Commentaire composé : Le dormeur du val d'Arthur RIMBAUD
Publié le 20/04/2012
Extrait du document
«
Cette atmosphère se ressent à travers les sensations physiques que le poète veut
faire ressortir.
Il joue ainsi sur les sens et à travers les jeux de sonorité les tableaux qu’offre la
présentation des effets optiques tels que les couleurs et les effets de la lumière.
Il insiste sur la chaleur de la nature et particulièrement sur les rayons du soleil ,à travers
l’adverbe de manière « chaudement et les effets de sonorité : le son [ i ] et le son [ ε ] sont
récurrents dans la première strophe ; la rime alternée de cette strophe, tout en insistant sur
l’effet de chaleur du lieu, fait allusion au bruit qui y règne.
Le son [ y ] qui revient avec les
mots « haillons » et « rayons » produisent le même effet de renforcement de l’impression de
chaleur.
Quant au bruit, il provient également de la présence de deux types de
personnification qui renvoient au rythme du mouvement de l’eau.
La première
personnification se trouve dans le verbe « chanter » relié à un nom de chose, la rivière : on
peut saisir ici une similitude entre l’enthousiasme dune personne en joie et le mouvement de
l’eau qui coule.
La seconde personnification se rapporte à la montagne et relève de l’adjectif
qualificatif « fière » : l’idée de hauteur ainsi exprimé renforce caractérise la force du courant
de l’eau.
Elle se ressent également par la vraisemblance de la fréquentation de ce lieu par les
hommes.
En effet les mots glaïeuls et cressons renvoient à des fleurs cultivées par l’homme.
En outre, l’insistance sur la verdure à travers l’expression « trou de verdure » et « lit vert »
traduisent une impression de bien-être et de plaisir à être dans ce lieu, d’où l’idée soulignée
par l’auteur selon laquelle l jeune soldat « dort » et « fait un somme ».
Toutefois, cette impression est loin de ce que vit le soldat.
En effet, l’impression produite par
la description effectuée dans trois sur les quatre strophes suggère, voire, exprime une idée
de malaise profond vécu par le jeune soldat.
Un certain nombre d’expressions insistent abondamment sur la manière dont il est
couché.
C’est le cas du 5 èvers dont le rythme marqué par la ponctuation est révélateur d’un
état anormal vécu par le soldat.
En outre certains mots décrivent l’état de froid vécu par cet
homme, ce qui contraste avec la chaleur ambiante précédemment expliquée.
D’abord
suggérée (« il est étendu dans l’herbe, sous la nue »), l’idée de froid est dénotée par le
vers « Nature, berce-le chaudement : il a froid ».
Enfin, petit à petit, cet état simplement
physique va renvoyer à l’état d’âme du soldat et par ricochet, à celle du poète.
Les 8è, 9è et
10è vers permettent de comprendre le caractère anormal de l’état du soldat qui « dort », et
la profondeur de sa souffrance ; la main sur la poitrine est une manière d’indiquer
symboliquement pourquoi le soldat est immobile.
L’expression « deux trous rouges »
connote une charge affective partagée par le et révèle sa compassion pour le soldat
souffrant.
L’adjectif numéral « deux » renseigne sur l’acuité du mal; le nom « trou » et
l’adjectif de couleur « rouge », sur sa profondeur.
La mise en relief de certains effets de son traduit la difficulté du souffle, et partant,
l’état d’agonie du souffrant.
Il s’agit des sonorités sombres telles que les sons [ã ] et [ õ ] dans
« Accrochant », « follement », « étendu » ; « cresson », « montagne » ; quant au son [ u ], il
apparaît douze fois dans tout le poème suggérant ainsi une impression de gémissement de la
part du soldat.
Son état est donc celui d’un être agonisant.
Du coup, il ne peut plus exprimer de vive voix les impressions qu’il ressent dans le val.
Par exemple, le sourire et le somme sont le signe d’une sorte d’adoucissement de la douleur.
En disant la « lumière pleut » Rimbaud ne fait pas que provoquer une surprise, il suggère
l‘abondance de l’eau.
Même, la lumière provoque une impression d’eau.
L’expression « la
lumière pleut » joue ainsi le rôle d’une synesthésie.
Mais ce sont les effets de rejet et
d’enjambement qui renforcent l’effet de surprise, de même que certains compléments de
noms qui ne semblent pas être à leur place.
Ainsi, trou de verdure allie deux termes de
connotations différentes, le trou fait allusion à quelque chose de péjoratif, alors que verdure
fait penser au bien-être physique.
De même, haillons est de sens péjoratif et / D’argent,.
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