Devoir de Philosophie

Commentaire de Gaspard de la nuit, Un rêve, d'Aloysius Bertrand

Publié le 21/11/2011

Extrait du document

▪ Les réseaux d'images  Ils contribuent à la musicalité, et en particulier, le travail chromatique qui permet par exemple d'opposer la blanche robe d'innocence et les pénitents noirs.  Outre l'antithèse blanc/noir, opposition pureté/ péché qui la redouble et la charge de sémantismes nouveaux.  La picturalité domine dans le texte : cf. le sous-titre du recueil « Fantaisies à la manière de Rembrandt et Callot « (deux peintres).  L'emploi du clair-obscur paraît dès lors très programmatique.   

« véritable métrique de la prose : • ainsi s'acheva le rêve, ainsi je raconte : 8• utilisation du mètre impair et élaboration de système complexe d'alternances, notamment dans le 3ème § :un moine qui expirait / couché dans la cendre des agonisants7 11une jeune fille qui se débattait / pendue aux branches d'un chêne11 7et moi que le bourreau liait / échevelé sur les rayons de la roue (synérèse sur liait = 1)7 11• le parallélisme est en outre grammatical puisqu'on peut observer cette récurrence :S + prop.

relative/ participe passé + CC.

de Lieu régularité trop stricte pour être le fruit du hasard. DEF.

: le poème en prose est bien l'application à la prose des contraintes de la poésie. b) Sonorités et images▪ Les sonoritésUsage fréquent des allitérations (simples ou complexes) :- allitérations simples : rayons de la roue- allitérations complexes :• en [f] et [R] : des rires féroces dont frissonnait chaque fleur• en [b] et [R] : la barre du bourreau Des assonances : en [si] : cierges / cire ;en [ul] : foule / écoulée (proche des rimes suffisantes) ▪ Les réseaux d'imagesIls contribuent à la musicalité, et en particulier, le travail chromatique qui permet par exemple d'opposer la blancherobe d'innocence et les pénitents noirs.Outre l'antithèse blanc/noir, opposition pureté/ péché qui la redouble et la charge de sémantismes nouveaux.La picturalité domine dans le texte : cf.

le sous-titre du recueil « Fantaisies à la manière de Rembrandt et Callot »(deux peintres).L'emploi du clair-obscur paraît dès lors très programmatique. II.

Un romantisme noir : archaïsme et onirisme Ce texte d'Aloysius Bertrand rappelle les œuvres de Füssli avec un univers sombre, macabre et fantastique comme leCauchemar, les Incubes.On associe cela à un « romantisme noir » qui se définit comme le mélange entre l'archaïsme et l'onirisme. a) L'archaïsme Il se révèle par plusieurs éléments : d'abord la prégnance d'un imaginaire gothique, ensuite l'association au macabre,enfin la théâtralisation du supplice et de la cruauté.(1) la prégnance d'un imaginaire gothique :L'exergue emprunté à Rabelais montre le goût de l'auteur pour l'univers médiéval et renaissant : capes et chapeaux,habit de cordelier, mais aussi met en œuvre les topoï du roman gothique avec un Moyen Age de fantaisie : uneabbaye aux murailles lézardées (//Friedrich), une forêt, un moine, les torches des pénitents noirs réf.

religieuse pour susciter à la fois l'épouvante et la désacralisation.(2) l'association au macabre : toute une fantasmagorie liée à la mort, au meurtre, à l'exécution : glas funèbre,criminel au supplice, le bourreau, prieur défunt, que son amant a tuée.

L'allusion au prénom Marguerite vient dumythe faustien.(3) la théâtralisation du supplice et de la cruauté : nous assistons au spectacle malsain de la cruauté avec unesaturation de l'imaginaire morbide : la cendre des agonisants, pendue aux branches d'un chêne, et le suppliceévoqué de la roue.Cris plaintifs, rires féroces. b) L'onirisme Le poème se présente comme un récit de rêve : voir le titre + l'exergue => J'ai rêvé tant et plus, mais je n'yentends note.

L'onirisme conduit vers le monde des fantasmes, des terreurs nocturnes, des visions de cauchemar.On retrouve le motif romantique de la lune : ici lune = un signe maléfique mais aussi une métaphore de l'inspirationpoétique.// thème du reptile : lézardées, dragon, serpent : évocations diaboliquesLe récit de rêve est structuré de manière ternaire : d'abord, ensuite, enfin.Dans le rêve, association du visuel et de l'auditif : ainsi j'ai vu / ainsi j'ai entendu.Le narrateur n'est pas seulement spectateur du rêve, mais il est lui-même partie prenante, partie intégrante : lerêveur est en même temps un « rêvé ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles