Commentaire: « Demain dès l'aube » , Victor Hugo
Publié le 05/05/2013
Extrait du document
«
L'utilisation de pronoms et déictiques majoritairement, masculins et féminins singuliers, manifeste
une certaine intimité entre Victor Hugo et cette femme.
Il l'a tutoie plusieurs fois dans le poème, ce
qui montre qu'elle lui est familière.
Cette relation filiale est fortement teintée d'amour, même si la situation ne permet pas la
réciprocité de ces sentiments.
Tout au long de ses vers, l'auteur explique que pour cette femme, il renoncera à toutes les
distractions qu'il croisera sur son chemin : « Je marcherai les yeux fixées sur mes pensées » vers 5,
« Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit » vers 6, « Je ne regarderai ni l'or du soir qui
tombe » vers 9, « Ni les voiles au loin » vers 10.
A la première lecture, ceci laisse penser que se priver de tout ceci permettra à l'auteur d'arriver plus
rapidement vers cette femme.
Le vers 4 « Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps », traduit
fortement le manque que l'auteur ressent d'être loin de cette personne et induit un amour profond.
Victor Hugo déclare ses sentiments au vers 2 , et au vers 4 c'est elle.
Nous trouvons ensuite au vers
5 une allitération en [ε] .
On a un rythme en 4-4-4, c'est un rythme romantique, différent des autres
vers qui sont en alexandrins.
Au vers 7, on retrouve également un trimètre romantique, qui donne
cette impression de ralentit.
De plus, dans le dernier vers, il choisit de déposer sur sa tombe une bruyère.
Cette plante est
associée à la passion amoureuse, ainsi qu'à la persistance, car c'est Victor Hugo qui compose lui
même le bouquet de fleurs sauvages, durant tout le long de son voyage pour montrer sa sincérité.
On trouve également dans ce vers une allitération en [b] , qui donne le rythme au vers.
On comprend par son indifférence à tout se qu'il voit, que Victor Hugo a une certaine détermination
d'arriver vite à son but.
2) La détermination de Victor Hugo
Dans ce poème, l'auteur manifeste l'irréversibilité de sa décision, son voyage est une idée
fixe.
Au vers 1, on trouve 3 compléments de temps, « Demain , dès l'aube , à l'heure où blanchit la
campagne », ce qui nous fait comprendre que c'est un départ attendu, pressé.
Le rejet du verbe de
mouvement « partir » au vers 2, est mit en valeur.
Par cette mise en relief, l'auteur montre sa
décision qui est nette et précise.
On constate, du point de vue de la sonorité, que ce poème est composé d'alexandrins, répartis en
trois quatrains.
Cette forme stable, et relativement classique, donne un rythme régulier et monotone
au texte.
Ceci traduit une constance dans le choix de l'auteur et donc une stabilité dans ses
décisions.
Dans la première strophe, on constate une alternance dans les pronoms utilisés, ce qui intègre la
seconde personne.
Dans cette même strophe, on constate des rimes suffisantes et croisées :
« Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la camp agne ,
Je partirai.
Vois-tu, je sais que tu m'at tends .
J'irai par la forêt, j'irai par le mont agne .
Je ne puis demeurer loin de toi plus long temps .
»
Ce voyage pour Villequier est important pour Victor Hugo, il semble en connaître tous les détails.
Ce poème est une certaine préparation puisqu'il utilise du futur pour les verbes d'actions.
Il répète
« j'irais », vers 3, pour faire comprendre la durée, la longueur de ce trajet : c'est une marche longue
et dure.
Il sait par où il va passer, ce qu'il va voir.
La rejoindre devient une obligation, une nécessité..
»
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