Commentaire de texte : Paul Éluard - «Le temps déborde»
Publié le 03/09/2012
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les répétitions : voir toutes les répétitions (nombreuses) dans le poème, les polyptotes (Répétition de plusieurs termes qui ont la même racine. On utilise pour cela la dérivation), le caractère répétitif, ressassant de certains termes qui reviennent en continu et créent un effet de piétinement sémantique. Le poète semble enfermer dans deux mots « mort « et « vie «, et les décline sémantiquement (les champs lexicaux) et phonétiquement (les « i « et les « o «). En perte de mots, le poète confine au silence. le délitement syntaxique : on notera ici l’absence de ponctuation, fréquente dans la poésie d’Eluard, et la gêne que cela peut procurer à la lecture ; essayer par exemple de reconstruire la syntaxe du 3ème quintil, cela semble très difficile, et le poème paraît plutôt se développer par agencement de groupes phrastiques, de mots erratiques, plutôt qu’à travers une syntaxe bien établie le dernier mot : étudier le dernier vers du poème et son dernier mot « silence «, qui sonne comme une négation de la poésie et du texte même. La mort de Nusch est la mort même de la poésie, en ce que celle-ci ne pouvait s’élever qu’à partir de celle-là ; Nusch morte, le poète fait « place au silence «. A cet égard les blancs du poème résonnent comme le texte, et signifient également la mort de l’être aimé ; toute la page fait signe vers le corps de l’être aimé, et les 15 vers du poète ne sont que l’esquisse imparfaite de ce souvenir.
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phoniques, qui structurent phonétiquement le texte et font qu'on ne repère pas d'emblée cette absence de rimes.
Peut-être peut-on lire cette absence de rimes (qu'ilfaudrait analyser en détail) comme le premier pas vers le silence du poète.
C/ Le silence du poèteles répétitions : voir toutes les répétitions (nombreuses) dans le poème, les polyptotes (Répétition de plusieurs termes qui ont la même racine.
On utilise pour cela ladérivation), le caractère répétitif, ressassant de certains termes qui reviennent en continu et créent un effet de piétinement sémantique.
Le poète semble enfermer dansdeux mots « mort » et « vie », et les décline sémantiquement (les champs lexicaux) et phonétiquement (les « i » et les « o »).
En perte de mots, le poète confine ausilence.le délitement syntaxique : on notera ici l'absence de ponctuation, fréquente dans la poésie d'Eluard, et la gêne que cela peut procurer à la lecture ; essayer par exemplede reconstruire la syntaxe du 3ème quintil, cela semble très difficile, et le poème paraît plutôt se développer par agencement de groupes phrastiques, de motserratiques, plutôt qu'à travers une syntaxe bien établiele dernier mot : étudier le dernier vers du poème et son dernier mot « silence », qui sonne comme une négation de la poésie et du texte même.
La mort de Nusch est lamort même de la poésie, en ce que celle-ci ne pouvait s'élever qu'à partir de celle-là ; Nusch morte, le poète fait « place au silence ».
A cet égard les blancs du poèmerésonnent comme le texte, et signifient également la mort de l'être aimé ; toute la page fait signe vers le corps de l'être aimé, et les 15 vers du poète ne sont quel'esquisse imparfaite de ce souvenir.CONCLUSIONAprès avoir tenté de dire non pas tant la mort de Nusch que le retentissement de celle-ci sur la conscience poétique, la poésie est vouée à la mémoire.
C'est le proposde «Corps mémorable», qui tente de ressusciter la splendeur du corps disparu que les éléments ont assimilé.
L'union cosmique présente dans tous les recueils reçoitici une signification nouvelle, littérale: «Elle ne vit que par sa forme / Elle a la forme d'un rocher / Elle a la forme de la mer / Elle a les muscles du rameur / Tous lesrivages la modèlent» (“Mais elle”).Quant à la dernière section du recueil, consacrée à la célébration de l'amour rené de ses cendres — «le Phénix», selon une image fréquente chez Maurice Scève (voirDélie) — grâce à Dominique, elle énonce une dialectique, toute baroque, métaphorisée par le feu.
La mort de Nusch y est en effet surmontée par l'amour: «Il y a eutoutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille» (“Je t'aime”).
Ce nouvel amour par lequel le monde recommence transcende aussi la mort du poète vieillissant,dans son «dernier combat pour ne pas mourir» (“le Phénix”): «L'éternité s'est dépliée» (“Dominique aujourd'hui présente”).La poésie n'est ainsi pas morte après « Notre vie », et le silence qui s'instaure à l'horizon de ce poème sera surmonté par un nouvel amour, par une rédemptionpoétique.
Nusch fut un moment dans la poétique d'Eluard, et fit tressaillir la Poésie même..
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