COMMENTAIRE COMPOSE L'ECOLE DES FEMMES – MOLIÈRE Acte III Scène 4

« réagir sans prendre le risque de trahir sa couverture.

Cependant, Arnolphe ne semble pas réellement s'offusquer des paroles d'Horace, et c'est contre Agnès qu'il fulmine, mais pas assez intérieurement pour qu'Horace ne remarque rien, et il doit se couvrir d'excuses ridicules.

Pour Ar., c'est l'acte de tromper qui importe, peu importe l'amant, c'est la femme qui est perfide.

L'homme lui est dans son droit.

Ainsi Horace est écouté comme un messager de la mauvaise parole mais pas tant comme l'amant et va finalement s'en tirer à bon compte.

De plus, le double personnage d'Ar.

l'handicape, il reste là à perdre toute dignité sans rien dire.

Le spectateur rit de son embarras, de sa colère gauchement camouflée, mais aussi de la situation d'Horace qui continue, bon gré, mal gré, à raconter à cet « ami » formidable ces pensées profondes sur ce tuteur tyrannique et pire encore lui demander comme une fleur une petit soutien financier.

On peut dire que ce texte est sérieux car au delà du comique on perçoit une critique de la société.

Dans cet extrait, l'auteur dénonce la tyrannie des hommes, qui veulent tout contrôler et décident entièrement de l'existence de leur femme.

Exemples : « un injuste pouvoir » « je suis fâchée à mourir de ce qu'on me fais faire contre vous » « Comme je commence à connaître qu'on m'a toujours tenue dans l'ignorance ». Agnès est considérée comme la bête, l'animal d'Arnolphe et doit donc obéir à son maître.

Comme Arnolphe considère qu'elle n'a pas de sentiments, qu'elle n'est pas capable d'avoir un jugement personnel, il n'imagine même pas qu'elle puisse ne pas être d'accord avec ce qu'il lui fais faire.

Arnolphe devrait être une sorte de demi-dieu pour Agnès, qui devraient boire chacune de ses paroles.

Cependant, Agnès n'a pas suivi cette voie et c'est comme une sorte de revanche, une manière de dire aux hommes qu'ils ne peuvent régir toute une vie de femmes, tôt ou tard, elles se libéreront, en, par exemple, trouvant un amant.

C'est le destin.

Pour la contrôler plus facilement, Arnolphe lui a fait donner une non-éducation dans un couvent.

C'est une pratique courante du 17ème chez les bourgeois et les nobles, qui préfèrent une femme idiote qui fais seulement ce qu'on lui demande.

Le mariage n'est pas une relation d'équilibre, de respect, d'amour.

La femme doit le subir, comme elle subit toute sa vie.

Le contexte des Précieuses place cette pièce au cœur d'un débat historique et elle prend alors toute son ampleur en tant que comédie de mœurs.

Molière dresse aussi un portrait de l'amour aux antipodes de l'ordinaire passion charnelle des comedia dell'arte. Exemples : « ce fond d'âme admirable » « l'amour a commencé d'en déchirer le voile » « un plus beau naturel ».

La femme et l'homme ne sont plus considérés comme deux corps mais comme deux personnes avec des sentiments et un moi propre.

Chaque être possède un naturel qui, malgré tout subterfuge restera là.

Ce naturel ne devrait pas être gâché et tout ceux qui essayent de façonner quelqu'un se rendront compte tôt ou tard que le naturel reprendra le dessus.

L'amour d'Horace a permis à Agnès de se rendre compte qu'elle pouvait choisir sa vie elle aussi.

Et qu'on l'avait volontairement tenue à l'écart des vraies choses.

Au 17ème siècle, le mariage de raison est quasiment inéluctable et les femmes ne semblent pas avoir le choix.

Mais si elles rencontraient l'amour, elles sauraient qu'on peux faire autrement.

Qu'elles pourraient être autre chose qu'exploitées.

Nous nous étions demandés en quoi ce texte était-il extrait d'une comédie de mœurs et nos avons pu voir que l'auteur avait ici, sous une plume comique, illustré et critiqué des travers de la société.

On pourrait se demander quelles influences la montée des Lumières a joué dans cette œuv. »