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commentaire de texte Emile Zola

Publié le 28/11/2020

Extrait du document

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 C'était Maheu qui souffrait le plus. En haut, la température montait jusqu'à trente-cinq degrés, l'air ne circulait pas, l'étouffement à la longue devenait mortel. Il avait dû, pour voir clair, fixer sa lampe à un clou, près de sa tête ; et cette lampe, qui chauffait son crâne, achevait de lui brûler le sang. Mais son supplice s'aggravait surtout de l'humidité. La roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres de son visage, ruisselait d'eau, de grosses gouttes continues et rapides, tombant sur une sorte de rythme entêté, toujours à la même place.     Il avait beau tordre le cou, renverser la nuque : elles battaient sa face, s'écrasaient, claquaient sans relâche. Au bout d'un quart d'heure, il était trempé, couvert de sueur lui-même, fumant d'une chaude buée de lessive. Ce matin-là, une goutte, s'acharnant dans son oeil, le faisait jurer. Il ne voulait pas lâcher son havage, il donnait de grands coups, qui le secouaient violemment entre les deux roches, ainsi qu'un puceron pris entre deux feuillets d'un livre, sous la menace d'un aplatissement complet.     Pas une parole n'était échangée. Ils tapaient tous, on n'entendait que ces coups irréguliers, voilés et comme lointains. Les bruits prenaient une sonorité rauque, sans un écho dans l'air mort. Et il semblait que les ténèbres fussent d'un noir inconnu, épaissi par les poussières volantes du charbon, alourdi par des gaz qui pesaient sur les yeux. Les mèches des lampes, sous leurs chapeaux de toile métallique, n'y mettaient que des points rougeâtres. On ne distinguait rien, la taille s'ouvrait, montait ainsi qu'une large cheminée, plate et oblique, où la suie de dix hivers aurait amassé une nuit profonde. Des formes spectrales s'y agitaient, les lueurs perdues laissaient entrevoir une rondeur de hanche, un bras noueux, une tête violente, barbouillée comme pour un crime. Parfois, en se détachant, luisaient des blocs de houille, des pans et des arêtes, brusquement allumés d'un reflet de cristal. Puis, tout retombait au noir, les rivelaines tapaient à grands coups sourds, il n'y avait plus que le halètement des poitrines, le grognement de gêne et de fatigue, sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources.  GERMINAL, Emile Zola...

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« gêne et de fatigue, sous la pesanteur de l'air et la pluie des sources.  GERMINAL, Emile Zola, extrait de la première partie du chapitre 4 Emile Zola (1840-1902), écrit le roman Germinal où il narre les péripéties et le quotidien des mieurs durat la Révolution industrielle ayant eu lieu dans la deuxième moitié du XIXème siècle.

Dans cettre première partie du chapitre 4, l'auteur naturaliste-réaliste décrit le travail de son personnage Maheu.

En quoi cette description réussit-elle à condamner l'enfer que subissent les mineurs ? Après avoir analysé la description saisissante de la souffrance au travail, nous verrons l'immersion dans les enfers de la mine.  La peinture de la souffrace subie par les mineurs repose tout d'abord sur une description réaliste de celle-ci. L'enemble de l'extrait est à l'imparfait et des formules telles que « on ne distinguait rien » (l.18), « on n'entendait rien » (l.

13) et « il n'y avait rien » (l.23) combinent l'emploi de l'imparfait des verbes de perception avec des pronoms indéfinis, ces expressions sont donc caractéristiques de la description. Celle-ci ne laisse nulle place à une interprétation hyperbolique : chaque souffrance est justifée par un élément présent dans les mines comme par exemple la chaleur excessive due à la lampe placée au cou de Maheu pour qu'il puisse voir dans le noir.

La présence de Maheu dans l'extrait donne immédiatement de la crédibilité au propos, on se l'imagine dans sa mne en train de subir un calvaire.

Zola n'hésite pas  à placer des éléments chiffrés comme à la ligne 1 où « la température mont[e] jusqu'à trente cinq degrés ».

L'action est délimitée dans le temps malgré l'emploi de l'imparfait par des connecteurs temporels tels que « au bout d'un quart d'heure » ou « ce matin-là », ces derniers permettent encore une fois d'illuster son propis de manière plus crédible.

(là monsieur fournier a rajouté qu'il fallait. »

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