Commentaire - Electre
Publié le 08/04/2016
Extrait du document
«
qu'elle pense, il y a donc un décalage entre ce qui est dit et ce qu'il faut comprendre pour mieux
ridiculiser le personnage d'Agamemnon.
Cet exemple est encore une fois marqué par l'exclamative
«! ».
Giraudoux manie également l'ironie à travers l'épithète polémique « Le roi des rois» l.9, « le
fat des fats » l.10, « le crédule des crédules » l.10-11, il y a une dégradation croissante qui
dévalorise entièrement le roi.
Il est considéré comme un personnage prétentieux, vaniteux et naïf
qui se ridicule lui-même.
Clythemnestre réutilise son titre de « rois des rois » à la ligne 4 pour
encore une fois le rabaisser pour mieux se faire comprendre et exprimer cette haine encrée en elle.
On peut aussi noter le parallélisme « le père des pères » l.4.
C'est purement ironique car il a sacrifié
sa propre fille, on ne peut donc pas le considérer comme un père.
De plus, on peut imaginer une
sorte de mariage forcé dans ce que dévoile Clytemnestre.
En effet, elle conçoit l'union comme un
mariage qui n'a pas lieu d'être par le biais du verbe « m'arracher » l.4.
Ce verbe peut faire référence
à une violence et une contrainte d'une union qui n'est pas fondée sur l'amour.
Pour elle, c'était
comme si nous l'avions forcée à se marier avec le roi.
Ensuite, elle réutilise plusieurs fois l'anaphore
« inutile » l.12-13 pour montrer que ce mariage est absurde.
C'était donc une relation superficielle
fondée sur le mensonge.
L'anaphore « inutile » l.12-13 est renforcée par la question oratoire que se
pose Clythemnestre « Pourquoi ?...
» l.16.
La reine se remet totalement en question et ne comprend
pas sa soumission à l'égard d'Agamemnon.
Il y a donc un décalage entre ce qu'elle pense et ce
qu'elle fait.
Elle le fait par obéissance au roi mais ne ressent en aucun cas de l'amour pour ce
dernier, au contraire, c'est la haine qui se cache derrière le sourire.
Tous ces aspects nous montrent
donc bien la haine exprimée dans la tirade de Clytemnestre.
Maintenant, nous allons voir que celle-ci redonne vie en quelque sorte au personne
d'Agamemnon en dressant un portrait moral et physique de celui-ci.
En effet, nous avons pu
remarquer que tout au long de cette tirade, Clythemnestre rabaisse le roi en le réduisant à deux traits
physiques de son corps : le doigt et la barbe.
Tout d'abord elle relève l'importance du doigt « cette
main dont il relevait le petit doigt » l.6.
Elle se souvient totalement du moindre geste
d'Agamemnon ; c'est comme une obsession qui l'a marquée.
On remarque encore une répétition du
« petit doigt » l.9-11-15, l'adjectif « petit » rabaisse puissamment le roi et le réduit à un personnage
banal voire médiocre.
Tous ces petits détails montrent à quel point elle lui en voulait.
Sa vision est
totalement différente du mythe où Agamemnon était considéré comme un roi légendaire et puissant
qu'on surnommait d'ailleurs « roi des rois ».
Après l’obsession du « petit doigt » on peut voir qu'elle
s'arrête également à sa « barbe bouclée » l.5.
Une barbe considérée comme une fardeau pour
Clytemnestre comme le montre les verbes « je la tirais » l.13, « l'emmêlais » l.13, « je plongeais »
l.12.
Elle fait tout pour changer cette barbe avec « ses annelages » l.15.
Elle fait même appelle à
l'«orage de Delphes » l.13 pour montrer que même une grande puissance divine n'arrive pas à lui
lisser la barbe.
C'est comme si cette barbe ne pouvait pas être changée « elle ressortait en or, avec.
»
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