Commentaire Caligula - Camus
Publié le 27/04/2017
Extrait du document
«
bilan négatif de la vie de Caligula.
Ensuite il va montrer l’incohérence des propos de Caligula ainsi
que le début de sa folie.
En se parlant à lui-même, Caligula révèle des sentiments qu’il n’avait jamais voulu montrer.
Tout d'abord, Caligula exprime sa peur puisqu’il dit, en entendant « des bruits d'armes », « j'ai
peur ».
Il exprime également le dégout ressenti avec la phrase : « Quel dégout, après avoir méprisé
les autres, de se sentir la même lâcheté dans l’âme ».
Il se rend compte qu’il ne vaut pas mieux que
les personnes lâches qu’il a méprisées auparavant.
Il va alors s’abandonner à la mort puisqu'elle
mettra fin à tout : « Mais cela ne fait rien.
La peur non plus ne dure pas.
Je vais retrouver ce grand
vide où le cœur s'apaise.
» : Il attend donc avec impatience le calme qui va venir après la tempête.
La didascalie « s’agenouillant et pleurant » montre bien que Caligula est triste, démuni, désespéré: il
se rend compte de ses erreurs et le regrette amèrement.
C’est donc bien la première fois que
Caligula révèle ses sentiments enfouis.
De plus, on peut remarquer que le miroir présent sur scène à un rôle important : celui de
confident.
En effet, Caligula est seul puisqu’ « qu’il tourne sur lui-même […] va vers le miroir […]
recule un peu, revient.
» : il ne peut plus compter sur personne.
En se dédoublant et en parlant à
son reflet dans le miroir, il cherche quelqu’un voire quelque chose à qui se confier.
C’est alors que le
miroir devient son confident.
« Tu le vois bien, Hélicon n’est pas venu » : cette phrase montre en
particulier qu’il se « confie » et prend à témoin le miroir.
Il effectue des gestes face au miroir
comme s'il était face à un être humain : « il tend les mains vers le miroir », « je tends mes mains et
c'est toi que je rencontre » : il personnifie en quelque sorte le miroir, renforçant ainsi son rôle de
confident.
Enfin, on voit que Caligula commence à être atteint par la folie.
En effet, la réplique « A
l’histoire Caligula » faite par Caligula lui-même dans son avant-dernière réplique est associé à
l'inversion faite par le miroir.
Les pronoms « je » et « tu » sont présents tout au long du monologue,
et marque le dédoublement de personnalité du personnage.
De plus, l'antithèse « riant » et
« râlant » lorsque Caligula se fait tuer marque bien l'incohérence dans son comportement.
On voit
également que ce dédoublement de personnalité est marqué par la réplique et la didascalie
suivantes : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les bras vers le miroir en pleurant) ».
Ainsi, il
tend ses bras vers le miroir comme s’il les tendait vers une vraie personne : il ne se rend pas compte
de sa folie et qu’il se parle à lui-même.
Comme il devient fou, il pense qu’il « forme » deux
personnes puisqu’il dit « nous serons coupables à jamais » alors qu’il est tout seul.
Caligula n’a pas
fui mais semble être dans une attitude de défi entre imbécilité, folie et hystérie puisqu’on voit qu’il
« fait face, avec un rire fou ».
On voit donc bien que Caligula commence à ne plus avoir les idées
claires et va, petit à petit, sombrer dans la folie.
Pour conclure, on voit donc bien cette scène est dominée par une dimension tragique et
pathétique caractérisée, en partie, par un vocabulaire particulier.
Cette scène montre également
comment la folie a envahi ce héros éponyme.
On peut rapprocher ce dénouement, de la scène
finale de la pièce Andromaque écrite par Racine.
En effet, on y retrouve un personnage ayant tout
perdu, son père, son « amoureuse »… Il s’agit d’Oreste qui après de multiples péripéties,
commence à sombrer dans la folie, tout comme Caligula, même s’il s’agit d’un degré plus élevé de
folie..
»
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