Commentaire Andromaque Acte III Scène 8 (Racine)
Publié le 07/11/2012
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au dilemme que Pyrrhus lui impose ; elle ne peut pas trahir son défunt mari, mais elle ne peut pas laisser
mourir son fils, car ce serait « [laisser] périr tous ses aïeux «, ici ; Hector. Aussi, si ses sentiments passés
ont une forte influence sur le présent, n'oublions pas que ses sentiments présents sont également dotés
d'une puissance dévastatrice. Andromaque est en effet remontée contre Pyrrhus. Si elle porte en elle
cette haine, c'est avant tout parce qu'elle provient d'Hector. Le champ lexical de l'animosité : «sang,
périr, barbare, crime, hais, haine « prouve ici qu'Andromaque ne peut pas supporter le roi d'Epire. C'est
particulièrement aux vers 1029-1030 « Roi barbare, faut-il que mon crime l'entraîne ? Si je te hais, est-il
coupable de ma haine ? « que nous remarquons qu'Hector lui a prescrit cette haine. Encore une fois
alors, Andromaque est piégée par son propre ressenti, puisqu'elle condamne son fils en haïssant de la
sorte Pyrrhus. Le fait qu'Andromaque soit ''piégée'' par sa haine pour Pyrrhus est donc un piège pour
Astyanax. Le personnage d'Andromaque est ici sentimentalement piégé.
«
compte sur sa femme pour le respect de sa mémoire.
Il empêche ainsi Andromaque de se remarier car il
lui a prouvé tout l'amour qu'il avait pour elle.
Andromaque ne peut pas le trahir.
Aux vers 1025-102 « Si
d'un heureux hymen la mémoire t'est chère, Montre au fils à quel point tu chérissais le père », nous
comprenons que l'amour qu'elle a pour son mari la fera sombrer, puisqu'elle devra toujours le porter en
elle et l'exposer à son fils.
Ses sentiments la trahiront, car c'est cette nécessaire loyauté à son mari qui
l'empêche de faire son choix face
au dilemme que Pyrrhus lui impose ; elle ne peut pas trahir son défunt mari, mais elle ne peut pas laisser
mourir son fils, car ce serait « [laisser] périr tous ses aïeux », ici ; Hector.
Aussi, si ses sentiments passés
ont une forte influence sur le présent, n'oublions pas que ses sentiments présents sont également dotés
d'une puissance dévastatrice.
Andromaque est en effet remontée contre Pyrrhus.
Si elle porte en elle
cette haine, c'est avant tout parce qu'elle provient d'Hector.
Le champ lexical de l'animosité : «sang,
périr, barbare, crime, hais, haine » prouve ici qu'Andromaque ne peut pas supporter le roi d'Epire.
C'est
particulièrement aux vers 1029-1030 « Roi barbare, faut-il que mon crime l'entraîne ? Si je te hais, est-il
coupable de ma haine ? » que nous remarquons qu'Hector lui a prescrit cette haine.
Encore une fois
alors, Andromaque est piégée par son propre ressenti, puisqu'elle condamne son fils en haïssant de la
sorte Pyrrhus.
Le fait qu'Andromaque soit ''piégée'' par sa haine pour Pyrrhus est donc un piège pour
Astyanax.
Le personnage d'Andromaque est ici sentimentalement piégé.
Toutefois, si tout les événements passés portent à croire qu'Astyanax est le soucis principal
dans cette scène, est-il vraiment coupable de tout ce qui l'accable ? Nous observerons ici qu'Astyanax
est plutôt une victime innocente.
Andromaque, ne pouvant toujours pas faire un choix en raison de son bouleversement intérieur, décide
de présenter son fils comme une victime innocente à Pyrrhus.
Pour se faire, elle utilise des questions
rhétoriques.
Vers 1027 « Et je puis voir répandre un sang si précieux ? » nous constatons qu'elle qualifie
Astyanax comme quelqu'un de « précieux », de cher pour elle.
Tuer cet être cher lui ferait mal.
Or,
Pyrrhus ne pourrait faire du mal à Andromaque.
Aux vers 1031-1032 « T'a-t-il de tous les siens reproché
le trépas ? S'est -il plaint à tes yeux des maux qu'il ne sent pas ? », ici, Andromaque place Astyanax
comme une innocente victime.
En effet, Astyanax n'a pas de raisons d'être le captif du roi d'Epire,
puisqu'il n'a rien fait contre Pyrrhus, sauf être le descendant du roi de Troie.
Elle essaie également de
montrer qu'Astyanax est trop jeune, puisqu'il ne sait même pas ce qu'il se passe, et que ces « maux », il
ne les connait même pas.
Il ne connaît rien de la guerre de Troie mais est la principale victime de cet
héritage.
Elle présente donc Astyanax
comme une victime de son passé, puisque son fils n'a rien fait, n'a rien demandé à personne et ne se
plaint de rien.
Il est tout simplement accablé par le passé de sa mère et de son père, et en devient la
victime de Pyrrhus.
Toutefois, avec ce lourd héritage, Andromaque le place en victime innocente.
Puisqu'Andromaque est amante et mère, le dilemme est insoluble.
Elle rappelle les souvenirs douloureux
de la fin de Troie ; en convoquant sur scène le terrible passé, elle justifie son refus d'épouser Pyrrhus.
Elle se doit d'être fidèle à son mari mais ne peut laisser son fils périr.
Andromaque hait Pyrrhus au moins
autant qu'Hector le haïssait et est prise au piège de ses sentiments.
Ce piège, il se referme également
sur son fils, Astyanax, captif de Pyrrhus.
Ce personnage est une innocente victime des sentiments des
adultes qui l'entourent.
Loin d'apporter une quelconque réponse, la scène ici étudiée développe
l'impossible choix, ce qui nous laisse nous interroger sur la suite...
Ici, le cruel ultimatum que Pyrrhus
impose à Andromaque nous laisse éprouver avec intensité le déchirement intérieur de l'héroïne.
Andromaque, jusqu'à lors enfermée dans son dilemme, va-t-elle réussir à trancher.
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