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Commentaire composé de Baudelaire, '' à une passante ''

Publié le 04/12/2012

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PISTES POUR LE COMMENTAIRE COMPOSÉ DE BAUDELAIRE, « À UNE PASSANTE « (non rédigées) Introduction : - Baudelaire : poète maudit, 19e siècle. Les Fleurs du niai : volume censuré lors de sa parution en 1857. Beaucoup de ses poèmes évoquent le « spleen « : mot anglais repris par B audelaire p our désigner l'ennui et le désespoir. -- « À une passante « : poème adressé à la femme aimée e ntrevue b rièvement dans la rue / forme du sonnet. 1ère partie (les deux quatrains) ; description d'une inconnue / 2e partie (deux tercets) : les sentiments du poète. - Annonce du plan. I. Le poète nous décrit une apparition La rencontre avec une femme dans le cadre de la ville est soudaine et brève : c'est comme une apparition. A. Le contexte de la rencontre : la rue - Cadre posé dès le premier vers : « La rue assourdissante autour de moi hurlait. «. Allitération en « r « pour évoquer le bruit. Personnification de « la rue « + hyperbole > le poète exprime ainsi une souffrance, comme si il était agressé par l'environnement extérieur. Le vers peut se découper ainsi : 6/4/2: l'expression « autour de moi « est au centre du vers, c omme si le poète était encerclé par la rue bruyante. -- La passante est comme une apparition: « Une f emme p assa«. Passé simple > exprime une action ponctuelle, brève. Rejet : insistance sur cette a pparition. Diérèse : mise en valeur du mot « f emme«. Allitération en « s « aux vers 3 et 4 : peut évoquer le glissement furtif de la femme (comme un serpent, insaisissable) / sonorité plus douce qui s'oppose à l'allitération en « r « du premier vers. - Contraste entre la ville (laide et bruyante) et la passante, image de la beauté et de l'Idéal. B. Le poète évoque la passante de faç...


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« extravagant [...] ».

Le rythme, haché, exprime l'angoisse du poète (rythme : 1 / 3 / 2 dans le premier hémistiche du vers 6). - Il exprime son émotion par de nombreuses phrases exclamatives : dernier tercet. - « Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être ! » : phrases courtes, rythme haché (2/4/2/4) qui suggèrent une émotion violente, des sentiments confus. C. Le poète s'adresse directement à la femme absente en la tutoyant à partir du vers 9 : il y a un contraste avec le début du poème où il parle d'elle à la 3e personne.

C'est justement lorsqu'elle n'est plus là qu'il lui parle - comme si une rencontre réelle était impossible. — apostrophes : « ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! » : anaphore qui suggère l'émotion. - Il lui pose une question : « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité : registre pathétique, expression du regret, d'autant plus émouvant que la femme, absente, ne peut répondre. — Parallélismes : « j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais » qui peut rapprocher les deux personnages (mais aussi chiasme : je / tu ; tu /je). III. Le poème évoque l'idéal inaccessible du poète La femme inaccessible est justement celle qui plaît au poète : il ne peut la retenir, mais tente de capturer le moment de la rencontre dans un poème. A. Le poète a entrevu son idéal — Il y a un avant et un après la rencontre : le poète se compare à un mort puisque le regard de la passante « [l']a fait soudainement renaître ».

Le passé composé suggère une rupture dans la vie du poète. On imagine que seule cette femme aurait pu le guérir. — Champ lexical de la souffrance : il se présente comme « crispé comme un extravagant ». - Le poète projette ses propres sentiments sur la femme entrevue : « ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! » Le subjonctif passé exprime ici l'amour impossible. La femme devient le support de ses fantasmes, de ses rêves. - L'œil de la femme est comparé à un « ciel livide où germe l'ouragan ». Antithèse : « Livide » exprime une couleur terne, « l'ouragan » annonce une tempête. Il voit dans son œil « la douceur qui fascine et le plaisir qui tue » : antithèse (douceur et plaisir d'un côté / mort de l'autre). Pour le poète, l'amour est lié à la mort, au danger - le plaisir est ambivalent. Les deux antithèses montrent que le poète voit dans cette femme la réunion des plusieurs choses opposées. B. L'amour est impossible : la passante reste inaccessible - Expression d'un moment bref, éphémère : « Fugitive beauté » ; « passa » (Voir aussi le titre : « à une passante ») - le plaisir est apparu lors d'un court moment. Il n'y a aucun espoir de retrouver cette femme, sauf peut-être « dans l'éternité » (c'est-à-dire : pas de cette vie). « Ailleurs, bien loin d'ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !» : la gradation (concernant le temps et le lieu) exprime la fin de l'espoir. - Insistance sur le temps qui passe : le passé décrit des moments désagréables (« la rue assourdissante autour de moi hurlait »). Le futur est sans espoir : « Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? » Dans le dernier tercet, on trouve le présent : « j'ignore où tu fuis ». La rencontre est brève, mais le regret dure toute la vie ! Le poème se termine sur un imparfait du subjonctif: « ô toi que j'eusse aimé » : expression de quelque chose d'impossible. C. Le poète capture un moment éphémère — Le registre est tragique : le poème parle du destin du poète, condamné à ne jamais rencontrer la femme aimée : « jamais peut-être ! ». Mais c'est grâce au poème qu'il peut conserver le souvenir de cet instant si bref. - La poésie permet aussi d'imaginer une histoire d'amour qui n'a jamais existé : « ô toi qui le savais ! » (le poète exprime ici son rêve d'un amour partagé). - Ce poème illustre bien l'Idéal selon Baudelaire: quelque chose de parfait, absolu, mais impossible à atteindre dans la réalité. Il est attiré par le mystère, par l'idéal que représente cette femme entrevue le temps d'un instant. Conclusion : - on trouve dans ce poème des thèmes qui reviennent souvent dans l'œuvre de Baudelaire : l'ambivalence de l'amour, la passion destructrice (qui mélange plaisir et souffrance). - L'amour est souvent vu par les poètes comme malheureux, source de souffrances (voir Christine de Pisan, Louise Labé ou Pierre de Marbeuf) ou alors impossible (Verlaine). Cf la phrase de Aragon (poète du 20e siècle) : « II n'y apas d'amour heureux ».. »

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