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Commentaire composé Les Caractères de La Bruyère, Chapitre V, remarque 7

Publié le 24/08/2012

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C’est à la fin du XVII ème siècle, en 1688, que paraît «Les Caractères ou les moeurs de ce siècle« de La Bruyère. Cette oeuvre s’inscrit dans la pureté classique, et la Bruyère rejoint la lignée des grands moralistes du XVII ème siècle. En effet pour eux, l’homme est mauvais, la vie est mauvaise, telle est la conclusion de La Bruyère et telle est sa conception de la morale. La Bruyère use de la description découvrant ainsi le mécanisme et les défauts de l’organisation sociale de son temps. Le chapitre V intitulé De la société et de la conversation, et plus précisément ce caractère qui dépeint le portrait vivant d’un pédant, Acis, La Bruyère s’adresse alors également à tous les honnêtes hommes désireux de bien parler. Il se place au coeur d’une polémique au XVII ème siècle, le combat contre les précieux et la langue précieuse. Ainsi, comment à travers un dialogue fictif, La Bruyère fait-il la satire de la préciosité, qui caractérise le personnage d’Acis. Nous verrons que la forme dialogué permets de dénoncer le langage creux et obscur qui qualifie le précieux et de dresser un portrait imagé du personnage, Acis fait ensuite l’objet d’une satire de la part de La Bruyère, et enfin que ce portrait s’incarne bel et bien dans une morale profondément pessimiste.

 

« anonyme, devient le stéréotype du pédant par excellence, qui peut être associé à beaucoup d'autres personnagesprésomptueux : «Acis, à vous et à vos semblables, les diseurs de Phoebus» qui selon le dictionnaire Furetièredésigne «on dit proverbialement qu'un homme parle en Phoebus lorsqu'en affectant de parler en termesmagnifiques, il tombe dans le galimatias et l'obscurité»Ainsi, La Bruyère dresse un portrait fictif et imagé à travers un faux dialogue du précieux du XVII ème siècle.

II) Le pédant fait ici l'objet d'une satire A) Enonciation de la thèse On aura compris que l'incompréhension de l'auteur qui fait la «sourde oreille», introduisant de nouveau uneforme d'humour «j'y suis encore moins», marque d'autant plus l'incompréhension de La Bruyère face au dialogueobscur et compliqué que produit Acis.

Dés lors le propos de l'auteur serait que pour bien parler, il faudraits'exprimer de manière clair et simple sans «galimatias», c'est à dire dans langage incompréhensible.

Ainsi LaBruyère reprends ici un des principes fondamentaux de l'esthétique classique formulé par Boileau : «ce qui seconçoit bien s'énonce clairement.» De plus il explique, que la simplicité d'un propos de ne peut être dissocier del'esprit «une chose vous manque, c'est l'esprit».

On peut mettre en relation cela avec la remarque deux duchapitre un : «il faut chercher seulement à penser et à parler juste», insinuant donc qu'on ne peut pas parler justesans penser juste.

B) La stigmatisation d'une manière de parler En effet, ici, La Bruyère stigmatise, utilise des stéréotypes et des lieux communs.

Il part du général pour en arriverau particulier, en usant d'un ton satirique.

En effet il énonce une vérité général, il dénonce tous les pédants, ilutilise d'ailleurs le pronom indéfini «on» : «est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle et de parlercomme tout le monde?».

En outre, cela lui permets, après plusieurs effets d'attentes «ne vous en défiez point», «jevais vous jetez dans l'étonnement» d'introduire clairement sa thèse : «une chose vous manque c'est l'esprit».

Ils'agit d'une critique sévère du personnage d'Acis.

La satire du langage devient en même temps celle de l'espritprécieux.

Le portrait se termine en ridiculisant le précieux qui n'a en fait pas d'esprit, et qui se moque de ceux quiont un language simple alors même que s'il essayait de les imiter, peut-être alors, pourrait-il être assimilé à unepersonne d'esprit, sans vraiment l'être : «Peut-être alors croira-t-on que vous en avez» C) La Bruyère fait le portrait d'un personnage en lui opposant une valeur précise.

En effet, La Bruyère fait ici le portrait du pédant en lui opposant la valeur de la simplicité et celle de l'espritnécessaire à toutes conversations.

La manière de parler du pédant rends le propos obscur par la vanité et lasupériorité que celui-ci croit exercer sur les autres.

Dés lors, La Bruyère fait donc passer un message double, pourles honnêtes hommes, un propos clair est le signe indiscutable de la présence d'un esprit épuré de toutesprétentions.

Dés lors le pédant devient ici la cible d'une polémique et il est totalement ridiculisé.

Caricature dupédant, portrait satirique et humoristique qui permets de donner la définition d'un honnête homme tout endénonçant le pédant : l'homme sensé est celui qui est simple, clair, authentique, qui évite d'en faire trop.

III) Une morale pessimiste A) Un plaisir narcissique La Bruyère s'inscrit ainsi dans la lignée de ses prédécesseurs à travers une morale pessimiste qui s'insurge contrela nature mauvaise de l'homme.

Dés lors, ici La Bruyère dénonce le plaisir narcissique du pédant qui s'écoute lui-même et qui se croit grâce à son langage présomptueux, plus intelligent que les autres.

L'homme est soumis à sonamour-propre qu'il ne veut pas décevoir.

En outre, la manière dont La Bruyère présente les choses, il renvoie à unemultitude d'hommes, montre sa conception de l'homme immorale qui ne se soucie que de ses intérêts propres.«c'est votre rôle» : Le mot rôle renvoyant ici aux apparences trompeuses sous lesquelles se dissimule l'hommemauvais.

B) Un personnage anti-classique La conversation désigne au XVII ème siècle «l'art de commercer avec le monde» (note édition classique Laroussedes Caractères ).

Si l'homme est incapable d'échanger même le propos le plus simple alors il est voué à l'inutilité la plus totale.

Ainsi Acis, est le personnage anti-classique par excellence, incapable d'énoncer un propos clair sans yajouter de la pédanterie.

Le précieux, privilégie la beauté et la forme du discours au détriment de son contenu.En cela il peut s'apparenter aux sophistes, dont le seul plaisir était de parler, presque pour ne rien dire.. »

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