Commentaire composé. Louise Labé. « Prédit me fut »
Publié le 11/11/2013
Extrait du document
Prédit me fut que devait fermement
Un jour aimer celui dont la figure
Me fut décrite ; et sans autre peinture
Le reconnus quand vis premièrement.
Puis le voyant aimer fatalement,
Pitié je pris de sa triste aventure,
Et tellement je forçai ma nature,
Qu'autant que lui aimai ardentement.
Qui n'eût pensé qu'en faveur devait croître
Ce que le Ciel et destins firent naître ?
Mais quand je vois si nubileux apprêts,
Vents si cruels et tant horrible orage,
Je crois qu'étaient les infernaux arrêts
Qui de si loin m'ourdissaient ce naufrage.
Louïse Labé - 24 Sonnets – 1555
Louise Labé joue un rôle essentiel dans la renaissance poétique du XVIe siècle. Les vingt-quatre sonnets qu'elle publie en 1555 sont liés à sa vie privée, un amour malheureux pour un jeune homme qui l'abandonne. Ils reflètent également sa culture et sa manière de vivre. D’une part, sa poésie détone pour l’époque par la liberté de ses mœurs, dont l'écho se retrouve dans les sonnets. La seconde caractéristique de l'œuvre est l'influence du pétrarquisme. Certains traits des Canzoniere sont présents dans sa poésie : thème de l'amour malheureux, évocation de la mort, style très imagé. Cette double influence, de la vie privée et de la littérature italienne, se retrouve également dans la seule œuvre en prose de la poétesse, le Débat de Folie et d'Amour (1555), où les méandres de la vie amoureuse sont représentés sous forme de dialogue. Le thème des Sonnets est l'amour, dans ce qu'il peut avoir à la fois de sensuel et de douloureux. Le caractère personnel de l'inspiration leur confère une sincérité qui tranche par rapport au caractère conventionnel de certaines œuvres contemporaines. Dans le sonnet XX, écrit en décasyllabes et à la première personne comme l'ensemble des pièces du recueil, Louise Labé fait part de sa propre expérience amoureuse. Elle raconte les débuts d'une passion et ses prolongements douloureux, liés les uns et les autres à une fatalité omniprésente. Mais, au-delà de la relation vécue et du lyrisme personnel, sont développées une réflexion sur une situation amoureuse ainsi qu'une conception originale de
l'amour.
«
Commentaire composé
Introduction
Louise Labé joue un rôle essentiel dans la renaissa
nce poétique du XVIe siècle.
Les
vingt-quatre sonnets qu'elle publie en 1555 sont li és à sa vie privée, un amour malheureux
pour un jeune homme qui l'abandonne.
Ils reflètent également sa culture et sa manière de
vivre.
Dune part, sa poésie détone pour lépoque p ar la liberté de ses murs, dont l'écho se
retrouve dans les sonnets.
La seconde caractéristiq ue de l'uvre est l'influence du
pétrarquisme.
Certains traits des Canzoniere sont présents dans sa poésie : thème de l'amour
malheureux, évocation de la mort, style très imagé.
Cette double influence, de la vie privée et
de la littérature italienne, se retrouve également dans la seule uvre en prose de la poétesse, le
Débat de Folie et d'Amour (1555), où les méandres de la vie amoureuse sont re présentés sous
forme de dialogue.
Le thème des Sonnets est l'amour, dans ce qu'il peut avoir à la fois de
sensuel et de douloureux.
Le caractère personnel de l'inspiration leur confère une sincérité qui
tranche par rapport au caractère conventionnel de c ertaines uvres contemporaines.
Dans le sonnet XX, écrit en décasyllabes et à la pr emière personne comme l'ensemble
des pièces du recueil, Louise Labé fait part de sa propre expérience amoureuse.
Elle raconte
les débuts d'une passion et ses prolongements doulo ureux, liés les uns et les autres à une
fatalité omniprésente.
Mais, au-delà de la relation vécue et du lyrisme personnel, sont
développées une réflexion sur une situation amoureu se ainsi qu'une conception originale de
l'amour.
I.
Le thème dominant et l'évolution de la situation
A.
Le lexique
Le repérage des champs lexicaux conduit à remarquer une double thématique.
Le
thème essentiel est indiqué par la récurrence du ve rbe aimer dans les quatrains : au vers 2, il
est mis en valeur par l'enjambement et par sa place avant la césure.
Ce verbe est repris aux
vers 5 et 8, à une place analogue à celle du vers 2 (après la césure) ; dans ces deux vers 5 et 8,
le verbe aimer est placé devant deux adverbes (fatalement, v.
5 ; ardentement, v.
8), à la rime,
de même longueur et de sonorités proches, ce qui cr ée un effet d'insistance.
Le fait que le
sujet du verbe varie (« lui » sous-entendu au vers 5, « je » au vers 8) indique une symétrie.
L'amour est donc le thème dominant du sonnet.
Cepen dant l'environnement lexical indique
une évolution des sentiments : dans un premier temp s, le verbe devais (v.
1 ) présente l'amour
comme une fatalité à venir.
Ensuite, dans le groupe le voyant aimer (v .
5), le verbe voir
marque une certaine distance de la part du locuteur ; ce sentiment est unilatéral, et l'amour est
le fait de « l'autre ».
La subordonnée de conséquen ce tellement...
que associée au comparatif
autant que dans le second quatrain présente enfin la réciproci té de cet amour comme une suite
logique des éléments précédents.
Mais ce champ lexical ne dépasse pas le vers 8.
Si, au vers 10, le relatif ce que fait.
»
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