Commentaire composé du Second livre des Amours de Ronsard
Publié le 24/09/2012
Extrait du document
«
traditionnel doit observer une rupture sémantique entre les quatrains et les tercets.
Ici, nous observons que les
quatrains sont consacrés au comparant et les tercets au comparé, grâce à la structure binaire
explicite« Comme... », vers 1, « Ainsi... », vers 9.
Ensuite, nous voyons que la rose a bien des points communs
avec une jeune fille : sans être totalement personnifiée, elle est caractérisée par un vocabulaire plutôt réservé à
un être humain : « jeunesse », au vers 2, « grâce » et « amour », au vers 5, « languissante » et « elle meurt » au
vers 8.
Ces mêmes éléments caractérisent la femme aimée (« en ta première et jeune nouveauté », vers 9,
« beauté », vers 10, « t'as tuée », vers 12, par exemple), rapprochant ainsi encore le comparant et le
comparé. [Phrase conclusive paragraphe I1] La femme est la rose.
[Phrase introductive paragraphe I2] Ce qui, en premier lieu, est remarquable chez cette femme, comme chez la
rose, c'est sa beauté.
En effet, ce poème d'amour se présente évidemment comme un éloge à la femme
aimée. [Analyse et interprétation des procédés] La comparaison à la rose, tout d'abord, est laudative, en ce
qu'elle connote la beauté, mais aussi par sa mise en valeur : le terme « rose » est mis en attente à la fin du
premier vers, répété à la rime dans « arrose », repris à la rime du dernier vers.
Cela montre bien son
importance, la considération que le poète a pour elle.
On trouve pour l'éloge de la femme, mêlé à l'évocation de
la rose, un champ lexical mélioratif (...).
On remarque que la rose (la femme) est objet de l'admiration, d'abord
de son entourage, à qui elles prodiguent leur aura bienfaisante : objet exclusif du regard au vers 1 (« Comme on
voit...
la rose ») : on note l'emploi de l'indéfini qui prouve l'attrait universel que « la » rose provoque, elle-même
déterminée par un article défini, qui l'isole, la promeut, elle prodigue sa grâce et protège l'amour aux vers 5-6.
On note ici une certaine sensualité, évoquée par la convocation des sens de la vue et de l'odorat, celui-ci mis
d'autant plus en valeur par l'encadrement du vers 6 par les termes « embaumant » et « odeur ». La femme
comme la rose bénéficient aussi d'une aura qui s'étend à l'univers entier : le« ciel », vers 2, est personnifié,
éprouvant des sentiments humains, « jaloux » ; « l'Aube », vers 3, dont la majuscule semble indiquer que l'on
fait référence à la déesse (« l'Aurore aux doigts de roses », nous dit Homère), semble être au service de la rose ;
enfin, au vers 10, « la Terre et le Ciel », diptyque qui nous montre cette aura universelle, sont eux aussi en
position d'infériorité, surpassés par la beauté de la femme(« honoraient ta beauté »). [Phrase conclusive
paragraphe I2] Ainsi, le poète célèbre la beauté de la femme, qui touche non seulement son entourage (vers 6),.
»
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