Commentaire : Camus, L'étranger chapitre 6 « La scène avec l'aumônier ».
Publié le 13/05/2011
Extrait du document
« Alors, je ne sais pas pourquoi « « Lui aussi on le condamnerait « (p.180-182)
Ecrivain français de la 1ère partie du XXe siècle, Albert Camus a écrit d'abord des ½uvres que l'on a classées dans le « cycle de l'absurde « : un essai philosophique Le mythe de Sisyphe, une pièce de théâtre Caligula et un roman, écrit en 1940 et publié en 1942, L'étranger. Ce récit à la 1ere personne mené par le personnage principal, Meursault, surprend le lecteur car il le fait entrer dans la conscience d'un personnage décalé qui semble étranger au monde qui l'entoure, vivant au jour le jour et sans recule les événements qui surviennent. Toutes les vies se valent, elles sont identiques. C'est la mort qui donne du sens à sa vie. Ce texte, « la scène avec l'aumônier «, est extrait du roman de Camus. L'étranger, publié en 1942. Ce premier roman de l'auteur attire l'attention sur un nouveau courant de pensée, la philosophie de l'absurde, qui donne une image tragique de l'homme, voué à la solitude et confronté à un univers dépourvu de sens dans lequel il se sent étranger. Situé au chapitre 5, dernier chapitre de la deuxième partie du roman, ce passage en constitue quasiment l'épilogue. Meursault, condamné à mort pour avoir tué un homme, reçoit la visite de l'aumônier. Celui-ci se sert de la mort pour le convertir. (« Tout ce que j'ai vu dans votre cas se retourne vers lui. «p.175) Meursault refuse de se laisser entraîner sur le terrain de Dieu. À l'issue d'une conversation difficile où l'aumônier lui dit qu'il priera pour lui, Meursault explose soudain. Que nous apprend le discours du personnage ? En quoi évolue-il ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps, que Meursault récuse le système de pensée du religieux ; dans un deuxième temps, nous analyserons sa conception de la vie.
«
- Des effets de symétrie et d'opposition (l.30) « le destin qu'on Élit » différent de « un seul destin devait m'élire»(l.30)
- (l.13-14) « je tenais cette vérité autant qu'elle me retenait ».
Proposition marquée par le « mais »
Discourt passionné ou l'éloquence témoigne de la force nouvelle de ses convictions.
Meursault rejette lespropositions de l'aumônier et affirme énergiquement sa conception de la vie.
3) l'affirmation de soi :
- Un rejet catégorique de jugement dans lequel il ne se reconnaît pas.
Le prêtre considère morceau comme unhomme égaré que n'éclaire pas la lumière de la foi.
Meursault rejette cette image qu'il aliène.
Il réduit à néant cettecertitude de l'aumônier par deux formules : (l.7) « aucune de ces certitudes nouvelles un cheveu de femmes » et(l.9) « il n'était même pas sur d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort ».
De même il rejette l'idée de Dieu (l.29)« que m'importait son Dieu »
- L'affirmation très forte de soi.
Son discours souligne très fortement l'opposition lui/moi.
Dans l'opposition (l.8-11).La redondance des pronoms personnels marque clairement son opposition avec l'aumônier et l'affirmation énergiquede soi.
au terme de l'évolution de Meursault , dans la deuxième partie du roman il est arrivé à une pleine conscience de lui-même et de sa propre vie.
Il s'agit d'étudier les certitudes auxquelles il est parvenu.
II) Meursault prend conscience de l'absence de sens de l'existence.
« Une vie absurde » (l.23).
1) Universalité de la mort :
- Cette idée est présente à l'arrière-plan de son discours, soit directement « cette mort qui allait devenir » (l.12)soit implicitement « du fond de mon avenir » (l.22), « à travers des années qui n'étaient pas encore venues » (l.24-25).Cette perspective de la mort est une prise de conscience
- La mort et le destin universel des hommes « un seul destin devait m'élire moi-même et avec moi des milliards deprivilégiés » (l.30-31).
Cette phrase souligne l'erreur des hommes qui s'aveuglent sur leur propre destin : il n'a pas deprivilégié tous les hommes meurent.
- Or cette vérité universelle de la mort éclaire la vie de Meursault d'une lumière nouvelle.
Cette mort qui l'attend luiparée comme sa justification (preuve de la justesse de sa vie) « c'était comme si j'avais attendu pendant tout letemps cette minute et cette petite aube où je serais justifié » (l.18-20).
C'est l'instant de la mort « cette minute »(l.19), « cette petite aube » (l.20) qui paradoxalement donnera à sa vie toute sa validité.
La mort fait de la vie untout fini.
Elle la légitime.
2) Des vies équivalentes :
- L'homme étant voué à la mort et au néant aucune valeur transcendante (Dieu) ne peut donner un sens à la vie etfonder une hiérarchie entre les différentes de vie possible.
Meursault insiste forcement sur cette idée par larépétition « rien, rien n'avait d'importance » (l.20-22).
Si rien n'a d'importance toutes les vies se valent, tous les actes sont nivelés.
Meursault exprime l'idée que parrapport à la mort tout s'égalisait par la métaphore du souffle.
« Ce souffle égalisait sur son passage » (l.25-26)
- Aucun regret de Meursault d'avoir vécu comme il a fait.
L'idée de ce qu'il a vécu vaut ce qu'il aurait pu vivred'autre est fortement soulignée.
À travers trois phrases construites selon le même schéma (l.15à18) « j'avaisfait…… cette autre ».
Le balancement binaire et la répétition des verbes exprime avec forcel'équivalence totale entre les différentes actions possibles d'une vie.
La question familière « et après » (l.18)souligne bien l'indifférence des actions.
Du coup, Meursault dénonce toutes les illusions humaines.
Il tourne en dérision la prétention des hommes à êtremaître de leur vie, sous prétexte qu'ils décident de leurs actions : « que m'importai […] Les destins qu'on élit» (l.28-30).
La formulation ironique des phrases, stéréotypés soulignent le caractère illusoire d'une telle prétention.
- Il réduit à néant les croyances des hommes : croyance en une entité supérieure censé donner un sens à la vie «que m'importait son Dieu » (l.29).
L'adjectif possessif « son » a une valeur péjorative qui renforce la mise en doutede son existence.
Croyance en certaines valeurs : « que m'importait la mort des autres, l'amour d'une mère » (l.28-.
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