Commentaire du Sonnet à Marie de Ronsard
Publié le 09/12/2012
Extrait du document
«
Introduction :
C'est lors d'une promenade aux champs avec son ami Baïf (lui aussi membre de la
Pléiade), que Pierre de Ronsard a rencontré Marie Dupin, quinze ans, fille d'un
bourgeois de Bourgueil (en Touraine angevine).
Marie, comme Cassandre et Hélène,
lui a inspiré de nombreux poèmes, rassemblés dans le recueil Continuation des
amours , publié en 1555.
Le Sonnet à Marie emprunte une forme fixe héritée de
l'Italie et de l'Antiquité gréco-latine mise en vogue par la Pléiade, groupe de sept
poètes (dont Ronsard et du Bellay) qui prône de nouvelles règles de métrique, le
développement de la langue française en littérature et l'imitation des Anciens.
Dans
ce poème, composé de quatorze décasyllabes, Ronsard reprend la thématique de la
fuite du temps et celle de l'image de la fleur comparée à la femme qui vieillit,
récurrentes dans son oeuvre.
La comparaison de la jeune femme à la fleur permet au poète d'évoquer l'imminence
de la mort et d'en déduire la leçon épicurienne, sous le prétexte d'accompagner l'envoi
d'un bouquet à la femme aimée.
Nous étudierons donc, dans un premier temps, le parallèle entre Marie et les fleurs,
développé dans les deux premiers quatrains, puis l'anticipation de la mort et enfin
l'incitation épicurienne à aimer tant qu'il en est encore temps.
Plan du commentaire :
I) Le parallèle entre Marie et les fleurs
II) L'évocation de la mort
III) La leçon épicurienne
I) Le parallèle entre Marie et les fleurs
1.
Le texte se présente comme un billet qui accompagnerait l'envoi d'un
bouquet, donc un cadeau personnel en hommage à la femme aimée : la première
personne est présente dès le premier vers avec « je », puis « ma main » qui
personnalise le geste, comme « trier » (v.
2), signe d'une attention personnelle.
Les
verbes « envoie » et « vient » ( v.
1 et 2) au présent actualisent la situation.
Les mots
« amours » v.
12, « aimez » et « belle » v.
14 confirment qu'il s'agit d'une déclaration
amoureuse.
2.
Ronsard établit une comparaison flatteuse entre femme et fleur : le champ
lexical des fleurs est largement développé (« bouquet » v.
1, « fleurs » v.
2,
« cueillies » v.
3, « fleuries » v.
6, « fleurs » v.
8).
3.
Mais le thème du déclin imminent envahit peu à peu le poème : on observe une
gradation représentant le cycle de vie d'une fleur : « épanouies » v.
2 (épanouissement
qui suggère le déclin prochain), « Chutes à terre elles fussent demain » v.
4.
»
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