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Commentaire de texte : Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1850, Livre III, chap. VI

Publié le 26/11/2012

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Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, 1850, Livre III, chap. VI Le texte étudié est extrait de Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. Écrit en 1850, cette œuvre s'inscrit dans un mouvement romantique. À cette époque, la raison disparaît au proft d'une sensibilité et d’un individualisme accru. Chateaubriand en écrivant ses Mémoires promet une étude de sa vie antérieure, une réfexion sur ses actions passées : un récit porté sur lui. Le thème du moi qui souffre est donc de plus en plus abordé ; notamment via le spleen, la mélancolie. Dans cet extrait l'auteur décrit sa sœur : Lucile. L'histoire n'est pas strictement portée sur lui : la description commence par un point de vue purement physique : « elle était grande « (l.1) et avait de « longs cheveux noirs « (l.2). Afn de s’attarder plus longuement sur l'étude de la psychologie du personnage et la relation qu'il entretenait avec elle. On retrouve alors la première nature du texte : l'autobiographie : le récit de soi. Chateaubriand réféchit, grâce au recul dont il bénéfcie dorénavant, à sa vie passée ; et donc par-là à ses relations. Par certaines pensées, l'extrait reste fnalement porté sur le moi de l'auteur. Ainsi le deuxième paragraphe commence par « Lucile et moi «(l.5) et se centre essentiellement sur le rapport entre les deux personnages : Chateaubriand voit en sa sœur une amie, et Lucile voit en lui un protecteur. Elle a besoin de son frère dans ses moments de désespoir qu'elle fnit par communiquer à Chateaubriand. Dans la seconde partie du texte, l'histoire se porte plus sur la mélancolie même de Lucile et ses habitudes. Lucile fait une lecture pieuse tous les soirs au même endroit, et semble presque être décrite comme une sorcière, une magicienne qui aurait des pouvoirs prophétiques et la capacité d'entendre des « trépas lointains « (l.28). Nous nous demanderons en quoi la description de sa sœur, autant d'un point de vue physique que psychologique, permet à Chateaubriand de réféchir sur l'homme qu'il était et sur la société dont il fait partie ? Dans un premier temps nous analyserons la description de Lucile, puis nous verrons comment ce récit est un prétexte à une réfexion sur la relation de l'auteur aux femmes. Enfn nous chercherons à montrer comment ce texte se pose fnalement comme une critique de la société. Le passage est le portrait de Lucile, la plus jeune sœur de Chateaubriand. Elle est décrite comme une femme « grande et d'une beauté remarquable, mais sérieuse « (l.1) le « et « et le « mais « viennent souligner la complexité du personnage décrit : ils lui donnent une profondeur. Tout est fait pour que le lecteur saisisse le mieux possible la personn...
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« nous chercherons à montrer comment ce texte se pose fnalement comme une critique de la société. Le passage est le portrait de Lucile, la plus jeune soeur de Chateaubriand.

Elle est décrite comme une femme « grande et d'une beauté remarquable, mais sérieuse » (l.1) le « et » et le « mais » viennent souligner la complexité du personnage décrit : ils lui donnent une profondeur.

Tout est fait pour que le lecteur saisisse le mieux possible la personnalité de Lucile.

La jeune soeur de Chateaubriand est une femme d'exception qui se questionne beaucoup.

L'auteur grâce à des énumérations : « sa démarche, sa voix, son sourire, sa physionomie avaient quelque chose de rêveur et de souffrant » (l.3) ou « Par son attitude, sa mélancolie, sa vénusté elle ressemblait à un Génie funèbre » (l.14) montre une exaltation.

Il ne tarie pas d'éloge à son encontre : il n'arrive pas à trouver le mot précis qui la défnira.

La personnalité de Lucile est complexe.

Elle est très ambivalente.

Cette dualité entre sa beauté et ses rêveries est exprimé par la similitude entre la construction de la ligne 1 : « Lucile était grande et d'une beauté remarquable » et la construction de la ligne 4 qui clôt le premier paragraphe : elle avait « quelque chose de rêveur et de souffrant ».

Les contradictions de Lucile sont autant rendues par la construction du texte que par les adjectifs en eux-mêmes.

Et même si la description physique de la jeune femme est très courte ; les précisions données sur sa façon d'être, de penser jouent fnalement sur l'image que le lecteur se fait d'elle.

Lucile est donc une femme très belle mais aussi intelligente, et sans arrêt en réfexion sur la société, ce qui la rend régulièrement tourmentée.

Chateaubriand admire cette jeune soeur qui semble bénéfcier d'une lucidité hors-normes quant au monde qui l'entoure. Lucile paraît exceptionnelle.

Mais ce n'est pas la seule.

La relation, la complicité qui existe entre François-René et Lucile est aussi exceptionnelle. Ainsi Chateaubriand, l'auteur, s'associe à Lucile.

Ils sont rassemblés par la locution « Lucile et moi » (l.5) et par le pronom personnel « nous » répété cinq fois en deux phrases.

Il l'a voit « souvent » (l.11).

Cette relation fusionnelle où l'un comme l'autre tente de se porter secours sans grande réussite ; est d'autant plus forte qu'elle s'oppose à l'absence de description de la mère.

En effet la mère de Chateaubriand est simplement évoquée comme « ma dévote mère » (l.19) : description presque ironique, avec une connotation péjorative : le dévot ne réussissant pas toujours à user de son propre entendement.

Il en est de même pour les « autres soeurs » (l.29) à qui il fait seulement allusion.

La relation entre Chateaubriand et sa plus jeune soeur. »

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