commentaire de la bête humaine de Zola
Publié le 30/09/2012
Extrait du document
«
A travers cette personnification, Jacques montre la machine comme un être humain mais aussi
comme une amante car il lui donne un nom féminin « la Lison », ce qui prouve le lien fort
qu'il a avec elle.
Ce lien apparaît également dans la phrase « la pauvre Lison » à valeur
hypocoristique.
L'apposition concessive « elle toujours si luisante » avec l'insistance du « si »,
adverbe qui intensifie sa beauté, transcrit sa nostalgie, son regret envers la locomotive comme
celui que peut éprouver un homme au souvenir de la femme jeune.
Cependant, il manifeste
s on indulgence et son pardon face à cette machine en fin de vie dans la phrase « elle n'était
point coupable, il n'y avait pas de sa faute, aussi lui pardonnait-il volontiers » avec la
négation de l'idée de faute et le verbe « pardonner ».
D'ailleurs, le nom commun « de luxe »
nous montre bien l'admiration qu'il a pour la Lison.
Enfin la phrase « elles ne lui importaient
pas mais [...] elle, la Lison, il la reconnaissait bien » indique l'opposition sémantique entre la
Lison d'un côté et Séverine et Flore de l'autre.
Ce passage est d'une partiellement réaliste à travers les détails techniques décrivant la Lison «
bielles, tiroirs, pistons, les braises de son foyer tombaient en cendres, pistons, le foyer,
charbons », les détails crus « blessée à mort, en agonie, le souffle qui s'était échappé si
violemment de ses flancs ouverts, ses entrailles crevées, fonctionnait ses organes », qui font
partie des caractéristiques du réalisme et le rythme ternaire « tas d'acier, de fer, de cuivre »
auquel Zola apporte une dimension poétique alors qu'il s'agit de matériaux au départ
ordinaires.
Malgré cela, l'extrait est épique avec le champ lexical de l'agonie « à la voir
blessée à mort, violemment, d'être arrachée, dans la douleur, entrailles crevées, en agonie, bras
convulsifs, broyé, éventrée » voire fantastique avec les hyperboles « géante, colosse, énorme,
de tout un monde » qui décrivent la Lison comme un monstre.
Au final, la fin de la lutte
s'annonce avec le nom « sommeil », l'adverbe « très » et l'adjectif « doux » dans « un sommeil
très doux ».
Nous pouvons voir à travers cet extrait que même si Zola est un écrivain naturaliste, il lui
arrive parfois de faire entrer d'autres registres ou dimensions dans ses écrits.
En décrivant la
Lison comme une femme, il crée un mythe.
De plus, nous voyons bien à la suite du récit
l'importance de ce passage, c'est un tournant décisif qui entraîne la mort des autres
personnages : Flore se suicide après le déraillement du train et le combat entre Jacques et
Pecqueux finit en accident mortel, car depuis cet épisode, ils se détestent..
»
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