classiciste.
Ce courant
dont Pierre Corneille est l’un des grands artisans au XVII ème
siècle, est inspiré par un
des principaux artistes de la Grèce Antique nommé Aristote, qui dans La Poétique a
défini les règles du classicisme.
La règle de bienséance, la règle des trois unités font
partie des bases posées par Aristote.
Corneille veille alors à les respecter, par
exemple, il utilise une didascalie au vers 23 : “Camille, blessée derrière le théâtre”
pour indiquer la mort de Camille.
Elle ne meurt pas sur scène, ce qui est interdit par la
règle de bienséance, pour ne pas heurter les âmes sensibles du public.
Les dures règles auxquelles sont obligées de se plier les dramaturges montrent,
et imposent une richesse de la forme.
Néanmoins, le fond n’est pas moins intéressant
car il offre deux fortes personnalités..
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