Commentaire Exipit A. CAMUS "L'Etranger"
Publié le 10/12/2013
Extrait du document


«
Le premier sentiment que Meursault exprime est alors un sentiment d'apaisement, dû au départ de l'aumônier,
et au fait qu'il se soit retrouvé seul.
Le déchainement verbal et pulsionnel auquel il s'est livré semble l'avoir vidé
de toute animosité : « j'étais épuisé » (l.1), « Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir »
(l.24).
Le fait que Meursault soit épuisé, entraîne l'utilisation du le champ lexical du sommeil : « Je crois que j'ai
dormi » (l.3) et « J'étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette » (l.2).
On a l'impression que ce sommeil, en
plus d'être réparateur, symbolise une sorte de renaissance du personnage, qui se réveille calme et tous les
sens en éveil, dépourvu de toute crainte liée à sa mort.
La colère et la révolte de Meursault face à l'aumônier ont
eu une dimension thérapeutique pour le personnage : « m'avait purgé du mal, vidé de tout espoir » (l.24).
En
effet, elle a débouché sur une certaine sérénité, sur la prise de conscience de son amour de la vie, de son
appartenance intégrale au monde et de son bonheur passé mais aussi actuel : « j'ai senti que j'avais été
heureux et que je l'étais encore » (l.29).
C'est avec ce sentiment de bonheur que le retour au calme de Meursault
s'opère.
Le retour au calme de Meursault révèle la symbiose du personnage et de la nature.
L'attachement du
personnage aux sensations transparaît bien ici : on note la référence à des sensations visuelles, auditives et
olfactives, comme si, au moment de mourir, la vie prenait une importance inédite, comme si chaque chose
acquérait une certaine valeur, grâce au champ lexical des sens : « avec des étoiles sur le visage » (l.4), « Des
bruits de campagne » (l.5), « des odeurs de nuit, de terre et de sel » (l.6) et « rafraîchissaient mes tempes ».
Le
lecteur n'a pas l'impression qu'il se trouve dans une cellule, mais à l'extérieur.
Bien qu'enfermé dans sa cellule,
Meursault semble entrer en communion avec la nature, comme le montre le champ lexical de la nature et le fait
que chaque évocation de la nature est rattachée à la personne de Meursault, à son corps : « Je me suis réveillé
avec des étoiles sur le visage » (l.4), « Des bruits de campagne montaient jusqu'à moi » (l.5), « Des odeurs de
nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes » (l.6), qui est une métaphore, et « La merveilleuse paix de
cet été endormi entrait en moi comme une marée » (l.7).
Au fur et à mesure que le texte progresse, la nature se
rapproche de Meursault, au point même d'entrer en lui, grâce aux gradations : « Des odeurs de nuit, de terre et
de sel rafraîchissaient mes tempes » (l.6) et « La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi » (l.7).
.
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