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Commentaire composé sur l'Incipite des Confessions de Rousseau

Publié le 04/02/2013

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rousseau
INTRODUCTIONL'incipit des Confessions est un préambule qui permet à Rousseau, de façon assez orgueilleuse, de présenter son projet autobiographique. Il annonce ses intentions et revendique la singularité de son moi.On pourra analyser successivement :I. Une affirmation orgueilleuse de soiII. La singularité du Moi et la singularité de l'oeuvreIII. Le projet autobiographique: intentions et difficultés .I. UNE AFFIRMATION ORGUEILLEUSE DE SOI1. La situation de communication.L'étude de la situation de communication et en particulier des marques de l'énonciation révèle immédiatement l'importance du je . Plus de 40 occurrences des marques de la première personne (pronoms et adj. possessifs) Le narrateur parle en son nom ( narrateur = auteur = personnage) Souvent en position de sujet des phrases.Le destinataire au début du texte est le lecteur c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu (le pronom indéfini on , renvoie au lecteur)Dans la deuxième partie du texte, le destinataire est Dieu, désigné parles périphrases: le souverain juge, maître éternelle pronom et l'adj. poss. de la deuxième personne: Rousseau s'adresse directement à lui au style direct, à partir de «Voilà ce que j'ai fait«. (ce qui témoigne d'un certain orgueil)Les autres hommes sont simplement évoqués par comparaison à lui. Ils ne deviennent pas locuteurs, sauf à la fin, mais c'est dans une situation hypothétique présentée comme invraisemblable: «qu'un seul te dise, s'il l'ose.« Donc insistance sur la première personne. Texte centré sur l'auteur.2. L'apologie de soi-même . Le "beau rôle". L'orgueilRousseau se donne la place centrale. Il se présente, surtout dans le 3ème paragraphe, en position de commandement : Il donne des ordres, d'un ton assuré, y compris à Dieu (la fin peut faire penser à un texte de type injonctif, même si les ordres ne s'adressent pas au lecteur). Présence des impératifs et des subjonctifs à valeur d'ordre: «Rassemble , qu'ils écoutent , qu'ils rougissent , que chacun d'eux découvre« ... Un ton assez solennel: rythmes ternaires.Une sorte de supériorité morale: celui qui demande à être jugé devient en quelque sorte le juge des autres. Leur lance un défi: fin du texte. (Attitude assez peu chrétienne !)Il cherche à minimiser quelque peu ses fautes (les inexactitudes qui pourraient apparaître dans l'oeuvre sont d'avance présentées comme secondaires ou excusables ( ornement indifférent , défaut de mémoire )A la fin du préambule, Rousseau se met en scène dans le jugement dernier. Il occupe la place centrale ( «autour de moi«), Il s'imagine s'adressant à Dieu (d'une façon quelque peu cavalière) On constate une certaine mystification du moi. Un certain orgueil de la différence (idée qu'il n'est pas comme les autres, que les autres sont pires que lui)Il prétend dire le bien comme le mal mais le bien est mis en relief et le mal relativement minimisé: « tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été ««Méprisable et vil« : deux mots péjoratifs«Bon, généreux, sublime« : trois mots mélioratifs + une gradation. Qui met bien en relief l'aspect positif «sublime« : hyperbole. Cet orgueil est lié aussi à la volonté de se singulariser.II. LA SINGULARITÉ DU MOI ET LA SINGULARITÉ DE L'OUVRE1. La singularité du Moi : Individualité.Rousseau souhaite marquer sa différence, sa distance avec les autres hommes; voir les comparaisons (surtout l'idée qu'il n'y a pas de comparaison possible): «Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m&ap...

rousseau

« «Méprisable et vil» : deux mots péjoratifs «Bon, généreux, sublime» : trois mots mélioratifs + une gradation.

Qui met bien en relief l'aspect positif «sublime» : hyperbole.

Cet orgueil est lié aussi à la volonté de se singulariser. II.

LA SINGULARITÉ DU MOI ET LA SINGULARITÉ DE L'OUVRE 1.

La singularité du Moi : Individualité. Rousseau souhaite marquer sa différence, sa distance avec les autres hommes; voir les comparaisons (surtout l'idée qu'il n'y a pas de comparaison possible): «Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent.

Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.

Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après m'avoir lu.» La métaphore du moule brisé fait-elle allusion à la mort de sa mère ? Toujours est-il que la personnification de la nature souligne elle aussi cette unicité du moi. L'auteur utilise le raisonnement par induction (généralisation) : «Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent» On peut voir dans cette volonté de proclamer la singularité de l'individu un certain aspect romantique: l'affirmation du moi; une auteur qui se sent isolé de ses semblables, et qui se sent aussi messager.

Son entreprise est anti-classique: Au XVIIème siècle, les grands écrivains pensaient, comme Blaise Pascal (1623-1662) que «le moi est haïssable», (Pensées, 455) Rousseau est donc un précurseur qui s'engage dans une voie nouvelle: la narration des aventures personnelles, l'analyse des états d'âme individuels qui continueront durant toute la période romantique. D'un autre côté, son attitude peut sembler un peu paradoxale, puisqu'il affirme sa singularité, il précise qu'il est différent des autres, mais veut tout de même être comparé à eux: «qu'un seul te dise, s'il l'ose: «je fus meilleur que cet homme-là» 2.

Le caractère unique, incomparable de la démarche. Rousseau présente son ouvrage comme unique.

Sans précédent et sans postérité: affirmations catégoriques...

et discutables. «une entreprise qui n'eut jamais d'exemple» > saint Augustin, Montaigne (1533-1592) ont, avant Rousseau, utilisé le genre autobiographique «dont l'exécution n'aura point d'imitateur» > les autobiographies, carnets etc.

seront très nombreux au XIXème et XXème siècles, on ne comptera plus les journaux intimes, confessions de...

etc. Mais l'auteur invite ses semblables à faire comme lui.

Souhaite qu'il y ait une certaine "contagion de la sincérité": ce qui crée là aussi un paradoxe: «entreprise (...) dont l'exécution n'aura point d'imitateur» s'oppose à «que chacun découvre à son tour son coeur au pied de ton trône avec la même sincérité» III.

LE PROJET AUTOBIOGRAPHIQUE : INTENTIONS ET DIFFICULTÉS 1.

Le projet : une ouvre consacrée à parler de soi. Le projet est évoqué à plusieurs reprises, par plusieurs expressions: «entreprise» «ce livre» «mes semblables...

après m'avoir lu» «qu'ils écoutent mes confessions» (référence au titre) Le MOI sera au centre de cette oeuvre (on a vu par les occurrences qu'il était déjà 'envahissant' dans le préambule) Mise en relief par la phrase brève: moi seul, et par la répétition: ce sera moi.

Moi seul.

Le je est en même temps l'auteur et l'objet de l'étude: Dans plusieurs phrases, je est en position de sujet et de COD : «Je veux montrer à mes semblables un homme (...) et cet homme, ce sera. »

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