Commentaire de texte Les mots qu'on échange Pierre Reverdy, Pierres blanches
Publié le 15/01/2013
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plus l’image sera forte. « déclarait l'auteur. Ou selon une autre formule: Reverdy cherche à rapprocher
deux mots l'un de l'autre pour créer un choc visuel intellectuel et sur la page.
Distique: « La solitude est comme la mort «: Présent a valeur de vérité générale + comparaison + un
constat dénué d'émotion, pas de peur. La voix qui nous parle connaît bien la solitude, mais elle ne parle
pas de son expérience avec douleur.
Bien au contraire en réalité, la solitude devient pour l'auteur le lieu d'un véritable fourmillement.
« Un monde nouveau qui s'endort «: Une métaphore pour la solitude, effet de parataxe, manque le
« c'est « ou les « : «. Le monde est un contenant, il y a tout dedans, un ensemble complet, dans lequel a
lieu une renaissance, celle du poète et la naissance d'un poème. La solitude est peuplée de mots, pleine
de pensées, n'est pas un vide. La solitude donne accès à un lieu irréel, imaginaire, qui nourrit
l'imagination, apaise le poète, puisque le tumulte des idées se calme. Ils sont de moins en moins
nombreux, 3 monostiches et un distique, de plus en plus espacés, et plus réguliers (fin: 6 4 8/8 8).
Monostiche final: « Le pays où brille la lune «: évocation d'un voyage, une découverte de l'étranger, d'un
lieu imaginaire, lumineux. La solitude est donc peut-être bien le lieu de la poésie, de l'inspiration.
Expression « brille la lune «: une oxymore presque. « brille «, lumière intense
«
Ce « je » s'affirme ensuite au 2ème strophe: « Je suis plus calme que le ciel ».
Aucune agitation
intérieure, constat.
v.7: « Aucun bruit ne m'émeut »: absence de sentiment, vide intérieur.
v.10: « Plus aucun souvenir»: néant intime, trou dans la mémoire.
Plus de passé, tout est effacé, ne reste
que l'instant présent.
Rupture de cette logique du néant au troisième paragraphe: « Je commence »: début d'un mouvement,
d'une idée, changement par rapport à l'état immobile, à l'absence de vie intérieure.
Volonté de substituer
quelque chose à ce vide, d'agir et de réagir.
Quel élément peut alors prendre la place de ce vide
intérieur?
3) Solitude humaine et compagnie naturelle
Ce « je » qui nous parle désormais, est pourtant aussi bien seul en lui -même, qu'il est abandonné de
toute vie autour de lui.
Dans
2ème strophe: « Seul / Au milieu du chemin »: au centre de l'attention: ce « je ».
« chemin » peut -être
celui de la vie, sur lequel personne ne l'accompagne.
Dernier vers de la 1ère strophe:« Il y a peut -être quelqu'un » : modalisateur d'incertitude, semblerait que
espoir aussi.
Hésitation et doute sur la présence de quelqu'un d'autre.
Mais retour au silence et à l'énonciation à la première personne du singulier: il semble qu'il n'y avait donc
personne.
Conscience du contexte extérieur: « Je suis plus calme que le ciel »: attention portée à la nature.
Évoque ensuite une « rivière », une « prairie », un « oiseau »: il s'éveille au monde, accorde de l'attention
à la nature alors qu'il la reniait avant, étant donné qu'il refusait d'être ému par les sons qui l'entouraient.
La nature comble donc l'absence de présence humaine.
Mais est-ce vraiment la nature qui fait office de compagnon de route à cette voix énonciatrice?
II- Le récit d'un mystère
1) Un cadre bucolique étrange
premier vers: « Une ligne barre la route »: article indéfini, trait droit, forme géométrique et « route » aussi,
sujet du verbe: lui donne vie + présent de narration qui donne à voir l'obstacle, autre forme géométrique.
Sait pas si une route pavée ou de campagne, pas d'adjectif qualificatif.
Phrase simple avec sujet, verbe et
complément.
Formes géométrique, monde schématique, premiers traits d'un dessin qui s'anime.
Mystère:
quelle « ligne »:
l'horizon, une barrière ?
v.2: « On voudrait passer »: conditionnel présent, pas de motif expliqué pour cette volonté: continuer
d'avancer, butte contre un obstacle énigmatique.
v.4: « Le mur tourne »: article défini, plus de précision, dessin se précise.
L'obstacle en question, la
« ligne », image mieux définie dans l'imagination du lecteur comme dans celle de celui qui parle et écrit.
Présent, verbe étrange, un mur en mouvement, qui tourne sur lui -même ou qui fait un angle et que l'on
peut suivre? Dessin qui prend vie.
Fin 2ème strophe: « Au milieu du chemin »: reprise de la « route », terme fait plus penser à la campagne,
le cadre se précise, pas en ville.
Fin troisième strophe: « la rivière chante à côté de moi»: cadre de la campagne se fait définitif.
Indication
spatiale, semble que le mur a disparu, il y a un ruisseau à la place, quelque chose de continu, un
mouvement infini, qui mène quelque part, laisse libre court à la marche, par opposition au mur-obstacle.
Un cadre champêtre, mais mouvant, aux contours incertains, dans lequel se déplace des entités
énigmatiques.
2) Des entités énigmatiques
v.3: « L'ombre qui me suit vient de s'arrêter »: sa propre ombre, mais comme quelqu'un qui l'épie.
Elle
s'arrête mais sait pas si lui aussi.
Les 2 bloqués à cause de l'obstacle ? Le présent et l'indication.
»
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