COMMENTAIRE DE TEXTE « Melancholia », Victor Hugo
Publié le 16/10/2011
Extrait du document
Au XIXe siècle, la plupart des enfants travaillaient dés leur plus jeune age. À la mine, dans les usines, ils subissaient des conditions de travail épouvantables, des journées de 15 heures de travail, à l’égal des adultes. Ce texte est un extrait d’un poème intitulé « Melancholia « écrit par Victor Hugo, en 1838 et publié dans le recueil de poésie Les Contemplations. Il est composé de 25 vers en alexandrin et comporte des rimes plates. En tant que poète engagé, il dénonce la condition des enfants au travail. Comment Victor Hugo opère-t-il une critique de l’exploitation des enfants ? Il présente le monde du travail comme un monstre auquel les enfants ne pourrait jamais échapper, puis les décrit comme des êtres purs et innocents, déshumanisés par le travail. Enfin, il utilise de nombreuses techniques pour persuader son lecteur, et lui faire admettre son point de vue.
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comme dans un discours, de porter une argumentation aboutie contre le travail des enfants.
Il dévalorise le travailen lui donnant l’image du mal, en l’opposant à tout ce qui est bon.
Il cherche surtout à toucher les sentiments dulecteur.On remarque très vite une opposition entre le travail qui apparaît comme le mal, et l’innocence qui caractérise lesenfants.
En effet, ils sont des « innocents dans un bagne », des « anges dans un enfer » comme nous l’indique leparallélisme, fondé sur deux antithèses, du vers 9.
Une autre antithèse, au vers 12, crée une opposition entre la« pâleur » des enfants et la « cendre » du travail.
La pâleur des enfants, évoquant la couleur blanche, symbolisel’innocence, la pureté, le bien.
La cendre du travail, évoquant la couleur noire, symbolise quant à elle la saleté, lemal.
Au vers 17 deux mots semblables, à la même sonorité, « enfant » et « infâme », sont également opposés.
Deplus, le travail est, au vers 19, opposé à Dieu, et à la religion.
Il « défait ce qu’à fait dieu ».
Cette opposition entrele travail et Dieu, rappelle le terme « enfer » employé au vers 9.
Un autre parallélisme, fondé sur 2 antithèses,oppose le fruit du travail à tout ce qui est bon.
En effet, il rendrait bête un homme intelligent, comme Voltaire, etlaid un bel homme, comme Apollon.
Le travail et ses résultats sont donc opposés à l’intelligence et à toute forme debeauté.
La subordonné du vers 24, grâce à un parallélisme, créé aussi une opposition entre les deux résultats dutravail, la « richesse » pour les exploiteurs, la « misère » pour les enfants.
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Enfin, au dernier vers, le pointd'exclamation ajoute une nuance de sarcasme, et Hugo semble se moquer de ses hommes qui prennent les enfantspour des objets.Grâce à l’emploi de nombreuses oppositions, Hugo dévalorise donc le travail, lui donnant une image négative, etl’opposant à tout ce qui pourrait être bon.
On pourrait rapprocher ces procédés du registre polémique.Ce poème est aussi un véritable texte argumentatif, qui vise à persuader le lecteur, et donc à toucher sessentiments.
Le poème commence par une interrogation rhétorique, s’étendant sur 3 vers.
Hugo, comme dans undiscours, interpelle son lecteur, l’invite à se poser des questions.
Il répond lui-même à cette question au vers 4,sans prendre de détours, en abordant directement le sujet du travail.
Les anaphores du vers 2 et 3, et lesexagérations, telles que « tout » au vers 10, contribuent à mettre en valeur son discours, et à convaincre sonlectorat.
Les exclamations, multiples, traduisent l’implication du poète dans sa cause, son indignation, et sa colère.Elles sont présentes au vers 11, 13, 14, 18, 19, 22 et 25.
L’interjection « Hélas », est mise en valeur par un pointd’exclamation et par la versification.
En effet, elle est placée entre une virgule et la fin du vers.
Elle dénote aussi del’implication de l’auteur.
Au vers 15, le discours rapporté apparaît.
Victor Hugo donne ainsi la parole,directement, aux enfants.
Cette démarche originale permet d’émouvoir le lecteur, qui se trouve face à la détressede ceux-ci.
L’émotion est renforcée par l’apostrophe « O, notre père », qui donne à la parole des enfants des alluresde prières.
L’assonance en « O » des vers 15 et 16 renforce cette apostrophe.
On pourrait rapprocher ces procédésdu registre pathétique, car Hugo tente d’inspirer au lecteur de la pitié.Ce poème vise donc à émouvoir les lecteurs, à les interpeller et les persuader que le travail n’est pas fait pour lesenfants.
Pour critiquer l’exploitation des enfants, Hugo dresse donc le portrait d’un monstre effrayant, qui serait la vision desenfants du travail, et dénonce le fait que leur condition semble immuable, que personne n’agisse en leur faveur.
Ildécrit ensuite les enfants comme des êtres purs, innocents qui ne trouvent pas leur place dans ces conditionsterribles, et se déshumanisent peu à peu pour finir par devenir ce qu’on voudrait qu’il soient : des outils.
Afin depersuader, le lecteur, il utilise des procédés argumentatif, qui peuvent tenir du registre pathétique ou polémique.
Iloppose le travail à tout ce qui est bien, et cherche à toucher les sentiments du lecteur.
C’est de cette façon queHugo créé un poème engagé.
Avec ce poème, il réussit à donner une voie à ceux qui n’en ont pas comme il le feraaprès dans les Misérables, roman qui traitait de la vie des pauvres, thème qui à l’époque n’était pas encore abordéen littérature..
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