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Commentaire de la Cyropédie de Xénophon, chapitre VIII

Publié le 07/05/2022

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« COMMENTAIRE DE TEXTE Xénophon, La Cyropédie, VIII Dans Les Mémorables, Xénophon prête à Socrate un discours qui définit la charis ainsi : « τοὺς εὖ ποιοῦντας ᾶυτευεπγετεῖν οὐ πανταχοῦ νόμινόν ἐστι », c’est à dire : la loi universelle de rendre un bienfait que l’on a reçu, et cette loi ferait partie de celles qui, sans être écrites, sont partout observables.

Cette loi semble donc avoir été établie par un ordre immuable auquel chaque homme obéirait, s’y soumettant de manière passive.

Mais le personnage de Cyrus, construit par Xénophon dans la Cyropédie en tant que synthèse des princes perses Cyrus l’Ancien et Cyrus le Jeune, s’approprie le concept de charis et s’en sert comme un outil d’établissement de son pouvoir.

La Cyropédie, après avoir narré l’éducation de Cyrus et l’établissement de son empire, entreprend dans son huitième livre la description de l’empire achevé de Cyrus, puis sa chute.

Notre extrait est en effet un constat du fonctionnement de l’empire de Cyrus, centré sur la manière dont il soumet ses sujets, qu’il montre d’abord dans sa construction puis dans son état actuel.

Il nous permet donc de comprendre la composition, le fondement du concept de charis tel que Cyrus l’utilise ; c’est à dire en se faisant l’orchestrateur de cette loi qui semble naturelle et peut s’immiscer très profondément dans le cœur de chacun, et d’autant plus dans le cas présent puisque c’est par la nourriture qu’elle est utilisée.

Nous nous demanderons comment ce texte illustre l’utilisation que fait Cyrus de la chapis ; nous verrons qu’il brosse le portrait d’un pouvoir établi, puis quelle stratégie politique il décrit. Le récit du pouvoir de Cyrus est celui de sa stratégie, établie avec une très grande logique.

Cela se reflète tout d’abord dans la structure du texte : il est structuré chronologiquement, commençant avec « πρῶτον μὲν », qui situe à la fois le temps et le stade logique, et se finissant par une phrase qui se termine par « νῦν ».

Entre ces points de départs et d’arrivée, les étapes de l’histoire de Cyrus se succèdent, liées les unes aux autres par des conjonctionσ de coordination fortes telles que « ἐπειδὴ » ου « ὅπως », ou d’autres exprimant la condition « ἕως » ou « ὥσπερ ».

Le texte, dans une perspective rétrospective, montre que chaque étape est liée à la précédente, qu’elle en découle logiquement.

S’il est structuré, c’est parce qu’il met en scène une entreprise qui l’est tout autant : les actes de Cyrus y sont toujours expliqués par un jugement ou une déduction qu’il aurait fait.

Le vocabulaire de la raison marque l’importance de celle-ci : « ἡγούμενος » ou « νομιζοντες » par exemple. Cette démarche logique s’appuie sur les perceptions de Cyrus, qui conditionnent ses actes.

Les verbes de perception se multiplient : ceux dont Cyrus est le sujet d’abord, qui est « ἡγούμενος » grâce aux constats empiriques qu’il a fait, et plus tard « νομίσας » du fait de son sentient, « δοκεῖ ».

Mais s’il acquiert son savoir de manière empirique, c’est surtout pour se faire ensuite une image à contempler par les autres.

Quand il perçoit quelque chose qu’il reconnait comme une vérité, il peut ensuite la faire sienne et l’incarner aux yeux de ceux qu’il souhaite soumettre.

La structure de la première phrase l’illustre : l’actif. »

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