Commentaire de texte : Excipit du Père Goriot, Balzac
Publié le 22/09/2018
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En opposition à cet oubli du Père Goriot, Eugène de Rastignac cherche pour sa part à se faire une place dans le « beau monde » soit la noblesse. Cela est traduit par la personnification du regard dans « un regard qui semblait par avance en pomper le miel ». Cette personnification fait allusion à la paraphrase utilisée par Balzac pour qualifié la noblesse : « cette ruche bourdonnante ». En disant que Rastignac veut « pomper le miel » de « cette ruche bourdonnante », Balzac veut dire que Rastignac cherche à pénétrer dans cette classe sociale dominante au XIXe siècle. Ce désir est exprimé plus clairement juste avant part « là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. ». Le fait de gouter à la noblesse créé chez Rastignac un changement de la personnalité. Cela est démontré par deux personnifications. D’abord celle de la larme par « y ensevelit sa dernière larme de jeune homme » qui signifie que cet enterrement n’était pas seulement celui du Père Goriot mais aussi celui de Eugène entant que jeune homme. Rastignac ressort donc murit de cet enterrement. Laseconde personnification, cette fois des émotions : « arrachée par les saintes émotions d’un cœur pur » renvoie grâce aux mots « pur » et « saintes » à Delphine et Anastasie qui étaient « jeunes, vierges et pures » avant d’être pervertie par la noblesse. Ce rapprochement peut présager que Eugène de Rastignac va lui aussi être perverti par la noblesse. Pour le moment, on peut tout de même constater que c’est Eugène qui finança les funérailles du Père Goriot bien qu’ils ne soient pas parents, juste amis. Ce geste symbolise l’humanisme et la solidarité présente chez le peuple.
La solidarité du peuple est aussi explorée à deux autres reprises. Par la présence de Christophe qui, bien que n’étant pas proche du Père Goriot, assiste quand même aux obsèques en signe de gratitude pour « quelques bons pourboires ». Le dernier signe de solidarité du peuple est par le geste de Christophe qui accepte de laisser vingt sous a Rastignac démuni pour qu’il puisse donner un pourboire aux fossoyeurs. Ce geste nous permet aussi de constater que Rastignac n’est pas très riche. Ceci s’oppose aux « voitures armoriées » du compte de Restaud et du baron de Nucingen ce qui détache encore Eugène de la noblesse. D’ailleurs ce geste « détermina chez Rastignac un accès d’horrible tristesse », preuve encore qu’il cherche désespérément à se rapprocher de la noblesse.Enfin, la phrase nominale exclamative « A nous deux maintenant ! », prononcée par l’étudiant en toute fin de roman est aussi très intéressante. Le fait que ce soit une parole courte et exclamative la met en avant par rapport aux descriptions. Cette phrase symbolise le défi que Rastignac lance à la Société et plus précisément la noblesse. Le fait de considérer la noblesse comme un ennemi digne d’un duel marque une personnification de cette dernière. De cette phrase ressort aussi la difficulté de changer de classe sociale à cette époque vue que cela nécessite un véritable combat.
Dans son excipit du Père Goriot, Balzac nous propose une critique précise et complète de la société du XIXe. Suite à l’analyse de l’excipit, on peut constater que Balzac considère le clergé comme étant avare et utilisant son influence et son savoir afin de gagner de l’argent. Il voit la noblesse comme étant ingrate et hautaine face au reste de la société. Il ne rejette pourtant pas le fait que c’est bien la noblesse qui rythme et contrôle la vie parisienne. Enfin, l’auteur nous laisse l’image d’un peuple solidaire entre eux mais envieux de la noblesse qui le méprise profondément. Balzac continue son étude de la société de manière plus précise deux ans plus tard avec la rédaction des Etudes Sociales donnant un regard sur toute l’époque.
«
encore « fosse ».
Bien qu’il soit fort présent, ce champs lexical est entièrement évoqué dans des descriptions et en
majorité en complément ce qui l’évince, tout comme le Père Goriot.
Enfin, les champs lexicaux du clergé et de l’argent sont mis en valeur à l’insu de celui de la mort.
Le champ lexical
du clergé est caractérisé par les mots « religieusement », « église », « chapelle », « prêtres » répété trois fois,
« clergé » répété deux fois, « religion » ou encore « prière ».
Il est lié au champ lexical de l’argent représenté par
les mots « pourboire » répété deux fois, « soixante-dix francs », « argent », « gratis », « emprunter » et « vingt
sous ».
Le fait que ces deux champs lexicaux soient superposés nous laisse comprendre que l’intérêt principal du
clergé au XIXe siècle est l’argent.
Cette thèse est confortée par « les deux prêtres […] vinrent et donnèrent tout ce
qu’on peut avoir pour soixante-dix francs dans une époque où la religion n’est pas assez riche pour prier gratis ».
On peut observer que le clergé fixe la hauteur de ses services en fonction de l’argent donné ce qui prouve que
l’argent contrôle le corps religieux.
On peut aussi noter que l’euphémisme « n’est pas assez riche pour prier
gratis » critique à la fois en signifiant que l’église est avare mais aussi à l’aide du mot « gratis » qui n’est pas utilisé
par hasard car le latin est la langue de
l’église.
Cela pourrait vouloir dire que le clergé cache son appât pour l’argent en utilisant son savoir et de ce fait
son influence.
La sortie du clergé est aussi ponctuée par l’argent.
Effectivement, la phrase « [… ] la courte prière
due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant.
» montre bien que le clergé ne pris pas pour le Père Goriot, ici le
« bonhomme » mais bien pour « l’argent de l’étudiant ».
Balzac nous laisse donc l’image d’un clergé impatient qui est plus intéressé par l’argent que la cérémonie.
Ca
théorie conforte le fameux proverbe « le temps, c’est de l’argent ».
Apres le blâme d’un clergé avare et pressé, Balzac nous propose la critique de la noblesse, autre grande classe du
XIXe.
La noblesse est représentée par les deux filles du Père Goriot, madame de Nucingen et madame de Restaud.
Elles sont symbole d’une noblesse ingrate mais maitresse de la société.
Dans un premier temps, les deux filles du Père Goriot sont mentionnée dès le premier paragraphe dans la phrase
« […] à un temps où Delphine et Anastasie étaient jeunes, vierges et pures, et ne raisonnaient pas » On constate
que le temps employé est l’imparfait.
L’utilisation de l’imparfait marque une action terminée et que donc les deux
filles ne sont plus « jeunes, vierges et pures ».
Delphine et Anastasie réapparaissent ensuite dans le deuxième
paragraphe par la phrase « l’étudiant
chercha vainement les deux filles du père Goriot ».
L’adverbe « vainement » nous laisse comprendre que les deux
filles ne sont pas présentes lors de l’enterrement de leur propre père.
Ce geste honteux devient encore plus grave
lorsqu’on sait suite à la lecture entière du roman, que le père Goriot a dédié sa vie et tout son argent au bonheur
de ses filles.
Les deux filles se présentent enfin aux obsèques en suivant le convoi jusqu’à l’enterrement comme le
prouve la phrase « deux voitures armoriées, mais vides, celle du comte de Restaud et celle du baron de Nucingen,
se présentèrent et suivirent le convoi jusqu'au Père−Lachaise.
» .
« mais vides » peut symboliser à la fois la non
présence des deux filles à la cérémonie mais aussi le vide dans leur cœur vue qu’elle ne prennent même pas la
peine de venir aux funérailles de leur père.
Le fait que les deux filles appartiennent à la noblesse et que les filles
ne soient plus « jeunes, vierges, et pures » peut signifier que la noblesse les a pervertie.
On peut aussi remarquer
qu’à chaque fois que les deux filles sont mentionnées, elles font partie de la description et sont donc misent au
second plan.
Leur sortie est similaire à celle du clergé : « ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut
dite la courte prière ».
Le verbe « disparurent » et l’adverbe « aussitôt » symbolisent le départ instantanée de la
noblesse.
Le fait
que les deux filles ne se recueillent pas une dernière fois sur la tombe de leur père et manquent la cérémonie
démontre le rejet total de leurs origines et le caractère supérieur qu’elles croient adopter en même temps que la
noblesse.
On peut donc conclure que en obtenant un titre de noblesse, Delphine et Anastasie ont été perverties et
se sente dorénavant supérieure au reste de la société.
Toutefois, ce sentiment de supériorité est cependant concevable du fait que la noblesse était la classe dominante
au XIXe siècle.
Cette dominance est exprimée par Balzac à travers la paraphrase « ce beau monde » qualifiant la
noblesse.
Cette paraphrase nous donne un idée claire de l’image de la noblesse au XIXe, soit une classe appart et
enviée.
On apprend aussi que la noblesse est regroupée « entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des
Invalides » soit en plein centre de Paris.
Cette position géographique peut symboliser la noblesse au centre et le
reste de la société gravitant autour, encore une marque de la puissance de la noblesse.
La noblesse est aussi.
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