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Commentaire de texte : ZONE d'apollinaire

Publié le 22/01/2012

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apollinaire

• « Zone « est tiré du recueil Alcools, paru au Mercure de France en avril 1913.  Apollinaire mit 15 ans à l’élaborer. Alcools annonce la quête de modernité, le jeu avec la tradition, et le renouvellement formel de la poésie de l'auteur. Le nom «  Alcools «  est une référence littérale à l’alcool et à l’ivresse, cela évoque des tavernes, brasseries, auberges, caveaux (Paris, Munich, Cologne…) mais aussi des vignes rhénanes. Dans l’inspiration, Alcools peut évoquer la soif, le désir de consommer la vie. La soif est synonyme de curiosité, d’enthousiasme, de désir intense. L’alcool éveille l’idée d’un excitant, de la recherche d’un paroxysme : il faut se griser de la réalité moderne.

Il plaça «  Zone «  en ouverture, ce qui lui donna valeur de manifeste, et supprima toute trace de ponctuation. Selon lui, en poésie, le rythme du vers et de la respiration suffisent. Cette suppression lui permit de faire naître des images inédites en rapprochant certains termes comme par accident.  Ce procédé crée également des ambigüités de sens, enrichissant les lectures possibles.

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« I/ Le récit d’une expérience 1) Les variations de l’énonciation Dans ce poème, le «tu» désigne plusieurs personnes : au départ, c'est le poète qui s'adresse à lui -même (v.1).

Au vers 3, il s'adresse à la Tour Eiffel, qu'il a apostrophé au vers 2, avec une personnification.

Apollinaire souhai te ainsi surprendre son lecteur : c'est un jeu permanent.

Le «tu» du vers 7 désigne le christianisme, apostrophé au même vers.

Apollinaire s'adresse ensuite au Pape («vous Pape Pie X») au vers 8, puis se reparle à lui -même aux vers 9 et 11.

Au vers 17, on trouve la présence de la première personne du singulier.

Le poète prend enfin la parole.

Au vers 25( «Voilà la jeune rue et tu n'es encore qu'un petit enfant » ), p ar un glissement d’une image à l’autre, de la rue actuelle on passe à une autre, qu’il a vue dans son enfance ; et, de là, au collégien qu’il était.

Le « tu » est donc le poète, enfant.

L'énonciation est très peu cohérente, mais on peut tout de même affirmer de manière générale que ce poème est un dialogue entre le poète et lui -même : il se regard e vivre et déambuler dans les rues de Paris.

On constate que le premier vers du premier poème du recueil débute avec les mots «à la fin», expression familière employée à l'oral, ce qui a pour effet de surprendre le lecteur.

2) L’expression des sentiments Le poème est construit sur la forme assez traditionnelle d'une errance, en ville, d'une fin de journée à un matin. L'occasion de cette errance du corps et de l’âme est connue ; il suit la rupture avec Marie Laurencin.

Et comme Apollinaire est à la veille de ses trente- trois ans, son destin ne lui paraît pas sans rapport avec celui du Christ.

Il est bien en enfer, mais il n'a pas de guide.

Au vers 2, nous trouvons : « Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin » On peut assez aisément comprendre que la tour Eiffel, avec sa robe évasée et ses atours de dentelles métalliques, ressemble à une bergère, une jeune bergère, comme le donne à penser l'indication chronologique contenue dans le vers 8.

Un troupeau bêlant ne parle guère à l'esprit et semble plutôt incongru, mais, en lui accordant plus d’attention, on s'aperçoit qu'il ne s'agit pas d'un troupeau formé par les ponts et qui bêlerait pour on ne sait trop quelle raison.

Le poète, las et désespéré, croit n'entendre partout que des plaintes et il l es note non sans un certain humour.

Au vers 9 et 10, nous trouvons : « Et toi que les fenêtres observent la honte te retient D'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin ».

Exploitant l’effet de surprise de l’enjambement, Apollinaire, parce qu’il vit en un temps de modernisme sceptique, avoue le désir d’un retour à une naïve religion.

Du v ers 15 à 24 : « J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom Neuve et propre du soleil elle était le clairon Les directeurs les ouvriers et les belles s téno- dactylographes Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent Le matin par trois fois la sirène y gémit Une cloche rageuse y aboie vers midi Les inscriptions des enseignes et des murailles Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent J'aime la grâce de cette rue industrielle Située à Paris entre la rue Aumont -Thiéville et l'avenue des Ternes » Sur le ton désinvolte d'une conversation amicale, Apollinaire rapporte une simple expérience récente de promenade dans Paris pourtant déjà amorcée dès le début du poème.

Mais elle est destinée encore à étonner puisque le poète défend la grâce d’une rue.

C’est ici une poésie visuelle.

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On croit déjà sentir que le poète veut se trouver heureux dans son époque, plus qu'il ne l'est réellem ent.

Puis au vers 39 à 14 : « C'est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche C'est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs Il détient le record du monde pour la hauteur » Dans sa volonté de surprise, Apollinaire, en enfant naïvem ent enthousiaste ou en adulte gentiment bouffon, fait succéder à l’évocation la plus évidente de la résurrection du Christ celle de son ascension qui participe de son goût de la modernité et d’un humour piquant, la formulation volontairement journalistique , donc quelque peu choquante.. »

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