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Commentaire de Demain ; Robert DESNOS (1942) Extrait du recueil Etat de veille

Publié le 13/03/2012

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L’auteur emploie la première personne du pluriel lors du passage à la seconde strophe. C’est un élargissement de situation. Il inclut dans « sa « réalité, les guetteurs, les résistants.

Robert Desnos explique au nom de la communauté dont il fait partie, combien leur condition est indignante. Ils sont tapis comme des animaux « [parlant] à voix basse « et « [tendant] l’oreille «. Ils vivent une angoisse continue dans l’attente d’un changement de situation. On relève d’ailleurs le champ lexical de la douleur : «gémir «, « multiples entorses «, « souffrant «, etc.

Les uniques activités des résistants sont de « veiller «, « guetter «, et « garder «. Il s’agit d’une routine, d’un état de veille : « depuis trop de mois, nous vivons à la veille «.

De plus, ils gardent « la lumière et le feu «, ce qui est autant une représentation de l’espoir et de la vie, mais également au sens propre, un retour à l’état primitif de l’homme, car en temps de guerre, les seuls privilèges dont ils disposent, sont le feu, et la lumière du jour.

« Tout au long du poème, l’auteur témoigne de l’espoir qu’il garde durant cette période de guerre : « Ô demain, pressenti par l’espoir ».

Cette apostrophe à « Demain », (temps qui est personnifié), sonne comme une imploration. Arrêtons-nous sur la notion de « veille ».

On remarque la différence avec le mot « hier » (se référant au passé) en ce que veille sous-entend l’idée d’un lendemain (donc se réfère plutôt à l’avenir), en ce sens l’emploi de ce substantif marque l’espérance. En parallèle, le mot « demain » (v. 2), métaphore de l’espoir, est renforcé par le vocatif « ô » (qui évoque une sorte de divinisation) et le tutoiement (personnification). Pourtant, les résistants ont la volonté de rester vivants, ils attendent un jour meilleur.

Peut- être « demain ».

« Si nous ne dormons pas, c’est pour guetter l’aurore », disent-il. Le modalisateur « trop de », et adverbe « enfin » accentuent leur conviction personnelle.

Ils résistent et ne laisserons pas la guerre les dominer, car ils ont connus un passé aux moments heureux : « nous témoignons encore de la splendeur du jour». Robert Desnos, qui est « âgé de cent mille ans » après tout ce qu’il a vécu, aura « encor la force de t’attendre, ô demain ».

Ce demain, qui est « pressenti par l’espoir », est attendu avec toute l’espérance possible. Enfin, le poème se présente comme une démonstration : « prouvera » (v.

12).

Ce verbe est conjugué au futur simple (marque la certitude, par opposition au conditionnel, « j’aurais », v.

1), ce qui montre que le poète est de plus en plus convaincu, et donc convaincant, au fur et à mesure de son discours. Ainsi, ce texte à dimension tragique, se déroulant pendant l’occupation allemande en 1942, est la dénonciation d’une détresse intemporelle, empreinte de souffrance et d’impuissance dans l’attente d’une situation meilleure.

L’auteur, témoigne de l’espoir qu’il a et qu’il faut garder pendant ce temps de guerre. L’absence de caractéristiques spatio-temporelles montre que l’auteur s’adresse à un public large et de tout temps, qui vit une situation semblable de malheur, et qui n’est pas uniquement une condition de guerre.

Comme Desnos l’a si bien dit lui-même : « Ce que les écrivains ont à dire s'adresse à tous ». Demain est donc un message d’espoir : Lorsque nous sommes dans une situation désespérante, il faut lutter pour ne pas sombrer, et comme l’indique la citation populaire : « Il y a toujours un brin d’espoir quelque part, il suffit juste d’y croire ».. »

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