commentaire composé la peau de chagrin

« Le vieillard est qualifié « d'ignoble » ; « blême » ; « accroupi dans l'ombre », qui semble sortir de nulle part et garder un lieu terrifiant, la maison de jeu.

D'emblée, le lecteur est donc plongé dans une atmosphère inquiétante, sombre et fantastique.

Dans le second paragraphe, l'auteur prend la parole « Quand vous entrez » pour dégager une idée générale, une réflexion plus étendue, ce qui crée à la fois une sorte de rupture et de continuité avec le premier paragraphe.

Les termes appartenant au vocabulaire religieux sont ensuite nombreux, par exemple « évangélique » ; « parabole » ou encore « providentielle », ce qui rattache ce paragraphe au précédent qui évoquait l'Enfer.

Il s'agit en effet de passer une sorte de « contrat infernal », un pacte avec le diable qui relève du fantastique mais qui est utilisé à propos de la société, de choses plutôt anodines.

Cette atmosphère fantastique attribuée à des actes simples et sociaux montrent bien que la société elle-même est considérée dans ce début de roman comme diabolique, qu'il s'agit d’accepter de perdre sa liberté pour être en société, ainsi « vous dépouiller de votre chapeau ».

Le texte est très construit, très rhétorique, les interpellations au lecteur sont nombreuses, tout est fait pour l'inclure dans le texte « ou le votre, si vous ...

» ; « sachez-le bien » par exemple, le pronom de la deuxième personne du pluriel « vous » est répété plusieurs fois, comme une allitération.

Cela contribue à donner à l'histoire du jeune hommel une valeur plus générale, universelle, comme si tout le monde pouvait se sentir concerné par cet histoire.

D'autre part, la symbolique du chapeau se prolonge mettant en avant l'idée d'une perte totale d'identité, qui entre dans une maison de jeu « vous laisse encore quelque chose », cet argument est appuyé par le fait que Raphaël, personnage principal, disparaît progressivement dans ce deuxième paragraphe.

Le narrateur prend la place vacante, avec pour rôle de décrire les phénomènes, d'expliciter la situation au lecteur mais il adopte aussi une position plus prophétique, tournée vers l'avenir ainsi « le JEU vous démontrera », avec l'accent placé grâce aux majuscules sur le mot « JEU ».

La fin de l'incipit se veut donc généralisant, et ouvert sur le lecteur qui est accueilli dans le roman comme le personnage principal est accueilli dans la maison de jeu. Cet incipit introduisant la première partie de La Peau de chagrin est donc un incipit plutôt traditionnel.

Il joue sur une analogie entre l'entrée du personnage principal dans une maison de jeu, lui associé aux Enfers avec la figure du gardien et l'entrée dans la fiction du lecteur découvrant le livre.

Les informations ne sont pas nombreuses mais très précises, notamment au sujet du cadre spatio- temporel, le narrateur préfère créer une atmosphère fantastique, insistant sur le suspense et l'inconnu, ce qui annonce la couleur du récit à venir.

En effet, la suite du livre se prolonge dans cette dimension fantastique, avec notamment quelques pages plus loin, la visite de la boutique de l'Antiquaire où Raphaël va trouver la peau de chagrin, boutique qui est une véritable caverne d'Ali Baba, une antre magique et merveilleuse, sans pour autant receler de trésors et d'espoirs de bonheur.. »