commentaire du poème XXI des Contemplations de Hugo
Publié le 18/02/2013
Extrait du document
«
indique même une forme de domination exercée par son charme comme le montre le vers 5 : « Elle me regarda
de ce regard suprême ».
Et sa résolution est visible dans son attitude finale au vers 14, lorsqu'elle se dirige vers
Hugo : « Je vis venir à moi ».
C'est donc une femme libre, naturelle qui rappelle une nymphe des bois.
La nature joue un rôle primordial dans le scénario amoureux .
La jeune femme a l'air d'être chez elle dans la
nature, elle apparaît comme faisant partie intégrante de la flore comme l'indique l'observation des compléments
de lieu dans les vers suivants : « Assise les pieds nus parmi les joncs penchants »(v2), « Je vis venir à moi
dans les grands roseaux verts »(v14), « Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive »(v9).
Le désir du poète
s'exprime de la même façon par des compléments de lieu suggérant la complicité de la nature dans les
vers : « Veux-tu t'en venir dans les champs ? »(v4), « sous les arbres profonds »(v8), « au fond des bois »(v12).
La description de la nature est érotisée.
Le printemps est défini par une périphrase : « le mois où l'on
aime »(v8), l'évocation de l'eau amène l'idée de caresse dans le vers 13 : « Comme l'eau caressait doucement le
rivage ! ».
Et l'atmosphère printanière suggérée par le chant des oiseaux au vers 12 : « Oh ! Comme les oiseaux
chantaient au fond des bois ! », accompagne l'étape finale de la rencontre érotique .
La nature apparaît donc
complice des amants et devient le reflet de leur désir.
Le coup de foudre est mis en scène ; la rencontre est dramatisée, il existe un effet de mystère et de suspense.
Dès qu'il voit la jeune fille, le poète est fasciné comme le montre la métaphore : « je crus voir une fée ».
la jeune
sauvageonne est décrite comme une apparition surnaturelle .
L'embrasement amoureux est immédiat .
C'est ce
qu'on appelle un coup de foudre, d'une expression précisément conçue pour évoquer la soudaineté de la
naissance de l'amour .
Le suspense est maintenu par l'incertitude sur l'issue de la scène.
Le poète pose à trois
reprises la question : « Veux-tu... »(v4,7,8).
Et le lecteur attend la réponse à cette question qui ne viendra qu'au
vers 14 .
En effet la jeune fille ne s'exprime pas par la parole mais par le jeu des regards ; à deux reprises elle
regarde le poète dans le vers 5 : « Elle me regarda de ce regard suprême », où le polyptote entre « regarda »
et « regard » renforce l'intensité du regard et dans le vers 10 : « Elle me regarda pour la seconde fois ».
Et c'est
ce second regard qui provoque chez la jeune femme la réflexion puisqu'elle devient « pensive » puis la décision.
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