Comment s'exprime la violence de l'esclavage dans le roman Bakhita de Véronique Olmi ?
Publié le 09/01/2024
Extrait du document
«
Comment s'exprime la violence de l'esclavage dans le roman Bakhita de Véronique
Olmi ?
1.
Violences physiques
a) Avec les négriers
Les esclaves souffrent avant tout de la fatigue, liée aux longues marches qui leur sont
imposées, des semaines durant.
De Tuweisha à El Obeid, où Bakhita est vendue pour la
première fois, elle marche au moins « trois cents kilomètres » (p.
92).
Pendant cette
traversée, les esclaves souffrent aussi bien de la chaleur du jour que de la froidure de la nuit
(p.
32) ; ils souffrent aussi de la soif et de la faim (p.
93).
Bakhita se souvient des « violences physiques, des marches, de l’enfermement, de la
soif et de la faim » (p.
117) alors qu’elle profite d’une douceur relative avec les filles de son
premier maître.
Les chaînes qu’ils portent au cou, aux chevilles provoquent des douleurs et des
mutilations irréversibles ; par exemple, Bakhita, qui n’a pourtant que douze ans, boite à
cause de « sa cheville enflée, croûteuse et enflammée ».
(p.
145)
Les esclaves redoutent de tomber malades (p.
45), car ceux qui tombent malades sont
abandonnés au bord du chemin, voués à la mort, et leurs cadavres servent de nourriture aux
charognards, hyènes et vautours en tête.
Les négriers « se servent de leurs fouets, de leurs bâtons, ou de leurs
poignards.
Ils brandissent leurs fusils » (p.
43) et terrorisent les esclaves qui se soumettent à
la violence.
Ainsi, Bakhita « vivait dans l’intranquillité et la soumission.
» (p.
117-118) Les
esclaves sont maltraités, parfois jusqu’à ce que mort s’en suive (p.
90-91).
b) Chez les maîtres
Les violences physiques continuent chez les maîtres de Bakhita.
Elles sont de degrés
divers.
Les caprices des filles du premier maître (p.
117) peuvent par exemple être définies
plus comme du harcèlement que comme une véritable torture, alors que les pages qui
racontent comment Samir viole Bakhita (p.
127-128) ou comment la femme du général turc
la fait tatouer au sel et à la farine (p.
151-152) sont insupportables.
Nous pouvons aussi ici noter les flagellations au son du gong chez le deuxième
maître (p.
136, 144), « dont [sa] cuisse gardera ce creux, ce manque de chair, arrachée par
les verges » , ainsi que le jeu du torchon du général turc (p.
139), qui lui laisse à treize ans
« des seins mutilés » (p.
143).
Enfin, même entre esclaves, les relations suintent la violence, entre rivalité (p.
119) et
indifférence (p.
129).
Ces « marques d’infamie » (p.
169) – « ses scarifications, sa cuisse creusée, les
cicatrices sur son dos, ses pieds déformés » (p.
168) – resteront des traces indélébiles des
souffrances endurées par Bakhita pendant son enfance.
2.
Violences psychologiques
Les esclaves sont déshumanisés.
Tout d’abord, ils perdent leur identité et sont renommés, le plus souvent d’un nom
« musulman […] pour qu’on les confonde tou(te)s.
» (p.
53) A la suite du traumatisme vécu
lors de son enlèvement, Bakhita oublie son nom.
L’auteure choisit de transcrire cette
absence dès la première phrase de son roman.
Renommée Bakhita (La Chanceuse), elle
mettra du temps à accepter son nouveau nom.
Ensuite, ils sont vendus et achetés comme de la marchandise, dans de grands marchés
appelés zériba.
Ce sont les seuls moments où les négriers prennent relativement soin de
leurs esclaves, non par « humanité, mais par précaution pour ne pas perdre la
marchandise.
» (p.
92) Bakhita et Binah,....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- GRASLIN Véronique. Personnage du roman d’Honoré de Balzac
- Évoquant ses livres et œuvres d'art, dans un roman dont l'action se situe pendant la Seconde Guerre mondiale, un des héros de VImpuissance de Vercors, s'exprime ainsi : « Et tu voudrais que je garde tout ça sur mes rayons? Pour quoi faire? Pour, le soir, converser élégamment avec Monsieur Stendhal, comme jadis, avec Monsieur Baudelaire, avec Messieurs Gide et Valéry, pendant qu'on rôtit tout vifs des femmes et des gosses dans une église? Pendant qu'on massacre et qu'on assassine sur to
- Dans le roman d'Italo Calvino, Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981), des personnages parlent de leurs expériences de lecteurs. L'un d'eux s'exprime ainsi : « Le moment le plus important, à mes yeux, c'est celui qui précède la lecture. Parfois, le titre suffit pour allumer en moi le désir d'un livre qui peut-être n'existe pas. Parfois, c'est l'incipit du livre, ses premières phrases... ». En vous référant à votre propre expérience, vous réfléchirez au rôle que peut jouer la façon
- Dans le roman d'Italo Calvino, Si par une nuit d'hiver un voyageur (1981), des personnages parlent de leurs expériences de lecteurs. L'un d'eux s'exprime ainsi : « Le moment le plus important, à mes yeux, c'est celui qui précède la lecture. Parfois le titre suffit pour allumer en moi le désir d'un livre qui peut-être n'existe pas. Parfois, c'est l'incipit du livre, ses premières phrases... » En vous référant à votre propre expérience, vous réfléchirez au rôle que peut jouer la façon do
- La mort met fin au combat que les sens nous livrent; c'est le repos qui succède à la violence, c'est la fin de l'esclavage qui échappe à la servitude que la chair nous impose. Marc Aurèle, Pensées. Commentez cette citation.