Commentaire de Texte Candide chapitre XXX
Publié le 08/11/2014
Extrait du document
«
De même, le texte est litt éralement envahi par une caract érisation positive qui passe par la multiplication d’adjectifs
m
élioratifs comme « beau », « bon », « honn ête », « douce », etc.
On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », « annon
çait »,
«soup
çonnaient». L’incipit est domin é par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de pr ésenter la situation
initiale et tous ses
éléments avant d’ évoquer l’ élément perturbateur, qui am ènera l’utilisation du pass é simple.
B. Les
éléments traditionnels du conte
Ensuite, si le lecteur retrouve d’embl
ée le langage du conte, il retrouve aussi tous ses éléments. En effet, les lieux
sont dignes d’un conte de f
ée, le r écit d ébute dans un pays peu connu, « la Westphalie », et surtout se d éroule dans
un « ch
âteau », lieu embl ématique du conte o ù l’on trouve, bien s ûr, une « grande salle » avec sa « tapisserie ».
Non seulement les personnages font pratiquement tous partie de la noblesse, on trouve ainsi le « baron », la «
baronne » et leurs enfants, mais de plus cette noblesse est mise en relief par le refus de la sœur du baron
d’
épouser un « bon et honn ête gentilhomme du voisinage » car celuici « n’avait pu prouver que soixante et onze
quartiers, et que le reste de son arbre g
énéalogique avait été perdu par l’injure du temps ». La noblesse est donc à
la fois la caract
éristique principale des personnages mais elle commande aussi leurs actions. La pr ésence d’un
pr
écepteur va dans ce sens, en faisant partie des attributs ins éparables de la noblesse.
De m
ême, Voltaire choisit l’intemporalit é propre à l‘univers du conte et l’absence de pr écision pour plus d’irr éalit é.
L’univers qu’il construit est clos sur luim ême et fantasmatique, il permet de placer une philosophie au centre de ce microcosme et sa cl ôture m ême fait de cette philosophie la seule explication du monde connue, donc valable pour les habitants du ch âteau : « Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effets sans causes, et que dans ce meilleur des mondes possibles, le ch âteau de monseigneur le baron était le plus beaux des ch âteaux et madame la meilleure des baronnes possibles ». On peut lire en filigrane dans cette description, une image du paradis qui sera confirm ée par l’exclusion de Candide. C. Une pr ésentation de personnages de contes En dernier lieu, les personnages sont assez peu d écrits et se r ésument en g énéral à une caract éristique principale, ce qui les rapproche des personnages de conte qui sont g énéralement r éduits à des types et n’ont aucune nuance ni complexit é. C’est dans ce sens que Candide est pr ésent é par une p ériphrase : « un jeune homme à qui la nature avait donn é les moeurs les plus douces ». De plus, on note une compl ète co ïncidence entre son apparence et son caract ère : « Sa physionomie annon çait son âme ». Le personnage du baron se r éduit à son appartenance à la noblesse, qui est soulign ée de mani ère insistante. Le baron est un personnage puissant et digne qui est d éfinit comme « un des plus puissants seigneurs de Westphalie », qui jouit de la consid ération et de l’admiration de son entourage : « ils riaient quand il faisait des contes ». Il en est de m ême pour la baronne, caract érisée elle aussi par sa dignit é, ce que met en relief le lexique, « tr ès grande consid ération », « honneurs », « dignit é », « respectable ». Les enfants ne sont que de p âles reflets de leurs parents : Cun égonde est r éduite à son physique et à sa sensualit é (« haute en couleur, fra îche, grasse, app étissante ») et le fils du baron est la copie de son p ère (« paraissait en tout digne de son p ère »). Quant à Pangloss, il n’est que ce qu’il enseigne et n’a pas d’autres caract éristiques physiques ou morales. II. Les « grincements », r évélateur de l’ironie du texte Si dans un premier temps, le lecteur semble plong é dans un univers qui lui rappelle celui des contes de f ée, il se rend rapidement compte que la pr ésence d’un certain nombre de « grincements » invite à une lecture ironique du texte et que derri ère une fa çade idyllique le monde du baron n’est pas ce qu’il semble. Cet incipit d éconstruit donc plus encore qu’il ne construit un univers merveilleux.. »
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