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COMMENTAIRE COMPOSE SUR PHEDRE DE RACINE (Acte IV Scène 2)

Publié le 09/05/2011

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La pièce étudiée se situe en Grèce mythologique. Thésée est parti tuer le minotaure dans le labyrinthe grâce à Ariane qui lui a tenue un fil pour qu’il évite de se perdre. Il réussi et s’enfuit avec sa sœur, Phèdre qu’il épouse. Thésée eu un fils d’un premier mariage nommé Hippolyte. La reine, Phèdre, épouse de Thésée et belle-mère d’Hippolyte avoue à sa nourrice Oenone, qui est plutôt une confidente, qu’elle aime Hippolyte. On apprend que Thésée est mort et chacun déclare son amour à celui qu’il aime. Cependant, cette mort trop soudaine ne fut qu’une rumeur. Thésée revient à Trézène et Phèdre craint sa colère car elle a peur de le voir paraître au côté d’Hippolyte après avoir vu la réaction de celui-ci lorsqu’elle lui a annoncé son amour pour lui. Oenone accuse alors Hippolyte d’avoir voulu séduire Phèdre dans le but de protéger sa maîtresse. Thésée se met alors en colère.

Phèdre est une tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine représentée le 1er janvier 1677 à l’Hôtel de Bourgogne. Phèdre est la dernière tragédie profane de Racine avant un long silence de douze ans au cours duquel il se consacrera au service du roi et à la religion. Une nouvelle fois, il choisit un sujet déjà traité par les poètes tragiques grecs et romains. Tout dans Phèdre a été célébré : la construction tragique, la profondeur des personnages, la richesse de la versification et l’interprétation du rôle du père.

            C’est pourquoi nous allons analyser l’Acte IV Scène 2 de cette œuvre racinienne. Nous sommes alors amenés à nous demander  « COMMENT RACINE A-T-IL PARTICULIREMENT BIEN AGENCE SON ŒUVRE AFIN QU’ELLE SOIT UNE REPRESENTATION PARFAITE DU REGISTRE TRAGIQUE ET EPIQUE ? PAR QUELS PROCEDES ? «

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« d'où cette répétions anaphorique. De plus, Thésée, n'utilise pas la force de ses mains pour faire comprendre sa fureur à Hippolyte ; C'est la parole quis'en chargera, son instrument de violence.

Son aigreur est ponctuée par un vocabulaire dépréciatif comme le champlexical de l'infamie: « Perfide » (v1044), « monstre » (v1045), « ennemis » (v1049), « traître » (v1053), « opprobreeternel » (v1055) et « ma haine » (v1053).

Cette colère est également renforcée par l'adjectif « impur » (v1046),et l'adjectif d'intensité « SI criminel » (v1056).

Il désigne également Hippolyte par un déictique insultant « cetraitre », et réagit comme si son fils n'était plus le sien, comme s'il le reniait.

Puis, il clame par une Antithèse que son fils lui ramène un amour plein d'horreur, un amour criminel ce qui signifie un amour contre nature.

Thésée déploye donc ici au maximum le timbre de sa voix, tout la puissance sonore afin d'exprimer sa rage sourde. Nous pouvons également voir de plus près le détail de l'écriture, qui juxtapose et mêle l'horreur et l'amour : enrapportant, d'Hippolyte pour Phèdre « l'Amour plein d'horreur » (v1047), Thésée montre pour son fils une horreurpleine d'amour.

En effet, un Homme ne peut pas ne plus aimer son fils, c'est pourquoi Thésée fait appelle à Neptune,dieu de la mer pour le tuer car il ne peut pas le faire lui-même. Enfin, la réplique de Thésée n'est qu'une parole lancée contre son fils.

La preuve de la fonction strictementagressive de la parole du père est bien sûr dans l'adresse à Neptune.

En effet, le père désemparé recherche uneautre puissance, celle de la mort.

: « Je n'ai point imploré ta puissance immortelle [...] plus grands besoins »(v1070à1072). Le personnage de Thésée cumule dans la tragédie tous les titres possibles de l'autorité politique sociale etfamiliale : il est roi, père, et mari, et les circonstances, inévitablement, lui attribuent un rôle de juge.

Ce père quel'on attendait plus revient en séducteur vieilli de se croire mari trompé et père offensé, le tyran ne tarde pas àdécouvrir qu'on lui désobéit, le héros exterminateur de monstres se transforme en suscitateur de monstres, c'est-à-dire en ce juge hâtif et aveugle qu'Oenone trompe sans difficulté. S'interdisant toute violence il conjure Hippolyte de fuir son « courroux » (v1054).

Il faut donc distinguer le sensbrut de ses paroles et leurs valeurs essentielles, car bien qu'elles disent la répugnance de Thésée à tuer son fils,elles recréent à ses yeux l'image de sa gloire souillée, de « l'eternel opprobre » que seul le sang d'Hippolyte pourravenger. En effet, Thésée se laisse emporter par la colère et son statut devient alors écrasant.

Lors de son discours, celui-ciénumère ses nombreuses conquêtes et exploits.

Il a « purgé la terre » (v1046), il n'y a pas de « pays ou [son] nomde soit pas parvenue » (v1052), il parle de ses « nobles travaux » (v1058), de sa gloire, de ses « Etats ».

Sonstatut devient même surnaturel, car il connaît les Dieux.

Le père légal et éducateur répond donc de la faute irréellede son fils par la vengeance.

Thésée invoque Neptune et lui demande de « venger un malheureux père » (1073).Puis, Il l'empêche de parler pour s'expliquer, il agit en juriste et par conséquent sa surdité est la cause du malattendu. En conclusion, nous pouvons être amenés à croire que Thésée croit qu'Hippolyte aimerai lui prendre sa place, c'estsans doute pour cela qu'il réagit comme un homme d'une beauté supérieure, dont le souvenir, pour Phèdre, revit enson fils. Si Racine place en ses scènes un degré important de violence et de colère c'est pour mieux par la suite en faireressortir la passion. Tout le théâtre de Racine est un théâtre d'inceste.

Cette impression d'inceste qui se précise dansPhèdre plane sur toutes ses tragédies principales.

Racine s'est bien que rien ne se propage plus terriblement dans la famille que la passion, et s'il exagère cette dose, c'est parce que tout recours est ainsi enlevé au héros, toutconseil, toute solitude.

Tout répit leur est ôté, le harcèlement est continu.

Ces personnages n'ont plus que la hainepour dissimuler leur amour,. En effet, malgré toute la colère que Thésée aspire, il est possible de voir dans ses paroles des marques depassion, de désespoir.

Le roi invoque Neptune, dieu de la mer, or invoquer le dieu, c'est tenter de restituer un ordrehumain par une intervention surnaturelle.

Ce qui montre bien que le père est tout aussi désemparé que le fils ; il« implore » (v1073) son dieu.

La fureur est donc la marque d'un monde dans lequel le sens se perd, sans que nullestabilité possible n'apparaisse plus aux Humains. De plus, l'invocation de Neptune masque son désarroi et son impuissance à interpréter les signes, à reconnaître « lecœur des perfides Humain ».

C'est pour lui une manière de restituer un lieu où le sens est garanti pour l'Homme : cen'est pas un hasard s'il engage la parole au Dieu : « Souviens-toi » (v1067), « tu promis d'exaucer le premier demes vœux » (v1068).

Thésée lui parle comme si celui-ci était son amis, son protecteur or l'ironie a une valeurtragique car les dieux sont invoqués par les Hommes qui en sont les jouets. Enfin, cette tirade a une tonalité pathétique, c'est-à-dire, la volonté d'inspirer aux lecteurs/spectateurs une forteémotion devant une situation inhumaine.

En effet, nous pouvons voir que Thésée s'exprime à l'aide de mots quirelèvent du champ lexical de l'affectivité violente : Hippolyte l'a trahi, il le qualifie donc de « Perfide » (v1044) et. »

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