Commentaire au bonheur des dames IV
Publié le 28/02/2015
Extrait du document
«
L'invasion des objets
les objets prennent toute la place dans le magasin :les sols les galeries du rez de chaussée,rayons
de l'entresol...
)
Les accumulations (principe naturaliste par excellence ), l'utilisation du pluriel et du champ lexical
du surnombre(obstruées,débandade,s'amoncellaient ) sont pour l'auteur une volonté de précision et
d’exhaustivité qui permet de suggérer l’envahissement et la prolifération des objets.
Les objets sortent du cadre habituel ( rangé ).
Leur désordre est présenté comme la débandade d'un
bataillon avec la métaphore filée champ de bataille "Massacre des tissus""débacle des casiers " , "
barricade de cartons" , " carnage" .Cela donne une tonalité épique au passage
Tous les objets ont subi l'assaut des clients La métaphore guerrière donne à la vente l’accent d’un
événement extraordinaire.
La prolifération des objets semble cependant ambïgue .De nombreuses comparaisons et métaphores
filées décrivent l’univers des objets.Ainsi, la métaphore militaire (" comme un champ de bataille
encore chaud du massacre des tissus ", " comme des capotes de soldats mis hors de combat ", etc.)
suggère la victoire de l’objet sur l’humain, alors même qu’une comparaison érotique (" les dentelles
et la lingerie [...] faisaient songer à un peuple de femmes qui se serait déshabillé là, dans le désordre
d’un coup de désir ") sous-entend une victoire féminine.
La vente est présentée comme un moment
érotique où la femme s'est livrée à un plaisir violent et instinctif .Image hyperbolique qui incarne le
paroxysme de la jouissance collective féminine
De même, la métaphore de l’ogre et certaines personnifications (" ronflement d’ogre repu ",
" digérant ", " gavait ", " dégorgeait ", " éclatait ") donnent à la métaphore mécanique de " la
machine surchauffée " une dimension plus inquiétante, accentuée par la métaphore filée de la
catastrophe naturelle (" souffle furieux d’un ouragan ", " mer de pièces ", " banquises de
serviettes ", " des piles [...] semblaient des maisons dont un fleuve débordé charrie les ruines ").
Toutes ces métaphores donnent une tonalité épique au texte
Zola a mis en œuvre tous les procédés d’amplification qui permettent de montrer la scène sous un
jour hyperbolique.
Les personnification des objets attribuent une importance capitale aux produits .Cet extrait constitue
un véritable tableau de la société de consommation
Pour les vendeurs comme pour les clientes les grandes ventes sont l’occasion de laisser tomber le
masque de la politesse et de se livrer à la bestialité de leurs appétits.
Pour les uns, l’appât du gain domine tout sentiment humain de générosité ou de fraternité.
Pour les autres, le désir de luxe et le besoin de posséder abolissent toute réserve et toute raison.
Ce passage présente la description du B des D après une journée de vente effreinée.
Zola passe
d'une vision naturaliste à une transfiguration poétique grâce aux nombreuses figures de style.
Il crée
par le jeux du regard
et fait surgir des images épiques qui donne une dimension philosophique de ce monde de
consommation.
»
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