Commentaire de l'expicit de la Peste de Camus
Publié le 07/05/2012
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C'est en 1947, juste après la Seconde Guerre Mondiale qu'Albert Camus, né en 1913 en Algérie et décédé tragiquement dans un accident de voiture en 1960 décide de publié La Peste. Résistant de cette Seconde Guerre Mondiale, Camus écrit cet ouvrage qui, comme la plupart des oeuvres va susciter dégout et admiration selon le lecteur mais, comme toute oeuvre marquante, la polémique qu'elle suscitera dépassera le cercle des anonymes. Elle bouleversera et fera beaucoup parler d'elle à l'époque. Alors que l'Europe est en reconstruction, marquée par l'effroyable génocide Juif et tentant de nettoyer ses plaies, le journaliste écrivain nous raconte l'histoire d'une petite ville comme les autres, Oran, frappé par une grande épidémie La Peste, et qui est donc coupé quelques peu du monde et replié sur elle-même. Cet extrait, situé à la fin de l'oeuvre, démarre alors que l'épidémie est présente depuis neuf mois mais cette dernière recule enfin. Le narrateur se dévoile, il s'agit du Docteur Rieux, personnage principal, il livre alors ses observations pendant que la ville fête sa délivrance. Cette extrait agit donc comme une conclusion à l'oeuvre c'est la raison pour laquelle je pose cette problématique: Quelles sont les procédés utilisés ainsi que les caractéristique de la dernière page de cette oeuvre.
«
Dans cette seconde partie nous allons évoquer la preuve d'humanité que nous fait Rieux ainsi sa prise de recul sur cesévènements rappelant les faiblesses de l'homme et son existence.Rieux est en effet profondément touché par la souffrance humaine, et veut donc écrire pour ne pas oublier ce que deshommes et des femmes ont connu dans leur existence.
Il sait que tout le monde ne fonctionne pas ainsi, et que l'oubli, entant que faiblesse humaine, est une menace pour ces souvenirs.
Il ne juge pas ce comportement de ses semblables,cependant, car il pense que « c'était leur force et leur innocence ».C'est pourquoi le docteur Rieux accorde beaucoup d'importance au témoignage.
Le champ lexical qui est lié à cette actionapparaît à plusieurs reprises : « témoignage », « laisser un souvenir » (ligne 10), « témoigner », « chronique ».
Il veut en effet« ne pas être de ceux qui se taisent », laisser un souvenir « de ces pestiférés » et «de l'injustice et de la violence qui leuravaient été faites ».C'est cette volonté de témoigner tout en comprenant les tenants de la nature humaine qui poussent ses compatriotes àoublier, sans pour autant les juger, qui souligne l'humanisme de Rieux.
En observant la foule d'Oran, il se sent profondémentrattachée à elle, qu'elle soit heureuse comme dans l'épilogue ou souffrante.
Est-ce parce qu'il est médecin que Rieuxparvient à garder un tel détachement, une telle lucidité ? Car en effet, tout dans sa chronique semble objectif dans la façond'observer la foule.
Son regard est le signe d'une croyance profonde dans l'humanité, car « il y a dans les hommes plus de choses à admirer que dechoses à mépriser».
A ce stade, un véritable devoir en découle, ce que l'on voit à travers les verbes devoir et falloir, quisemblent lui conférer une mission.Rieux n'est pas parfait, car il s'inscrit dans cette catégorie d'hommes qui « ne pouvant être des saints et refusant d'admettreles fléaux, s'efforcent cependant d'être des médecins.
» Mais il a une avance sur le reste de ses semblables, dans la mesureoù il fait de réels efforts pour parvenir à se perfectionner, comme le montrent les champs lexicaux croisés de la lutte et del'effort : « accomplir encore », « s'efforcent », « malgré leurs déchirements ».
Nous avons donc affaire à un combat dont,comme pour l'épidémie, « la victoire définitive » est encore loin.Mais Rieux base son combat sur le refus de se résigner à une fatalité de la souffrance humaine.
Il ne se rattache cependantpas à un intellectuel ayant appris cette leçon dans des livres, mais s'appuie au contraire sur son expérience, « ce qu'onapprend au milieu des fléaux ».
Son intelligence est aussi celle d'en connaître les limites.
Sa chronique ne peut pas être celle« de la victoire définitive », et pour autant il se doit de continuer, « car il savait ce que cette foule ignorait.
» Enfin dans cette dernière partie nous allons voir comment Camus conclue son oeuvre ainsi que l'allégorie de la Peste.
Le fléau qui a donné son titre à l'oeuvre, la peste, est une allégorie, ce qui signifie que par sa double signification littérale etsymbolique, elle donne à une idée un caractère plus frappant par l'image.Ici, la peste représente tous les maux qui peuvent s'abattre sur la communauté humaine (« injustice », « violence ») et ce quipeut empêcher l'homme d'être heureux et libre.La peste est personnifiée au point de lui attribuer des qualités humaines : elle attend « patiemment » mais un jour,« réveillera […] ses rats ».Face à ce fléau, l'issue ne peut être que le combat : d'ailleurs, tout un champ lexical de la guerre est disséminé dans le texte :« victoire », « violence », « mourir », « arme », « terreur », « douleur », « morts ».
Dans cette perspective, la chronique duDocteur devient un récit de guerre.
On peut également souligner l'allusion plausible à la « peste brune », c'est-à-dire lenazisme lors de la seconde guerre mondiale.
Oran libérée s'apparenterait alors à la vision de Paris à la fin de l'Occupation.Cependant, Camus n'a pas voulu lier à tout prix ces deux lectures, afin de garder la peste comme symbole d'un fléau généralpour l'humanité dans son ensemble.
Il s'agit de l'épilogue de l'oeuvre, et donc de sa conclusion.
En bon chroniqueur, Rieux nous remet donc en mémoire, dans lesgrandes lignes, ce qu'il s'est passé auparavant, ainsi que tout ce qui lui a tenu à coeur : Oran bien sûr, mais aussi sa femme.
Laboucle est bouclée, car la construction rétrospective de la chronique se referme à la fin de la peste.D'ailleurs, la conclusion de La Peste dans son épilogue renvoie directement à la citation ouvrant la chronique à son début, àsavoir : « Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d'emprisonnement par une autre que de représenter n'importequelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n'existe pas ».
On retrouve ici l'idée de témoignage comme formesymbolique d'écriture.
Si tous les hommes portent en eux cette menace de la peste, ce virus susceptible ou non de sepropager et détruire leur corps (dans la réalité) comme leur esprit (dans l'aspect de représentation), alors l'écriture de cephénomène a une valeur qui dépasse la pure valeur littéraire.
Elle peut alors servir à avertir de l'éternelle possibilité derésurgence du fléau.
C'est pourquoi d'ailleurs la conclusion reste ouverte.
Cet épilogue achève le roman sur une touche festive, avec la vision de la ville en liesse ; mais les réflexions du narrateur nousinvitent alors à réfléchir à l'humanité dans son ensemble, rappelant que les hommes ont un devoir de responsabilité, car ilsportent en eux la possibilité de laisser le mal ressurgir..
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