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Commentaire de texte : Victor Hugo, Les contemplations, Livre premier, VII (1856) - Réponse à un acte d'accusation

Publié le 25/06/2011

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     Victor Hugo est un poète du XIXe siècle, dramaturge et prosateur romantique considéré comme l'un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé. Il a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Les Contemplations est un recueil de poésie, publié en 1856. Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres. Le recueil s'organise en deux parties, respectivement intitulées Autrefois et Aujourd'hui, comprenant chacune trois livres. Réponse à un acte d’accusation fait partie du Livre premier. Dans ce poème il dénonce les normes classiques qui imposent leurs interdits au théâtre et en poésie. Dans une première partie, nous verrons comment Victor Hugo constate et dénonce la hiérarchisation des mots, puis une deuxième partie illustrera son rôle de provocateur dans une révolution qu’il met en scène.

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« Hugo se montre révolutionnaire et provocateur.

Il choisit de composer son poème d’alexandrins et les rimes sontsuivies.

Il respecte donc en apparence la forme classique du poème, mais l’omniprésence de ponctuation casse lerythme et la cadence régulière des vers.

« Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ; » v.

9.

Il s’amuse àralentir ou accélérer le rythme de ses vers à l’instar d’un chef d’orchestre.

Il ralentit la cadence avec unenjambement au vers 11, « Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chefDans le bagne Lexique avait marqués d’une F ; » ,l’accélère avec l’énumération d’adjectifs « Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière.

» v.14.Aussi, il défie la loi du nom propre et choisit de les accorder ou non : il supprime le « s » de « Versaille » v.4 maisaccorde des noms propres « les Phèdres » « les Jocastes » et « les Méropes » v.2-3Victor Hugo provoque une révolution.

L’intrusion de la voix du poète se fait à la moitié de l’extrait avec l’adverbe «Alors » au vers 20.

Tout ce qui est dit précédemment est la cause de son intrusion, « alors, je vins ».

Il se qualifielui même de « brigand ».

Il traduit son désaccord et son incompréhension par des interrogations : « Pourquoi ceux-citoujours devant, ceux-là toujours derrière ? » v.21 avec l’adverbe « Pourquoi » qui est isolé à la fin du vers 20, ainsique « pourquoi pas ? » qui clos le poème, cela renforce le désarroi du poète et sa volonté de briser les règles.Le poème s’anime, c’est presque une hypotypose de combat que Hugo dresse ici.

L’utilisation du discours direct rendle poème plus vivant « Qu’il s’en aille » v.17, « Corneille s’encanaille » v.18 On relève de nombreux verbes d’action :« je m’écriai » v 30, « je mis » V.26 ,« je fis » V.28, « je mêlai » V.29, « Je montai » V.34, « Et déclarait » V.35Hugo s’inspire de la révolution française de 1789 pour illustrer se révolution de la langue française, «Et sur lesbataillons d’alexandrins carrés » V.24, «Je fis souffler un vent révolutionnaire.

»V.25.

Il évoque aussi le bonnetphrygien, symbole de la révolution, « Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire» V.26.

Il déclare les mots «égaux, libres, majeurs » comme si il créait une nouvelle constitution de la langue.Les exclamations traduisent la révolte qui anime le poète, « Discours affreux ! » V.33.Le vers 27 scindé en deux hémistiches résonne comme un slogan que la foule scande : « Plus de mot sénateur ! plusde mot roturier ! ».

Les sonorités du poème sont dures et résonnent : « Qu’il s’en aille » v.17 « Corneille s’encanaille! » v.18Hugo clame sa puissance et ce comparent aux plus grands barbares ,« Tous ces tigres, les Huns, les Scythes et les Daces,N’étaient que des toutous auprès de mes audaces » V.27-28. Ce poème est une clameur retentissante qui affirme la puissance des mots, Victor Hugo brise les frontières imposéesà la langue française.

Le poète s’efface et les mots prennent le pouvoir pour être le vecteur de la pensée.

Poèterévolté, Victor Hugo renouvelle le genre, il n’a pas peur d’agir.

Il constate d’abord les règles et les codes quiréglementent le genre, pour aboutir à la révolution qu’il provoque et qui est à la fois une preuve de sa toutepuissance personnelle.Enfin, son engagement est nécessaire pour libérer la langue française et ouvrir la littérature à de nouveaux horizons.. »

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