Commentaire du traduction texte de Garcia Lorca
Publié le 22/04/2020
Extrait du document


«
questions/réponses entre Adela, qui demande « ¿Qué dices? » / « Que dis-tu ? », et La Poncia
qui lui répond « Lo que digo, Adela » / « Ce que je dis, Adela ».
La Poncia ne répond pas à la
question et ne précise pas ses dires.
L'échange est donc fort en tensions : la continuité logique
et lexicale est évidente, mais le message est sous-entendu, afin de suggérer le plus fortement
possible.
Ainsi, La Poncia se place dans une position surplombante par rapport à Adela et
semble la tourner en ridicule, se moquant du manque de pertinence de sa question.
Elle veut
ainsi montrer que comme elle détient l’information sur Adela, c’est elle qui a le pouvoir et la
mainmise sur la conversation.
Par ailleurs, dans les deux échanges de répliques suivants, Adela et La Poncia semblent
ne pas s’écouter.
En effet, on remarque tout un jeu de redondances et de reprises, à
commencer par la didascalie : « L A P ONCIA , d’un air entendu, à voix basse » , s’ensuit l’ordre
d’Adela « Tais-toi! », puis la réaction de la servante en retour, dans la didascalie : « L A P ONCIA ,
haut .
» suivi de l’impératif d’Adela « Baisse la voix ! ».
Plus loin, nous retrouverons la répétition
de « Tais-toi ! » ordonné par Adela, recevant la réponse furieuse : « Je ne me tairai pas ! », ou
encore « A DELA — Je ne peux pas t’entendre.
» , « L A P ONCIA — Tu m’entendras quand même.
».
Ainsi, Belamich se sert de la traduction littérale afin de ne pas corrompre cette boucle de
tonalités, et conserver un rythme soutenu.
Il retranscrit ainsi cette impression de dialogue de
sourds, chacune exprimant son opinion sans accorder aucune crédibilité à celle de l’autre.
Par la suite, plusieurs termes sont repris pour faciliter la transition entre les répliques.
Lorsqu’Adela met La Poncia au défi d’allumer quatre mille feux de Bengale, elle reprend le
verbe « allumer » précédemment employé par La Poncia, ce qui n’est pas le cas en espagnol
puisque Lorca utilise deux verbes différents, « encender » puis « trae ».
Belamich veut ainsi
insister sur le lien logique entre l'enchaînement des deux répliques, ce qui permet à Adela de
mettre à mal la menace de La Poncia plus efficacement en la reprenant et en l’amplifiant.
De
même, elle reprend l’adverbe « tellement », ou « tanto » dans le texte source, employé par La
Poncia.
Belamich opère ici une traduction littérale de l’espagnol et garde la position isolée de
l’adverbe, en début de réplique, qui met d’autant plus en valeur les paroles d’Adela qui
exprime pour la première fois son amour pour Pepe, après l’avoir nié depuis le début de
l’extrait.
Dans sa dernière réplique, elle reprend également le verbe « entendre », ou « oír » en
espagnol, utilisé par La Poncia, pour justifier le lien logique entre les deux répliques, déjà
facilité par le connecteur « pues » traduit par « quand même ».
Alors que La Poncia refusait
d’écouter Adela célébrer son amour, celle-ci s’appuie sur une reprise des propos de La Poncia
pour la sommer de se taire.
Elle prend une position complètement différente de celle qu’elle
avait adoptée jusqu’alors et emploie la même stratégie que La Poncia en rejetant son avis pour
lui imposer de l’entendre exposer visiblement son amour.
C’est maintenant elle qui manipule
la continuité logique de l’échange et l'enchaînement des répliques ; elle mène la conversation
pour aborder les sujets qu’elle choisit.
De cette manière, en procédant à des transitions fluides ou à des effets de rupture entre
les répliques, les personnages peuvent amener leur interlocuteur à suivre la direction qu’ils
ont choisie et ainsi contrôler l’échange.
3.
Dans cet extrait, Adela exprime à de multiples reprises son désir pour Pepe el Romano.
Nous pouvons remarquer que ce désir est avant tout charnel.
Dans « ¡Mi cuerpo será de
quien yo quiera! » / « Mon corps sera à qui je voudrai », Belamich fait le choix de conserver
l’ordre des syntagmes dans le texte source, plaçant la mention du corps en tête de phrase.
Cela
insiste sur son importance pour Adela qui parle du corps sans tabou, en opposition à la
rigueur morale de la maison dans laquelle elle vit.
Son désir se manifeste également dans « ¿Por qué te pusiste casi desnuda con la luz
encendida y la ventana abierta al pasar Pepe ? » / « Pourquoi est-ce que tu t’es mise presque
nue, la lumière allumée et la fenêtre ouverte, au passage de José ? ».
On peut noter dans le.
»
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