COMMENTAIRE COMPOSE/CHAPITRE 18 PARTIE 3 « Le suicide de Boris ». Les Faux-Monnayeurs de GIDE
Publié le 25/11/2011
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Introduction :
Les Faux-Monnayeurs regroupe(nt) plusieurs cas de suicides et de tentatives, comme celui d’Olivier, de La Pérouse, Boris, qui pour ce dernier est une sorte d’assassinat. C’est sur ce « suicide « là que nous développerons notre analyse.
En effet, nous analysons ici, le dernier chapitre de la troisième partie du roman.
A travers ce chapitre que l’on pourrait caractériser comme « Le suicide de Boris «, nous tenterons d’étudier l’importance du suicide de Boris. Pour cela avant tout nous tenterons de montrer en quoi le début du chapitre ressemble fortement à une pièce de théâtre (I). Dans un second temps, nous montrerons comment la mort de Boris est en quelque sorte le triomphe du Diable, ce personnage emblématique de l’œuvre (II). Enfin, à quoi correspond le suicide de Boris dans les Faux-Monnayeurs (III).
«
retrouve au théâtre : la scène se déroule à la fin de l’étude (unité de temps) ; dans une salle
d’étude (unité de lieu) et nous assistons au défi, l’épreuve d’admission de Boris (unité
d’action).
En quoi pouvons nous dire qu e le suicide de Boris était déjà annoncé dans l’œuvre
auparavant , et en quoi ce suicide faisait parti de s on destin, un destin implacable ?
Aux chapitres antérieurs, La Pérouse, le grand -père de Boris voulait déjà se suicider, ne
serait -ce pas là, une prolepse : « La vérité si je ne me suis pas tué, c’est que je n’étais pas libre
(…) Imaginez une marionnette qui voudrait quitter la scène avant la fin de la pièce…Halte là !
On a encore besoin de vous pour le final.
» ? Cette volonté suicidaire ne se retrouv e-t- elle pas
dans les gènes de cette famille ? Tout cela annonce le suicide de Boris.
Il y a ici un théâtre cruel envers les personnage, un espèce de « Théâtre de la cruauté » à la
Artaud, ce théâtre qui pousse les personnages au bout de leur limite , la catharsis se déclenche
alors chez Boris mais aussi chez le lecteur qui assiste à la tragédie.
Par delà cette théâtralité, la mort de Boris paraît symbolique dans l’œuvre.
Boris vécu comme
un étranger sur la Terre, sans amour hormis celui de Bronja.
Le meurtr e de Ghéridanisol est
symbolique et connote beaucoup de chose, en plus d’un défi d’admission, c’est aussi un
reproche fait à La Pérouse.
En effet, c’est un reproche de Boris fait à sa famille qui l’a
abandonné, délaissé, exposé même comme on exposait les enfants dans l’antiquité romaine.
Ici, le grand -père de Boris a échoué dans sa mission, delà, découle toute la vie de Boris qui se
rattache à ses « amis ».
Cependant ce ne sont pas de bons amis, Boris tente à travers Georges,
Ghéridanisol, Philippe, de re trouver un substitut paternel, aussi bien de chaire que spirituel.
C’est ainsi que ce manque du Père et du père se traduit par la mort tragique de Boris.
A partir de ce manque, de cette absence du Père, de dieu, le diable ne peut alors que triompher
dans c e chapitre mais aussi dans l’œuvre entière.
Ce qu’il est important de noter avant tout, c’est que Gide et il le dit dans son Journal des
Faux -Monnayeurs , voudrait « un personnage (le diable) qui circulerait incognito à travers tout
le livre et dont la ré alité s’affirmerait d’autant plus qu’on croirait moins en lui.
» Cela veut
dire que plus on nie le Diable et plus on lui donne de réalité.
C’est ainsi, que le Diable ou
démon devient une figure principale de l’œuvre, il règne sur tous les personnages, dans ce
chapitre, sur Boris, Ghéridanisol mais aussi La Pérouse.
Strouvilhou, qui est l’image du Diable est aussi à l’origine du suicide de Boris.
Il est l’image
du Diable par le biais du talisman qui paraît « surgir des Enfers » , l’esprit du mal s’est alors
e mparé de ce talisman pour conduire Boris à la mort, et c’est le Diable qui pousse chaque
personnage à bout.
Ce fut la même chose pour Bernard dans l’incipit, en découvrant la lettre,
à plusieurs reprises le Diable apparaît .
En outre , lorsque Boris meurt, L a Pérouse est alors confronté à ce drame et va plonger même
sombrer dans une espèce de folie.
A ce moment là, nous pouvons bien parler de « triomphe »
du mal, de la mort, du Diable.
Cette idée va être accentuée par les propos de La
Pérouse : « Dieu se tait toujours » ; « le Diable et le Bon Dieu ne font qu’un ».
Il n’y a ni Dieu
d’un côté, ni Diable, il y a plutôt une espèce de fusion des deux.
Cependant, l’un a le dessus
sur l’autre, c’est le Diable.
En effet Boris meurt : « Dans ce monde où Dieu est mort, seul
triomphe le Diable » d’où son omniprésence dans l e récit, d’où sa position primordiale dans
l’œuvre.
A savoir aussi que le livre aurait pu se nommer comme Gide l’annonce dans son
Journal des Faux -Monnayeurs : Le traité de la non- existence du diable.
Nous comprenons
dorénavant pourquoi.
De plus, en analysant les propos de La Pérouse en état d’hystérie, nous constatons les
reproches qu’il fait à ce Dieu absent : « Le Diable (…) attributs de Dieu ».
En plus de cette
absence de Dieu en opposition avec l’ omniprésence du Diable, il va y avoir le reproche du.
»
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