Devoir de Philosophie

Commentaire de l' Apologie de R. Sebond -Essais (Montaigne)

Publié le 10/03/2012

Extrait du document

montaigne

Michel de Montaigne avant d’être l’homme politique, maire de Bordeaux, mais aussi philosophe, écrivain des Essais et notamment de L’Apologie de Raymond Sebond  , et de ce fait devenir l’une des plus grandes figures du mouvement humaniste, il fût d’abord un sceptique. Cette caractéristique nous la retrouvons dans son œuvre , inachevée , que furent les Essais qui d’ailleurs sont très référentiels mais malgré cela sont considérés comme la première autobiographie littéraire. L’Apologie de Raymond Sebond  est un livre dans un livre. Traduit du latin à la demande de son père , cette apologie était à la base la Teologia Naturalis  de Raymond de Sabonde,  professeur toulousain d’origine espagnole. Montaigne se l’approprie et transmet sa pensée à travers cet écrit. La question de Dieu, de la nature et bien sûr de la place de l’homme seront au centre de sa réflexion. Dans le passage étudié nous allons voir qui est véritablement la créature ‘’supérieure’’, l’animal ou l’homme, en tentant de souligner la cause de ‘’ l’incapacité naturelle’’ de ce dernier.

montaigne

« capacités des bêtes : « Nous reconnaissons assez, en la plupart de leurs ouvrages, combien les animaux ont d'excellence au dessus de nous et combien notre art est faible à les imiter.

» L’homme, selon Montaigne ne cesse de ce considérer supérieur, mais ne peut dépasser ce stade car tout simplement l’art de l’homme est ‘‘faible à les imiter’’ .Montaigne prouve alors que l’homme ne cherche pas à viser plus haut que l’animal mais stagne au même stade que lui à essayer de reproduire ses capacités, que, de toute manière , il ne pourra jamais atteindre.

Pourtant il montre que l’homme emploi toutes ses forces, mais cela reste infime : ‘’ Nous voyons toutefois aux notre, plus grossiers, les facultés que nous y employons, et que notre âme s'y sert de toutes ses forces; pourquoi n'en estimons nous autant d'eux? Pourquoi attribuons nous à je ne sais quelle inclination naturelle et servile les ouvrages qui surpassent tout ce que nous pouvons par nature et par art ?’’ ‘’ La Bête’’ humaine continue à vouloir dépasser l’animal.

Une autre accumulation renforce l’effet de l’acharnement que tente de produire l’homme.

La première personne du pluriel désigne le lecteur certes, mais le monde également.

IL généralise cet aspect de présomption que démontre l’homme.

Mais dans ce cas la quelle est la cause de la faillite de cette ‘’condition humaine’’ ? Montaigne dégage une hypothèse à ce sujet.

La nature aide l’animal, et délaisse l’homme.

L’homme s’acharne à rivaliser avec l’être stupide qu’est la bête mais c’est la nature qui l’en empêche.

Il compare la nature a une ‘’mère’’ pour les animaux :’’ maternelle, guide par la main, douceur’’ .

Ce champ lexical laudatif contraste avec la présentation péjorative qu’il fait de la nature et de son ‘’comportement’’ envers l’homme : ‘’ qu'à nous elle nous abandonne au hasard et à la fortune, et à quester par art les choses nécessaires à notre conservation; et nous refuse quant et quant les moyens de pouvoir arriver, par aucune institution et contention d'esprit, à l'industrie naturelle des bestes; de manière que leur stupidité brutale surpasse en toutes commodité tout ce que peut notre divine intelligence’’. Ici, Montaigne victimise l’homme, et dit implicitement que la bête c’est lui.

Apparaît là le coté justement ‘’brutal’’ de l’humain, lorsque en acharnement colérique qu’a l’homme contre la bête elle deviens ‘’d’une stupidité brutale’’ alors que l’homme lui ‘’a une divine intelligence’’ .

La tonalité ironique de ce passage montre la bêtise humaine, mais aussi sa bestialité. Ce passage clé de L’Apologie, est encore un exemple du poids de la nature, dans la condition humaine, ce qu’essaye justement de prouver Montaigne.

C’est ici que L’apologie de Raimond Sebond et en lien direct avec le nom d’origine Teologia Naturalis , dite Théologie Naturelle. «La présomption est notre maladie naturelle et originelle.

La plus calamiteuse et fragile de toutes les créatures, c'est l'homme, et pourtant la plus orgueilleuse.

» Nous revenons à la problématique , L’homme n’est pas le maître du monde pour Montaigne, l’animal non plus, ici c’est la nature.

Comparé aux animaux et à leur excellence, l’homme n’arrive plus à rivaliser, l’homme se sent supérieur, mais la nature l’ignore.

L’homme se plaint, se lamente, et accuse la nature de son ‘’incapacité ‘’ mais en fin de compte, Montaigne contredit que l’homme est le maître du monde, mais il ne contredit pas que l’homme possède cette ‘’incapacité’’ , cette maladie qu’il ne peut attribuer qu’a lui-même et en faire un blâme personnel, l’animal lui , est épargné de cette plaie, car en fin de compte Montaigne nous a montré que la présomption ne touche que l’homme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles