Commentaire du discours du vieillard supplément au voyage de bougainville diderot
Publié le 03/02/2013
Extrait du document
«
jalouse des Tahitiennes, ils se sont « égorgés pour elles», et les ont « teintes de leur sang »,
métaphore indiquant bien que leur violence est contagieuse.
Pour dénoncer la barbarie des Européens, le vieillard établit également une antithèse entre le
vol « des méprisables bagatelles dont [leur] bâtiment est rempli »(l.14-15), et leurs réactions
complètement disproportionnées : « tu t’es récrié, tu t’es vengé » (l.15).
La colonisation est également dénoncée, par le vieillard, comme un vol, à travers la
métaphore : « tu as projeté dans le fond de ton cœur le vol de toute une contrée » (l.15-16) ou
encore par l es périphrases: « tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur
esclavage »(l.8-9), , « tu veux nous asservir », « ils ont écrit sur cette lame de métal : Ce pays
est à nous »(l.10-11), où la possession est mis en avant les nombreuses occurrences du
pronom personnel « nous ».
Il les accuse de s’arroger des droits qu’ils n’ont pas, et de
commettre des actes illégitimes qu’ils trouveraient impensables de la part des Tahitiens :
s’approprier une terre, réduire ses habitants en esclavage.
La phrase conditionnelle « Si un
Tahi tien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce
d'un de vos arbres : Ce pays appartient aux habitants de Tahiti , qu'en penserais-tu ? » permet
en effet de réaliser le caractère illégitime de toute colonisation.
Par ailleurs, l’agressivité du ton est perceptible par de nombreux indices, comme
l’apostrophe , qui interpelle Bougainville et le désigne d’emblée comme coupable : « Et toi,
chef des Brigands », (le pronom « tu » marque le refus d’user d’une formule de respect.) De
plus, avec l’emploi de l’impératif : « écarte promptement ton vaisseau», « Va dans ta contrée
t’agiter (…) laisse-nous reposer », « ne nous entête… », on sent que le vieillard n’a que
mépris pour Bougainville.
L’accumulation de questions rhétoriques et les nombreuses
exclamations font également ressentir la colère du Tahitien.
« Tu es venu ; nous sommes-nous
jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches
de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? ».
(l.19 à
21)
Ce texte dénonce donc avec vivacité l’attitude infâme des colonisateurs et oppose la
civilisation européenne à la vie des tahitiens.
Dans ce réquisitoire contre le colonialisme, le vieillard donne une vision idéalisée de
la vie des Tahitiens : Diderot adhère ici au mythe du bon sauvage, vision utopique destinée à
critiquer le soi-disant « Progrès » des pays dits civilisés.
La vie des Tahitiens est en effet idéalisée.
Plusieurs termes concourent à cette
idéalisation , comme le parallélisme de construction : « nous sommes innocents , nous sommes
heureux » (l.2).
Pour renforcer l’impression d’une vie harmonieuse, la phrase joue sur.
»
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