Devoir de Philosophie

COMMENTAIRE ANTIGONE DE JEAN ANOUILH

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

antigone

Dans ces critiques elle avoue tout de même malgré elle que Créon fait preuve d’une « sagesse », ligne 56, qui la dégoute. Dans les réactions on s’aperçoit aussi qu’alors que Créon tente (vainement) de calmer Antigone alors que celle-ci s’enfonce dans ses propos virulents et moqueurs, cette dernière « rie » (ligne 57) de son oncle en l’imaginant à quinze ans, avec « le même air d’impuissance » (ligne 59). Ici, on constate un message assez net de l’auteur : La jeunesse et la fougue sont à elles deux une force impétueuse qui, aussi crédule soit elle, donne l’espoir et l’envie de vivre. La vieillesse, elle, apporte la maturité et la sagesse nécessaires pour ne rien regretter.

 

Ici, on constate qu’il n’y a pas de « vainqueur ». Si Antigone et ses paroles innocentes font bel et bien rêver, Créon touche par sa sagesse et l’envie de transmettre sa vision à Antigone, trop entêtée pour daigner écouter.

 

En somme, nous avons vu que la vision opposée de Créon et Antigone était due à plusieurs choses, de l’âge qui les sépares aux les thèmes complexes abordés. Mais l’auteur ne s’est pas contenté de construire une histoire mais aussi de faire réfléchir le lecteur à des concepts perdus en temps de Guerre comme le bonheur, la vie et la mort. Or, cet extrait peut aussi bien porter la réflexion plus loin. Ainsi, si Antigone menace de se donner la mort, peut on vraiment mourir par convictions ? Un questionnement presque philosophique qui ne manquerai sans doute pas d’intérêt...

antigone

« adresse des questions rhétoriques à plusieurs reprises à Créon, mais celles-ci s’adressent sans doute aussi au lecteur, concerné par une cause universelle.

Les questions rhétoriques de la ligne 64 à 69 semblent ainsi intégrer le lecteur au dialogue et l’obliger à réfléchir.

Aussi, on peut penser que les répliques courtes et inutiles face à Antigone forcent les lecteurs en accord avec Créon à vivre en même temps ce que dernier la remise en question de son point de vue.

Ainsi, Jean Anouilh parvient subtilement à « convertir » le lecteur à une vision nouvelle du bonheur.

Enfin, en prenant l’exemple de l’amour d’Antigone pour Hémon, l’auteur était sûr de toucher à tous les coups son lecteur.

En effet, qui n’a jamais rêvé que la passion dévorante qui consume le couple dans les premiers temps soit éternelle ? Que l’amour ne s’éteigne jamais ? L’auteur à encore une fois fait un choix judicieux puisque le sujet touche tout le monde et que le rêve d’Antigone concerne chacun.

Or, si le lecteur se laisse séduire par le fantasme absolu de l’amour eternel, Antigone « gagne » et sa vision enflammée du bonheur avec.

Le lecteur s’avoue touché par une nouvelle vision, chimérique, du bonheur.

Mais avant d’en arriver là, n’oublions pas que ce retournement de situation résulte d’un violent conflit.

Alors, quelles en sont les raisons et les conséquences? L’extrait d’Antigone qui nous est proposé ici va plus loin qu’un simple dialogue visant à échanger des idées contradictoires.

Le conflit auquel nous assistons dans cette scène se veut brutal et emprunt d’une énergie torrentielle.

En effet, on observant les didascalies on perçoit nettement un « crescendo » dans les gestes et les réactions.

La toute première didascalie ligne 22/23 concerne Antigone qui « murmure, le regard perdu ».

Un commencement paisible qui ne perdurera pas très longtemps.

A la ligne 25 Créon « a un peu honte soudain », ce sont les prémices du conflit.

Quelques lignes plus tard, on constate que Créon monte en pression puisque, exaspéré, il « hausse les épaules » avant de « secouer » Antigone ligne 64. La violence s’installe donc assez rapidement au sein d’un dialogue sous tension.

De plus, on remarque que les propos eux aussi se veulent de plus en plus virulent au court du texte.

Le ton et les paroles d’Antigone évoluent. Ligne 23, Antigone ne dis qu’il seul mot, « bonheur… » suivit de points de suspensions.

Ligne 24, les phrases se veulent plus longues et interrogatives, «Que sera -t -il bon bonheur ? » demande-elle.

Ligne 34, Antigone clame « Non je ne me tairai pas ! » avec assurance.

Enfin, elle « se lâche » totalement ligne 57 ou elle ose « rire » au nez de son oncle en hurlant des onomatopées telles que « Ah ! ».

On peut aussi noter une « familiarisation » au court de l’extrait.

Pour preuve, Antigone vouvoie Créon ligne 36 avant de te tutoyer ligne 64 jusqu’à la fin.

On constate ici une « remise à niveau » de Créon à celui d’Antigone alors que celui-ci est roi.

Tout cela en n’oubliant pas ce que nous avons évoqué plus tôt, Créon somme en même temps Antigone de se taire avec une agressivité plus marquée à chaque fois.

Alors qu’explique ce fossé entre deux personnes pourtant proches, un oncle et sa nièce ? Evidement, la tension entre nos personnages n’est pas un hasard.

En effet qui dit débat violent dit très souvent sujet controversé, puissant.

Justement dans l’Antigone d’Anouilh, celui-ci aborde des thèmes saisissants tels que la Vie, la Mort, l’Amour ou le Bonheur.

Dès les premières lignes de l’extrait les idées de vie et de bonheur apparaissent.

Créon s’efforce d’expliquer à Antigone que « la vie, ce n’est peut -être tout de même que le bonheur ».

Une possibilité inenvisageable pour la jeune femme qui ne conçoit la vie qu’avec une forme de bonheur qu’elle s’est elle-même choisie, un bonheur pure, intense, qui passe forcement par l’amour.

L’amour est d’ailleurs le prochain concept abordé par l’auteur, plus précisément celui qui lie Antigone et Hémon.

Rien que dans le prénom du jeune homme, le lecteur retrouve déjà l’idée d’amour avec une ressemblance frappante entre « Hémon » et « Aimons ».

Antigone aime Hémon, elle aime aimer.

L’amour est pour elle un moyen d’exaltation, or si Hémon « doit apprendre à dire oui lui aussi, alors je n’aime plus Hémon » ligne 50/51.

On saisie bien l’idée selon laquelle, pour Antigone, l’amour seul admet le principe du bonheur puisque toutes ses convictions tournent autour de ça.

Enfin, cette platitude dans les opinions de Créon mène Antigone à concevoir l’inconcevable, la mort.

Effectivement, à la fin du texte et alors qu’Antigone exprime tout son dégout le plus profond pour Créon et ses idéo, celle-ci menace littéralement de mourir.

Mourir si « tout n’est pas aussi beau quand dans j’étais petite ».

Une évocation de l’enfance pour souligner l’aspect merveilleux qu’elle exige tout au long de sa vie.

Toutefois, ne peut on pas percevoir au sein de ce conflit une explication plus terre à terre, un fossé générationnel ? S’il y a une divergence flagrante d’opinions, il est fort possible que celle-ci soit du, en partie, à un fossé générationnel entre un oncle et sa jeune nièce.

En effet si Antigone, jeune et pleine de fougue, Créon quant à lui parle avec recule et maturité.

Dès sa première prise de parole, il cite quelques allusions telles que « Tu verras » ligne 6 ou « Ils te diront » ligne 8 qui donnent de lui l’image d’un homme mûre et réfléchi.

Pour Antigone en revanche, il n’est qu’un vielle homme à qui la vie à « seulement ajouté tous ces petits plis sur le visage et cette. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles