Commentaire composé "colonel Chabert" complet
Publié le 07/10/2018
Extrait du document
Au fil de la lecture, le colonel Chabert est sans vie, il nous apparaît comme un mort-vivant. En effet, le personnage décrit dégage une lassitude, un certain manque d’éclat et d’énergie. Dans le texte ce vide est transmis par les comparaisons du Colonel Chabert avec (l.3) l’immobilité : « Chabert était aussi parfaitement immobile ». Ou encore par l’utilisation du champs lexical de l’immobilité : « immobile » (l.3) ; « figure en cire » (l.3) ; « immobilité » (l.3). Ce manque
d’éclat est aussi traduit par le regard inexpressif du personnage avec une oxymore (l.9) « ses yeux paraissaient couverts d’une taie transparente » qui peut faire penser au regard d’un aveugle u d’un mourant. Cet effet donné s’appuie également sur le champs lexical de la mort : « livide » (l.10) ; « lame de couteau » (l.11) ; « semblait mort » (l.11). Celui-ci appuyé par un pléonasme (l. 10) « pale » « livide ». L’utilisation de ces divers procédés donne une l’impression que la mort imminente du Colonel est retardée. Pour accentué cette apparence, est utilisé le champs lexical de la vieillesse : « cette vieille tête » (l.12) ;
« vieillard » (l.16) ; « les rides blanches » (l.18). Chabert est à l’image d’un homme qui a vieilli, qui a souffert et qui désormais en paie les conséquences.
Du personnage se dégage en plus d’un désespoir, une impression macabre et morbide, semblable a l’atmosphère pesante lors d’un deuil. Ceci appuyé de nouveau par un champ lexical de l’obscurité : « l’ombre cachait si bien le corps » (l.12) ; « un homme d’imagination aurai pu prendre... sans cadre » (l. 13 à 15) . Ainsi que par des références à des couleurs de plus en plus pales ; connotation de la mort, par gradation : « blanches » ; « décolorés » ; « noir » (l. 16 à 20). Cette gradation nous amène a interpréter cette description comme celle d’un mourant.
«
Ainsi, on peut dire que le lieu tel qu’il est présenté donne du personnage un portrait étrange et mystérieux puisqu’il lui permet de
se cacher.
L'obscurité de cette scène nous renvoie donc vers son aspect singulier et de ce fait, la rend lugubre.
Au début de l'extrait,
l'allusion au clair obscur par le biais d'une oxymore rend la scène plus intrigante et donc plus lugubre : « le jeune avoué (…) qui
l'attendait.
».
Plus tard, dans le texte, la description du regard du colonel nous renseigne sur la présence de bougies à la lueur
pâle qui créera un très faible éclairage : Le fait que la salle soit mal éclairé combiné au jeu des bougies ne fait qu'accentuer
l'atmosphère mystérieuse de la cette scène (« La lueur des bougies » L.10).
De plus, à la ligne dix, il est écrit : « L'ombre
cachait si bien le corps à partir de la ligne brune que décrivait ce haillon ».
L'allusion aux ombres, de part ces expressions qui
appartiennent au champs lexical des couleurs foncées,
reprend l'idée selon laquelle ce texte est ancré dans un contexte lugubre.
Enfin, les deux expressions : « bizarres...
quoique
naturel » à la ligne dix -sept et « expression de démence triste » à la ligne vingt et un , qui mettent toutes deux en relief la
physionomie du colonel comparée à son état mental, nous amènent à nous demander si le personnage dont il est question
n'aurait pas perdu l'esprit.
Ceci place à nouveau le texte dans une atmosphère lugubre, parce qu'on pourrait se demander s'il
n'est pas dangereux.
Ainsi nous avons montré combien l'auteur avait travaillé la dimension picturale de la scène, pour en faire un réel « portrait ».
La
référence au clair-obscur et le jeu des contrastes entre l'obscurité ambiante et les quelques touches de lumière contribuent à
donner à cette scène et à ce personnage un aspect mystérieux et fantomatique, renforcé par son côté décharné.
(transition du
prof)
Balzac nous décrit le colonel Chabert comme un personnage dégradé (« le vieux soldat était sec et maigre (L.6) » ) voire
squelettique.
C’est un personnage meurtri, peut -être à cause de son expérience à la bataille d’Eylau, et qui en garde des
cicatrices physiques.
On sait qu’il est resté vivant sous une montagne de cadavres.
Tout d’abord, Balzac commence par faire
une description du visage abimé du personnage (« pale et livide » (L.10) « semblait mort » (L.11)).
La dégradation continue au
niveau des yeux qui ont perdu la joie de vivre (« recouverts d’une taie
transparente » (L.9), « l’absence de toute chaleur dans le regard (L.20) »).
On peut supposer d’après cet extrait que le colonel
était un homme riche (« soie noire (L.12)), cependant il est habillé de haillons (L.13),et semble étouffer à cause de sa mauvaise
cravate (« le cou était serré (L.12)).
La dégradation est accentuée par le contraste entre le blanc (L.12) et le noir (L.12).
Le
lexique péjoratif souligne le fait que la dégradation est de plus en plus amplifiée à travers une gradation : le personnage passe
des rides blanches (L.18) à des sinuosités blanches (L.18) pour finir avec une physionomie cadavéreuse (L.19).
La gradation du
mot « vieux » (L.6) au mot « vieillard » (L.19) souligne le fait que le personnage a perdu de son importance et son aspect
général tout au long de sa dégradation.
Le colonel est tellement atteint par cette dégradation qu’il en devient un personnage
fantomatique, ce que souligne son immobilité (L.13).
Il s’agit ensuite pour l’auteur de montrer le désespoir de son héros.
On peut constater tout d’abord que le colonel se cache ; il
se rend au cabinet une fois la nuit tombée.
De plus l’auteur nous indique qu’il est « volontairement caché » sous une perruque,
ce qui renforce son désir de ne point se montrer.
Afin d’étayer cette idée Balzac utilise aussi un lexique de la dissimulation :
« l’ombre cachait si bien le corps ».
Ensuite Balzac insiste sur le regard voilé et peu expressif de son personnage : « Ses yeux paraissaient
couverts d’une taie transparente : vous eussiez dit de la nacre sale dont les reflets bleuâtres chatoyaient à la lueur des
bougies.
», ce qui insiste sur le tourment et la préoccupation de Chabert face a sa situation plus qu’embarrassante.
La tenue
vestimentaire du personnage nous montre elle, une autre forme de tourment, le tourment financier, en effet sa « mauvaise
cravate en soie noire » permet de mettre en évidence une richesse passée : cette cravate est un peu le reflet du personnage,
elle est censé représenté la richesse mais parait plutôt déplacée sur cet homme, comme le Colonel dans ce cabinet.
A la fin de cet extrait l’auteur fait une synthèse de ce portrait et utilise des termes médicaux tels que « démence triste » et
« idiotisme » qui nous donnent une impression de destruction mentale et psychologique.
Le personnage est donc la proie d’un
désespoir multifactoriel.
La réunion de ces éléments a pour conséquence de rendre le personnage mystérieux, presque.
»
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