Comment l’auteur dénonce-t-il une inégalité des sexes grâce au discours du personnage de Marceline ?
Publié le 21/12/2023
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Commentaire Littéraire
Au XVIIIe siècle, plus communément appelé siècle des Lumières, les auteurs utilisent la
littérature de combat pour défendre leurs idées.
C’est le cas du texte que nous allons
étudier, tiré de la pièce de théâtre Le Mariage de Figaro, écrit par Beaumarchais et publié en
1784.
Cet extrait traite des femmes et plus précisément des préjugés qui sanctionnent les
filles séduites.
Comment l’auteur dénonce-t-il une inégalité des sexes grâce au discours du personnage de
Marceline ?
Pour commencer nous étudierons la situation de départ, le début du discours de Marceline
et la manière dont il est construit, puis nous verrons la situation finale du même discours afin
d’en extraire les différences.
Nous expliquerons par ailleurs pourquoi le discours de
Marceline peut être qualifié de plaidoirie polémique.
En second lieu, nous analyserons les différents personnages, à commencer par Marceline,
afin de mieux comprendre les mécaniques de son argumentaire.
Nous démontrerons que le
discours de la protagoniste principale est un véritable réquisitoire pathétique.
I
Marceline est décrite par Beaumarchais comme étant “une femme d’esprit un peu
vive mais dont les fautes et l’expérience ont reformé le caractère”.
Celle-ci a eu un bébé
avec Bartholo mais son enfant lui a été enlevé dès la naissance et c’est principalement cet
événement qui résume « les fautes » qu’elle a commise.
Ainsi, son discours commence de
manière très personnelle : “Je n’entends pas nier mes fautes” (l.
4-5), “J’étais née, moi, pour
être sage, et je le suis devenue sitôt qu’on m’a permis d’user de ma raison.”(l.
7-8-9).
On
constate dans ses paroles que le pronom “je” est souvent utilisé.
[Ici elle fait référence à
Bartholo en lui répondant de manière indirecte].
Cela accentue son besoin d’être entendu et
de s’exprimer, d’autant plus qu’à cette époque l’avis des femmes n’étaient pas considéré et
leur voix n’étaient pas entendu — le droit de vote des femmes n’entrant en vigueur que
quelques années plus tard.
Par la suite, on voit qu’ elle décide de défendre les femmes qui
ont connu sa situation, pour aussi indirectement se défendre elle même de l’injustice que
font preuve les hommes.
Pour cela elle utilise des procédés de persuasion comme la
périphrase : "Dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins” (l.9-10).
Ici elle
désigne l’enfance, ce moment dans la vie ou l’on est dépendant des autres et surtout
innocent.
Marceline décide de défendre les filles séduites.
De plus, on peut observer une
opposition : “les séducteurs nous assiègent pendant que la misère nous poignarde" (l.10-1112) ce qui accentue le fait que ces “séducteurs” sont en réalité des profiteurs de la mauvaise
situation d’autrui.
Enfin, elle ajoute une question rhétorique : "Que peut opposer une enfant
à tant d’ennemis rassemblés?”(l.11-12) Le terme enfant signale la fragilité de la personne
attaquée et l’hyperbole qui suit accentue son dire et indique que les séducteurs profitent de
la fragilité et se mettent en position de domination, de force, de contrôle.
Ainsi, l’enfant,
innocent et sans défense, ne peut envisager une sortie de secours.
“Nous assiègent” (l.10),
“nous juge” (l.13) le pronom “nous” est utilisé pour se mettre contre les hommes, Marceline
et toutes les jeunes filles dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins.
Bien que Marceline prenne position pour elle et les filles séduites, on observe qu’à la
fin de son discours, la généralité prend le dessus.
Marceline est ici pour défendre les
femmes, et non plus seulement les femmes séduites.
En effet, afin de désigner les hommes,
elle utilise à nouveau une périphrase : “l’autre sexe”(l.
26).
Ce procédé semble satirique car
à cette époque c’est la femme qui est désigné par “l’autre sexe” et l’homme par “le sexe
principal”.
De plus les filles “dans l’âge des illusions, de l’inexpérience et des besoins” sont
remplacées par “les femmes”(l.
30).
Il ne s'agit plus que de sa situation mais ici il s’agit de la
situation globale et de la présence colossales des inégalités hommes-femmes pour tout le
monde et non plus que pour certaines personnes.
De plus, nous pouvons observer une
hyperbole : “sous tous les aspects” (l.
34) qui accentue l’accusation que fait Marceline sur la
conduite des hommes envers les femmes qui est discutable.
Bien qu’ayant débuté par une
situation personnelle, sa tirade a pour but de dénoncer plus largement les inégalités
hommes-femmes.
La construction de son discours s’apparente alors à une plaidoirie visant
à défendre les femmes et prenant racine dans un événement qui lui est propre.
Ainsi, nous avons pu voir que Beaumarchais utilise Marceline pour défendre les
femmes, dans un premier temps, de manière très personnelle, basé sur des faits que
Marceline à vécu, puis de manière bien plus générale, bien plus concentré sur la source du
problème initial.
Il s'agit ici d’une plaidoirie durant laquelle les hommes sont mis sur le banc
des accusés et les femmes en sont les victimes.
Maintenant nous allons nous intéresser au
réquisitoire pathétique, en étudiant le personnages de Marceline puis les personnages
masculins.
Pour commencer, le personnage de Marceline se retrouve avec Bartholo, son
séducteur, et Figaro, son enfant enlevé à la naissance.
Ici, Marceline est énervé....
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