Commentaire composé, Zola, L'Assommoir: Le Festin de Gervaise
Publié le 26/06/2012
Extrait du document
La jeune blanchisseuse subit aussi la fatalité de son hérédité. Celle ci est évoquée à travers le souvenir de sa mère : « avec sa mère, elle buvait de l’anisette, à Plassans (…) elle avait failli en mourir «. Coupeau, quant à lui, raconte que son père « s’était écrabouillé la tête sur le pavé «. Ainsi, l’accident, comme l’alcoolisme sont également pour lui héréditairement suggérés. Dans ce passage les deux personnages, semblent alors rebutés par l’alcool. On observe une accumulation de termes négatifs à cet égard lorsque s’exprime ces personnages « C’est vilain de boire « s’exclame Gervaise, « dégoutée «, qui refuse de boire la sauce de sa prune car « ça me ferait du mal «. « Coupeau lui aussi ne comprenait pas qu’on pût avaler de pleins verre d’eau de vie «, « il aurait plutôt bu l’eau du ruisseau que d’avaler un canon gratis chez le marchand de vin «. Les personnages semblent alors conscients du poids de leur hérédité, mais cependant, comme Eve, croquant la pomme interdite dans le jardin d’Eden, Gervaise commet le péché de la curiosité, et ne peut s’empêcher de « regarder au fond, derrière la barrière de chêne «, ...
«
ferait du mal ».
« Coupeau lui aussi ne comprenait pas qu'on pût avaler de pleins verre d'eau de vie », « il aurait plutôt bu l'eau du ruisseau que d'avaler un canongratis chez le marchand de vin ».
Les personnages semblent alors conscients du poids de leur hérédité, mais cependant, comme Eve, croquant la pomme interditedans le jardin d'Eden, Gervaise commet le péché de la curiosité, et ne peut s'empêcher de « regarder au fond, derrière la barrière de chêne », ce fruit défendu, qui lafascine autant qu'il la repousse.
D'ailleurs, à la vue de cette « machine infernale », Gervaise est prise d'un « frisson » (rimant symboliquement, deux lignes plus tardavec « boisson », mettant ainsi en évidence la répulsion physique qu'éprouve Gervaise, exprimée dans cette phrase d'apparence un peu maladroite :« la boisson mefait froid »).
Cette scène permet ainsi d'esquisser un des traits qui caractérise le personnage de Gervaise : la faiblesse face à la tentation, qui font contrepoids à soncourage.Ainsi le destin de Gervaise se retrouvera balancé entre deux oppositions : les désirs simples et un peu triste de cet « idéal » ouvrier (« travailler (…) manger, élever(…) mourir ») et le désir légitime de fête et de joies sensuelles, permettant de s'échapper d'un quotidien misérable par les joies de l'alcool.
Si ce passage permet à Zola d'offrir au lecteur, après la scène du lavoir, un nouvelle peinture naturaliste d'un lieu populaire, à travers la description de l'atmosphère dubistrot et de l'alambic, il lui permet également de placer celui –ci au cœur du roman, annonçant la montée et la chute tragique de ses personnages.
Car malgré leurrefus de boire, tous deux succomberont aux maléfices de l'alambic.
Au chapitre X, c'est exactement au même endroit, à l'Assommoir, que Gervaise cèdera à latentation de l'alcool, qui précipitera sa chute..
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