COMMENTAIRE COMPOSÉ Thérèse Raquin, Émile Zola, 1867
Publié le 22/03/2024
Extrait du document
«
COMMENTAIRE COMPOSÉ
Thérèse Raquin, Émile Zola, 1867
"L'auteur est fait d'un observateur et d'un expérimentateur", disait Émile Zola,
romancier du XIXe siècle.
Chef de file du naturalisme, l'auteur poursuit dans la
continuité du réalisme dans un soucis d'exactitude du réel.
En 1867, Zola publie
Thérèse Raquin, un de ses premiers romans naturalistes.
Dans cette œuvre, il
s'attache à représenter rigoureusement le monde et la société qui l'entourent au travers
de l’étude du comportement des personnage.
Le chapitre XXI du roman relate les
évènements se déroulant peu de temps après le meurtre de Camille, mari de Madame
Raquin.
Laurent et Thérèse semblent alors plonger dans un état d'appréhension
proche de la démence.
Il paraît ainsi intéressant de se demander dans quelle mesure le
récit de Zola est naturaliste.
Dans un premier temps, nous étudierons l'assiduité avec
laquelle l'auteur considère la réalité.
Ensuite, nous aborderons les penchants
fantastiques de cet extrait.
L’auteur explore l'ensemble des aspects de la réalité avec assiduité.
En effet, Zola fait ici une description très précise de la scène.
Au moyen de
propositions subordonnées telles « Comme il se trouvait devant la cheminée »,
« donnant sur l’escalier », « Comme il allait donner un coup de pied à François »,
l’auteur enrichit son texte de nombreux détails sur le déroulement exact des
évènements.
La présence de plusieurs adjectifs permet également d’apporter des
précisions, par exemple sur la « petite porte » ou la « sueur glacée ».
Le « bruit », qui
devient « plus sec, plus irrégulier », est quant à lui qualifié par deux adjectifs,
renforcés et mis en valeur par un adverbe d’intensité.
Des adverbes de temps comme
« Puis » et « Enfin » font progresser le récit et permettent de situer avec précision les
évènements qui se succèdent.
De plus, le récit fait appel aux sens.
L’ambiance auditive de la scène est
fidèlement retranscrite grâce au champ lexical du bruit, de l’audition.
Des mots
comme « grattement », « murmura », « bruit », « miaulement », « entendre », ou
encore « cri » permettent au lecteur d’être immergé dans la réalité.
L’allitération en
[r] permet également de se représenter avec exactitude le grattement qui tourmente
les deux personnages : « grattement…portrait…cadre…comprit…bruit…porte…sur
…regarda Thérèse…peur reprenait ».
L’utilisation de verbes de perception tels
« entendit », « regarda », « regardait », contribue à ancrer le récit au plus près du réel.
Une réalité dont le silence semble être un élément clé, ce que montre la question
posée par Laurent (« Qui peut venir par là ? »), laissée sans réponse par Thérèse qui
« ne répon[d] pas ».
Enfin, l’auteur s’intéresse au comportement de deux personnages au bord de la
folie.
Les verbes d’impressions « s’imagina », « songeaient », « pensèrent », « crut »
et « pensa » prouvent que Laurent et Thérèse sont en proie à l’incertitude.
Zola
attache de l’importance aux réactions des deux meurtriers.
Laurent apparaît comme
impuissant, sa position d’objet et non de sujet dans la phrase « Un fait […] lui fit
perdre entièrement la tête » montre qu’il n’est pas maître de la situation.
Thérèse
semble quant à elle submergée par la crainte due à la culpabilité.
La proposition
relative « que la peur reprenait » dont elle est antécédent, montre en effet
concrètement que la jeune femme est paralysée par l’angoisse.
La démence de
Laurent se ressent au travers des paroles qu’il prononce à la fin de l’extrait :
« Camille est entré dans ce chat […].
Il faudra que je tue cette bête.
Elle a l’air d’une
personne.
» La succession de ces trois phrases simples, sans liens logiques pour les
relier, atteste clairement de l’état d’obsession du personnage.
Zola approfondit la réalité du monde qui l’entoure, offrant ainsi un récit des
plus fidèles.
Toutefois, celui-ci semble également posséder des attraits fantastiques.
Le récit de Zola est à la frontière du fantastique.
En effet, la scène provoque l’angoisse chez le lecteur.
La multitude de mots
tournant autour du champ lexical de la peur tels « pâlit », « peur », « sueur »,
« cadavre », « victime », « cruel », « effrayait », « crainte » et....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- COMMENTAIRE DU DÉBUT DU CHAPITRE 5 DE THÉRÈSE RAQUIN (1867) D'ÉMILE ZOLA : LA RENCONTRE ENTRE LAURENT ET THÉRÈSE
- Correction du commentaire composé Emile Zola, Thérèse Raquin (la scène du meurtre)
- Fiche lecture: Thérèse Raquin Biographie Émile Zola (18401902) est un écrivain, critique littéraire et journaliste français, considéré comme le chef de file du naturalisme.
- Thérèse Raquin d'Émile Zola
- THÉRÈSE RAQUIN. Roman d'Émile Zola (résumé & analyse)