Commentaire composé - le choix final de Rastignac

« Eugène de Rastignac est le personnage principal de La Comédie Humaine, recueil comportant la quasi-totalité des oeuvres d’Honoré de Balzac, écrivain désirant à travers cette oeuvre faire le portrait complet de la société parisienne du XIXème siècle.

Eugène de Rastignac est né en 1799 dans la ville d'Angoulême, en France.

Il est l’image parfaite du jeune arriviste provincial qui s’installe dans la capitale où il y suit des études de droit, pour faire fortune.

Le jeune étudiant est très ambitieux et devient la plus grande figure de l’ambition.

Dans cette extrait du père Goriot, le même père Goriot, le vieil ami d’Eugène, est mourant.

Eugène s'acquitte d’annoncer à Delphine de Nucingen, la fille du malade et l’amante du protagoniste, la triste nouvelle.

Il convient donc de se demander de quelle manière réagit Eugène de Rastignac face à l’approche de la mort du père Goriot.

Nous verrons un Eugène désespéré, triste, qui finit par s’enfermer dans une certaine lâcheté. Cela le conduira alors à une terrible contradiction avec ses sentiments profonds, critiquant alors les règles de la société dans laquelle il navigue.

Enfin nous serons témoin de la réaction d’Eugène à la triste annonce faite à son amante, Madame de Nucingen. Eugène de Rastignac est désespéré, le jeune homme est en train de perdre un être cher, qu’il considère comme un membre de sa famille.

La perte est encore plus dure: “encore imbu des devoirs de famille” (ligne 2).

Le lexique du désespoir est présent dans cet extrait et l’on voit alors dans la tristesse de Rastignac une dimension qui nous le rend attachant: “Navré de douleur” (ligne 6), “suspendre toute joie” (ligne 3), “les plus tristes, les plus décourageantes réflexions” (ligne 22).

Le désespoir le fait devenir complètement nostalgique de la vie qui n’est plus la sienne depuis longtemps.

Eugène repense à sa famille et pour la première fois il n’en ressent pas le besoin économique mais bien le besoin affectif que lui apportaient ses parents; “Sa pensée le reporta au sein de sa famille” (ligne 27).

En effet Eugène est complètement seul, il n’a plus d’ami sans le père Goriot, il n’a que des ennemis dans cette société hostile.

Il paraphrase donc sa famille en les nommant “êtres dont il était chéri” (ligne 29), “ces chères créatures” (ligne 30).

Eugène paraît s’excuser auprès de sa famille à l’instar d’Arthur Rimbaud avec son poème Les remembrances du vieillard idiot, écrit en 1871. Eugène est triste, on le perçoit dans son langage.

Il en devient: “navré de douleur” (ligne 6), expression très célèbre, tirée de la nouvelle Antala, écrite avant le père Goriot en 1801 par l’écrivain français François-René de Chateaubriand, qui fut un très grand succès.

Cette expression souligne alors fortement la profonde et triste détresse dans laquelle Eugène est. Le personnage principal de cette nouvelle se nomme René, et au fur et à mesure qu’il s’attache à des femmes, elles finissent par mourir .

Le dernier grand et vrai amour du protagoniste se suicide devant ses yeux...

Eugène crée alors un parallèle entre sa tristesse et celle de René. Eugène sera lâche, mais il commence d’abord par être indécis, il se remet en question, il a l’air d’être complètement perdu et de ne savoir plus rien: “Il n’osait prendre parti” (ligne 26). Eugène est lâche pour la première fois.

Il est tétanisé et ses valeurs s’envolent; “Il n’avait ni la force[...], ni le courage[...], ni la vertu” (ligne 35); cette énumération est créée par une. »