Commentaire de texte Mabanckou - Écrivain et oiseau migrateur d’Alain Mabanckou
Publié le 25/04/2022
Extrait du document
«
L'extrait étudié est tiré du livre Écrivain et oiseau migrateur d’Alain Mabanckou, un
auteur renommé d’origine congolaise de la littérature africaine en langue française.
Ce livre
est un recueil d’anecdotes sur la vie d’écrivain et notre extrait est la réponse de l’auteur à la
question d’un lecteur qui croyait que ses œuvres sont traduites de sa langue maternelle
africaine en français et que l’écrivain a oublié de mentionner le nom du traducteur.
Ainsi,
l’écrivain décrit son lien et sa relation avec le français et explique son choix du français
comme langue d’écriture.
On va voir, du point de vue d’Alain Mabanckou, les statuts de ses
langues maternelles - du français et des langues africaines qu’il maîtrise - et la relation entre
eux.
Dans un deuxième lieu, on décrira l’impact de ce lien sur l’identité de Mabanckou et on
expliquera comment il utilise cette relation en faveur de sa création littéraire.
1.
Le statut du français face aux langue africaines
Mabanckou décrit les représentations de la langue française de plusieurs points de
vue: d’abord il loue sa capacité de description et il la qualifie étant en « parfait état, riche,
imagée, étincelante ».
Il décrit ses qualités comme abondance, richesse et la qualifie
comme une langue complète, qui est en « parfait état » donc peut bien servir à un écrivain
comme une langue littéraire.
Il mentionne que « c’est en français que j’ai pour la première
fois lu ».
De ce fait, il qualifie le français comme une langue littéraire grâce à sa riche histoire
littéraire et il cite trois grands auteurs qui lui ont servi d’inspiration, Lamartine, Verlaine et
Ronsard.
Dans sa phrase « j’écris en français parce que c’est avec cette langue que j’ai
découvert les mots » il justifie le choix du français comme sa langue d’écriture parce que
c’est à travers les livres en français qu’il a été introduit à la lecture et qui lui ont fourni un
exemple.
En outre, le français représente pour lui la langue du prestige.
C’est depuis le
XVIIIe siècle que le français est considéré comme la langue des échanges intellectuels et
même si ce n’est pas toujours le cas aujourd'hui partout, en Afrique c’est souvent le signe du
prestige, comme dans le cas du prêtre noir dans l’extrait.
En même temps, le français a
toujours un statut de la langue de la puissance coloniale, de la langue imposée et l’écrivain
décrit son apprentissage comme «pénible».
Il raconte les techniques médiévales dont se
servaient dans son école où ils punissaient ses élèves pour des fautes d'orthographe
français d’une manière violente et humiliante.
Même si cette langue lui a été forcée, il dit que
«Paradoxalement, ce sont ces difficultés mêmes qui m’ont rapproché encore plus de cette
langue».
On peut constater que l’auteur prône les qualités de la langue française et il est
pourtant conscient de ses défauts.
En ce qui concerne le statut des langues africaines, Mabanckou mentionne parmi
ses langues maternelles le lingala, le kikongo et le bembé.
Ces langues sont en majorité des
langues orales et elles ne disposent pas d’une histoire littéraire aussi considérable que le
français.
Dans les pays francophones en Afrique, les langues africaines sont souvent
transmises par la mère et elles sont étroitement liées à l'enfance.
De cette façon, les
langues africaines ont le statut des langues de sentiment, des échanges entre les pairs et
d’impressions.
Comme l’explique Atiq Rahimi: « La langue maternelle dit l’intime, c’est elle
qui nous apprend la vie, l’amour, la souffrance, elle qui nous ouvre au monde.
»1 Mabanckou
explique que les langues africaines d’expression orale ne peuvent pas substituer le français
qui dispose d’une riche expression écrite et il décrit cette découverte comme « l’expression
n’habite pas que la voix, mais aussi une page peuplée de signes ».
1
Atiq Rahimi, Propos recueillis par Martine Laval pour Télérama, mars 2009..
»
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