Commentaire composé "L'ermite" de Jean de la Fontaine
Publié le 27/03/2022
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On connaît Jean de La Fontaine le fabuliste, mais ce sont ses Contes et nouvelles en vers 1 , parues pour la première fois en 1665 qui lui vaudront son premier véritable succès ; à tel point que le conteur fait publier une seconde édition de ses Contes en 1666, répondant ainsi à une demande pressante de son lectorat. Ce dernier est constitué de nobles, et notamment de femmes – une nouvelle démographie qui commence tout juste de s’intéresser à la littérature. Et c’est pour plaire à ce public mondain que La Fontaine adopte un style « galant », quoique licencieux : tradition de la bienséance héritée du Moyen Âge qui, aussi bien dans les mœurs que dans la littérature, aime à mettre en valeur l’amour, un certain respect de la femme aimée et de la morale, la galanterie prend des formes codées dans la poésie. On ne nomme pas la sexualité et l’on procède à nombre de jeux de mots pour voiler les propos les plus vulgaire et lubriques. Mais c’est moins par pudeur que par goût du rire que l’on préfère cette retenue, et La Fontaine ne se gêne pas d’aborder des thèmes grivois dans son recueil. C’est non seulement par la versification de ses contes que La Fontaine parvient à allier le coquin au bienséant, mais aussi par une savante maîtrise du voile galant ainsi qu’une volonté de susciter la gaieté parmi son lectorat – en un mot, il s’agit de plaire au public. L’Ermite et Le Petit Chien qui secoue de l’argent et des pierreries ne sont pas les textes les plus célèbres de La Fontaine, mais ils offrent une perspective singulière sur les enjeux de la nouvelle et du conte galant. Les thèmes de la religion, de la sexualité et du merveilleux s’y mêlent pour créer de parfaits exemples de la gaieté recherchée par l’auteur et voulue par son époque. Chacune des deux histoires, l’une tirée de Boccace, l’autre de l’Arioste, réinterprètent et remettent au goût du jour des questions anciennes, et participent ainsi à la tradition de l’imitation tout en y apportant un élément de modernité grâce à la galanterie, notamment au travers de la forme. La mise en vers (et la re-mise en vers) opérée par La Fontaine n’est pas anodine et, comme nous le verrons, correspond à un véritable parti pris de l’auteur. Il existe ainsi une certaine dualité entre la nature grivoise des Contes et leur forme. Nous nous intéresserons tout au long de notre analyse à la façon dont cette dualité joue de la lecture et de l’effet produit par chacune des deux histoires. Nous nous interrogerons au sujet de L’Ermite sur le regard porté sur la religion et la sexualité. Dans Le Petit chien qui secoue de l’argent et des pierreries, nous analyserons la place du merveilleux au sein d’un contexte résolument chrétien, et le renversement des valeurs rendu possible par le genre du conte.
« Jean de La Fontaine, L’Ermite et Le Petit chien qui secoue de l’argent et des pierreries SEMINAIRE « POESIE ET DIVERSITE AU XVII E SIECLE (LYRISME, SATIRE, GALANTERIE) » Barbara Selmeci Castioni (chargée de cours) [email protected] Avî Cagin [email protected] Avenue Victor Ruffy 33 1012 Lausanne 079 900 94 22. »
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