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Commentaire de texte : Phèdre (1677) de Racine, ACTE IV, scène 6 dès vers 1218 aux vers 1294. Littérature

Publié le 06/09/2018

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Au vers 1277, nous comprenons que Phèdre veut fuir cette réalité qui l’oppresse « Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale ». « La nuit infernale » étant une périphrase pour désigner les enfers.
Dans les derniers vers de l’extrait, elle annonce sa mort, du moins morale « Jusqu’au dernier soupir de malheurs poursuivie je rends dans les tourments d’une pénible vie. »
Pour elle, si Hippolyte aime une autre qu’elle, Phèdre ne voit plus l’intérêt de vivre.

Dans l’extrait proposé, nous avons pu voir l’enchainement des différentes étapes de la misère de Phèdre. Il y a d’abord l’expression de la jalousie, de la vengeance et du sentiment de douleur intense qu’elle essaie tant bien que mal de cacher. Mais il y a aussi quelque chose de plus grave, c’est le sentiment de rejet qu’elle éprouve face à cet amour et à sa lignée.
Phèdre fait naître la pitié et la terreur, deux agents de Catharsis tragique, qui est l’énonciation des passions par le moyen de la représentation dramatique. Ainsi, les spectateurs peuvent s’identifier à la douleur extrême qu’éprouve Phèdre et vivent avec elle cet instant de folie.
Nous pouvons alors nous demander comment Phèdre va-t-elle entraîner Hippolyte et Oenone dans sa perte ?

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« II.

Une fatalité évidente : Phèdre seule contre tous a) Phèdre mis a l’écart de cet amour C’est un amour qu’elle n’a vu venir, comme nous l’expliquions précédemment avec le jeu des questions rhétoriques des vers 1231 à 1236, elle se sent donc mise l’écart. Nous pouvons relever le jeu des pronoms personnels « ils » et « je » ce qui amplifie l’opposition entre Hippolyte, Aricie et Phèdre. Phèdre se rend compte qu’elle ne peut pas aller contre cet amour, c’est une fatalité, comme elle nous le fait remarquer aux vers 1252 à 1256 « Ils s'aimeront toujours ! Au moment que je parle, ah ! mortelle pensée ! Ils bravent la fureur d'une amante insensée.

Malgré ce même exil qui va les écarter, Ils font mille serments de ne se point quitter ». Au milieu de sa première tirade, Phèdre oppose le bonheur d’Hippolyte et Aricie à son malheur.

On peut relever le champ lexical du bonheur désignant celui de d’Hippolyte et d’Aricie : « soupirs » (vers 1238), « penchant amoureux » (vers 1239), « clairs et sereins » (vers 1240 », et le champ lexical du malheur pour Phèdre : « triste rebut » (vers 1241), « mort » (vers 1243), « expirer » (vers 1244), puis celui des pleurs : « larmes » (vers 1245, 1250), « Mes pleurs » (vers 1247). L’opposition Ombre et Lumière dans ce milieu de tirade, renforce encore plus le contraste entre le malheur de Phèdre et le bonheur d’Hippolyte et d’Aricie. b) La honte de sa lignée Vers la fin de l’extrait, au milieu de la deuxième tirade, Phèdre se rend compte de la situation honteuse qu’elle est train de vivre.

Elle ne se sent pas digne de sa lignée aux vers 1273 et 1274 « et je soutiens la vue de ce sacré Soleil dont je suis descendue ! » La ponctuation de cette phrase montre l’absurdité de ce qu’elle vient de dire, elle a du mal à y croire. Au vers 1278, elle énonce Minos, son père comme le détendeur de l’urne fatale, dans les vers qui suivront, elle imagine la honte qu’il éprouverait envers elle si il apprenait le « crime » qu’elle est en train de commettre.

La vision d’être jugée par son père est insoutenable comme nous pouvons le voir au vers 1288 « Toi-même de ton sang devenir le bourreau », « ton sang » étant une périphrase désignant sa famille. Dans les vers 1289 et 1290 « Pardonne : un dieu cruel a perdu ta famille ; reconnais sa vengeance aux fureurs de ta fille » Phèdre évoque Venus par la périphrase « un dieu cruel » car d’après le mythe toutes les femmes de sa famille seraient poursuivies par la haine de Vénus, depuis que le Soleil aurait dévoilé ses amours avec le dieu Mars.

Elle prend alors son sort comme une fatalité. Phèdre ce juge horrible face au reste de l’humanité et par rapport aux Dieux. c) La mort comme seule solution envisagée Phèdre évoquera à plusieurs reprises le suicide, pour en finir avec le cauchemar qu’elle est en train de vivre.

Elle vient même à se demander pourquoi elle vit encore au vers 1273 « Misérable ! et je vis ! ». Au vers 1277, nous comprenons que Phèdre veut fuir cette réalité qui l’oppresse « Où me cacher ? Fuyons dans la nuit infernale ».

« La nuit infernale » étant une périphrase pour désigner les enfers. Dans les derniers vers de l’extrait, elle annonce sa mort, du moins morale « Jusqu’au dernier soupir de malheurs poursuivie je rends dans les tourments d’une pénible vie.

» Pour elle, si Hippolyte aime une autre qu’elle, Phèdre ne voit plus l’intérêt de vivre. Dans l’extrait proposé, nous avons pu voir l’enchainement des différentes étapes de la misère de Phèdre.

Il y a d’abord l’expression de la jalousie, de la vengeance et du sentiment de douleur intense qu’elle essaie tant bien que mal de cacher.

Mais il y a aussi quelque chose de plus grave, c’est le sentiment de rejet qu’elle éprouve face à cet amour et à sa lignée. Phèdre fait naître la pitié et la terreur, deux agents de Catharsis tragique, qui est l’énonciation des passions par le moyen de la représentation dramatique.

Ainsi, les spectateurs peuvent s’identifier à la douleur extrême qu’éprouve. »

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